Cameroun : La nouvelle reforme de l'université
Cameroun : La nouvelle reforme de l'université
Les programmes universitaires vont être ajustés aux défis socioéconomiques.
La gouvernance universitaire franchira un nouveau
palier dans les prochains jours au Cameroun. Celle de la refondation
curriculaire. C'est du moins ce que laisse penser la déclaration finale,
baptisée «Le serment de Yaoundé», des premières assises nationales des
programmes universitaires tenues du 14 au 16 juillet dernier. Les chefs
des institutions universitaires, les représentants des administrations
publiques et du secteur privé se sont engagés, au terme des travaux, «à
renforcer leur collaboration en vue premièrement d'une reforme
fondamentale des programmes et cursus universitaires, deuxièmement de
formuler leurs offres de formation universitaires en termes de savoirs
et de compétences acquis sur la base d'une nomenclature simplifiée et
commune à toutes les institutions nationales et troisièmement de mettre
en œuvre les formations continues en alternance et tout au long de la
vie».
Les participants ont par ailleurs appelé à la définition et à la mise en
place urgente, en relation avec les milieux socioprofessionnels, d'un
cadre national des qualifications d'enseignement supérieur et à la
normalisation des annexes descriptives des diplômes sur la base des
principes convenus. De même, ils soulignent l'urgence d'un programme
spécial pluriannuel et conséquent de renforcement des capacités
institutionnelles et infrastructurelles du système camerounais
d'enseignement supérieur, afin de relever les défis de la
professionnalisation, de l'arrimage aux standards internationaux imposés
par la reforme licence-master-doctorat (Lmd) et du développement
économique et social.
S'agissant particulièrement du système Lmd, les participants aux assises nationales des programmes universitaires ont relevé l'urgente nécessité d'une meilleure appropriation des directives Cemac (Communauté des Etats de l'Afrique centrale) sur le Lmd par tous les acteurs du système d'enseignement supérieur, en vue de la mise en cohérence et de l'harmonisation effective de l'organisation pédagogique générale de l'espace national. Ils ont également affirmé que l'orientation professionnalisante des enseignements s'impose comme critérium de valorisation des institutions et établissements d'enseignement supérieur, eu égard au défi de l'employabilité et de l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur. En un mot comme en mille, l'université camerounaise entend mettre fin à l'inadéquation entre la formation et l'emploi. La formule «un étudiant, un emploi devra dès lors passer du stade de slogan à celui de la réalité.
Depuis des années en effet, ainsi que l'a fait
observer Martin Abéga, secrétaire exécutif du Groupement interpatronal
du Cameroun (Gicam) à l'ouverture des assises, les universités
camerounaises sont des «usines à chômeurs». Ne s'étant pas ajustées aux
réalités socioéconomiques et aux mutations de l'environnement national
et international, elles continuent de former à la pelle des diplômés au
«savoir savant», pour reprendre le ministre de l'Enseignement supérieur,
Jacques Fame Ndongo.