Cameroun : La deuxième mort de Pius Njawe
Cameroun : La deuxième mort de Pius Njawe
Les scellées apposées à sa résidence de Nyalla- Douala ont été détruites par une veuve en perdition. Sa mort subite choque. Il a été brutalement arraché à la vie sans avoir achevé son combat. Celui des libertés publiques. C’est pour cette raison que le monde entier est consterné et veut savoir ce qui s’est exactement passé le 12 juillet 2010 à 14h55 près de Norfolk dans l’Etat de Virginie. Les deux versions contradictoires du conducteur du camion meurtrier et celui de Pius Njawe ont amené le Fbi a poussé ses investigations jusqu’au bout pour une manifestation objective de la vérité. Afin de mettre un terme à toutes les supputations sur les origines réelles de la mort de cet ouvrier de la liberté de la presse.
En attendant, les proches du disparu et les journalistes s’activent pour rendre un vibrant hommage au fondateur Free Media Group ; un hommage à la dimension même de ses œuvres ; plus de 30 ans pour défendre les valeurs éthiques. Deux structures ont été mises sur pied à cet effet : celle de la presse coordonnée par Sévérin Tchounkeu de la Nouvelle Expression et le comité d’organisation que coiffe le chef de famille M. Ngandeu Jonas Bruno.
Mais, pendant que toutes ces intelligences sont mobilisées en cette douloureuse circonstance, des personnes mal intentionnées essayent de ternir sa mémoire pour des raisons matérialistes.
C’est ainsi que la résidence du journaliste du quartier Nyalla à Douala été le théâtre d’une scène rocambolesque dans l’après-midi de mercredi dernier. Une vive altercation entre celle qu’on nous présente comme l’épouse de Pius Njawe et l’un de ses fils, un certain Jules Njawe.
Pour éviter le pire, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour calmer les esprits. A l’origine, la veuve du défunt a regagné précipitamment une concession qu’elle avait du abandonner durant plusieurs mois ; enlevant les scellées que la famille du défunt avait apposées sur les différentes ouvertures au lendemain de l’annonce de la terrible nouvelle. Le couple vivait en séparation de corps avant la mort de Pius Njawé.
Divergences
Son option irresponsable d’enlever les scellées, a provoqué l’ire de Jules Njawé qui estime que l’épouse de son père n’avait plus le droit de s’y installer. D’après ce dernier, son père et cette dernière ont divorcé avant sa mort. Argument balayé d’un revers de la main par la maîtresse des lieux qui se considère toujours comme Mme Njawe en attendant que le divorce soit réellement prononcé par la justice saisie après la brouille d’il ya quelques mois. Le couple avait dû se séparer momentanément pour éviter d’ébruiter le différend alors qu’il venait de célébrer en grandes pompes leur mariage à Douala en 2008.
Mercredi dernier, en plus des arguments juridiques avancés par la veuve pour enlever les scellées, elle a déclaré qu’elle voulait que les enfants de Njawé la laissent « pleurer » son mari et l’enterrer dignement avec tous le respect qu’on doit aux morts. Elle était accompagnée de quelques membres de sa famille. Mais une seule question revient toujours à l’esprit : où était-elle donc passée entretemps ?
Sur les lieux de l’incident hier matin, le domicile de Pius Njawé porte bel et bien le deuil.
Ses photos sont visibles à la véranda. Le reporter de Dikalo y a été installé pendant que la veuve se trouvait à l’intérieur pour une longue communication téléphonique. Une bonne trentaine de minutes avant d’être informée de la présence d’un visiteur et de l’objet de sa visite. Elle a laissé entendre qu’elle ne recevait pas de journaliste. Malgré l’insistance et l’intérêt à communiquer sur l’incident de mercredi dernier. Elle n’a pas fléchi.
Toutefois, bien qu’ayant décliné l’offre, les occupants de la concession ont reconnu des échauffourées. Le voisinage aussi. Mais personne n’ose se prononcer véritablement. Tous parlent de la présence des gendarmes et des éclats de voix mercredi aux environs de quinze heures. Ces derniers ont été saisis par le fils du défunt face à la détermination de Gisèle Mengué à enlever les scellées. Confirmation visible avec la présence d’un soudeur qui continuait à installer de nouvelles serrures pour poursuivre les veillées qui ont commencé ce mercredi soir. Des proches de Gisèle Mengué, épouse Njawé, entendent à leur tour rendre hommage à leur beau-frère sur fonds de discorde.