Cameroun: Interview de Vincent Sosthène Fouda: "Maurice Kamto est un claniste et en réalité, on ne peut pas remplacer la médiocrité gouvernementale par la dictature du clan"

YAOUNDE - 14 FEV. 2014
© Yves Junior Ngangue | Cameroon-Info.Net


Vincent Sosthene Fouda
Photo: © Yves J. Ngangue
Candidat recalé à la dernière élection présidentielle, Vincent Fouda est un homme politique controversé qui suscite à la fois admiration et suspicion. Dans l’entretien qu’il nous a accordé dans sa résidence du Quartier Ngousso Fougerolles à Yaoundé, l’auteur de l’essai «Cameroun Génération 2011» apporte quelques précisions sur certains éléments de sa biographie publiée sur le site Wikipédia.


«Je ne suis pas prêt à donner des coups de poings en dessous de la ceinture, mais si toutefois je suis attaqué, je donnerai le dernier coup puisque je resterai toujours debout»

Où vit très exactement Vincent Sosthène Fouda ?

Je réside à Houston, c’est une ville qui se situe dans l’Etat du Texas aux États-Unis


Vincent-Sosthène Fouda est-il un imposteur ?

Qu’est-ce que ça veut dire dans le vocabulaire des hommes civilisés ?


Un certain nombre de faits suffisamment graves ont été portés à l’attention du grand public par rapport à votre personne, quelques uns de vos contradicteurs allèguent que vous avez été chassé du Canada en 2010, que lors de votre expulsion, vous aurez affirmé aux autorités Canadiennes qu’une fois au Cameroun vous disparaîtrez à l’aéroport. Seraient-ce de simples affabulations ?

Non ! Ce ne sont pas des affabulations, je pense tout simplement que les camerounais doivent apprendre à faire l’essentiel, et l’essentiel ce n’est pas dans la bêtise.


Le monde de la politique est fait de bêtise et de méchanceté selon Machiavel, ce qui revient à dire qu’en politique tous les coups sont permis…

Je disais donc tantôt qu’on ne doit pas exceller dans la bêtise, ceux que vous nommez contradicteurs n’en sont point, parce que dans la contradiction il faut un débat, je vois plutôt des affirmations dans le sens de se bâtir une personnalité politique, universitaire sur la base des écrits ou des prises de position de Vincent-Sosthène Fouda. Je voulais dire juste une chose, on ne peut pas passer sa vie à écrire à la marge de la vie des autres.


Où voulez-vous en venir, nous avons toutes les peines du monde à cerner votre message ?

Dire que si on est universitaire, on vous juge sur la base de votre production intellectuelle, si vous êtes un écrivain on vous juge sur la base de vos écrits, vous ne pouvez pas prendre un bic rouge et vivre toute votre vie à écrire à la marge de la vie des autres. Ce n’est ni noble, ni universitaire, ni tout ce que vous voulez, et ça ne représente rien du tout.

Sosthène Fouda serait-il un mythomane ? Il se raconte d’ailleurs que vous n’avez jamais été ni à l’institut d’études politiques de Grenoble, encore moins à l’école supérieure de journalisme de Lille… certains responsables de ces prestigieuses grandes écoles françaises auraient reconnu n’avoir jamais eu de Vincent Sosthène Fouda, comme étudiant. Bref, il se pourrait que votre nom ne figure nulle part dans les fichiers de ces écoles ?


Vous ! Vous ne pouvez que parler d’un diplôme que vous avez, comment faites-vous pour parler des diplômes des autres


Mais Monsieur Fouda, c’est la moindre des choses, les hommes politiques ont l’obligation de dire la vérité au peuple. Vous avez tenté de briguer la présidence lors de la dernière élection, le peuple ne pouvait tout de même pas élire un inconnu. En sus, dans tous les pays du monde, le parcours des hommes politiques est connu de tous. Vous avez dans l’une de vos biographies publiée par le site Wikipédia, avoué être titulaire d’un doctorat, ce que démentent formellement plusieurs personnes.


Pourquoi parle-t-on autant de mon cursus ? Les gens dont vous parlez sont incapables d’avoir un débat de fond sur les problèmes quotidiens des Camerounais. Qu’est-ce qu’ils proposent pour la construction du Cameroun ? Pour revenir à votre question initiale, je voulais vous dire que j’ai la chance aujourd’hui d’avoir un certain nombre de camarades qui sont à des postes de responsabilité. Pour le corps habillé, j’en ai qui sont au grade de colonel, je citerai entre autres, le lieutenant-colonel Beko-o Abondo Raymond qui est actuellement commandant de la garde présidentielle. Comme commissaires principaux, vous en avez une bagatelle, comme prêtres, vous en avez même qui sont évêques. Bon ! Est-ce qu’on fait sa vie sur la base de ses camarades de classe ? Quand vous allez en France, j’ai des camarades qui sont députés, cinq sont sénateurs. J’en ai même qui sont membres du gouvernement socialiste.


Pouvez-vous nous donner des noms ?

En quoi cela est important ! il suffit tout simplement de prendre l’annuaire des diplômés de sciences Po qui paraît chaque année pour voir que dans telle promotion ou dans telle autre, il y a un tel. Tout à l’heure, à la fin de cet entretien je me ferai d’ailleurs le plaisir de vous le présenter (l’annuaire des diplômés de sciences Po)


Nous en serons très ravi, d’autant plus qu’il se dit que vous n’y êtes jamais passé…

Lorsque je vous montrerai l’annuaire des diplômés de sciences Po, vous comprendriez qu’on est là dans l’affabulation, dans l’incapacité intellectuelle d’avoir un débat de société, et moi la polémique ne m’intéresse pas, l’important pour moi est d’apporter des propositions aux problèmes des Camerounais.


Sosthène Fouda, notre rôle en tant que journaliste est d’éclairer la lanterne de l’opinion, c’est ce que nous essayons de faire à travers cet entretien. Il y a quelques temps, une vive querelle vous a opposée à Monsieur Mathieu Youbi, promoteur du forum LCCLC (Le Cameroun c’est le Cameroun), preuves à l’appui, ce compatriote a démontré que vous n’avez jamais été à l’école supérieure de journalisme de Lille…


Vous comme journaliste, vous estimez que vous pouvez m’opposer à un citoyen Camerounais ?

Monsieur Fouda essayons de nous comprendre et soyons un tant peu sérieux et cohérent, le présent entretien ne vise formellement personne, il faut qu’un certain nombre de choses soient définitivement claires dans l’esprit des Camerounais, qui n’en demandent pas plus. On ne peut pas bâtir une vie, ni même un pays comme le nôtre, sur le mensonge…


Je suis appelé à échanger avec tous les Camerounais, mais pas pour entrer en polémique avec des gens qui n’ont une signification que parce qu’ils sont citoyens. Mes interlocuteurs c’est le président de la république, et les autres leaders de partis politiques. S’il fallait faire tempête dans un verre d’eau, chaque fois qu’on parle d’un responsable, le chef de l’Etat aurait déjà mis tout le monde en prison. Mon ambition dans ce pays est de porter un projet ce que je fais d’ailleurs depuis 06 ans, mon ambition est surtout de le vendre aux Camerounais parce que c’est comme cela qu’on fait la politique moderne.


Vous confirmez donc à nos lecteurs, que vous avez bel et bien soutenu une thèse de doctorat à l’institut d’études politiques de Grenoble ?

Il suffit tout simplement de regarder l’annuaire des diplômés de sciences Po que je me ferai le plaisir de vous présenter comme je le disais encore tantôt, à l’issue de cet entretien.


Vincent-Sosthène Fouda est-il tout aussi diplômé, de l’école supérieure de journalisme de Lille, tel qu’il l’a lui-même avoué ?


Bien sûr que je le suis !


Après Mathieu Youbi, n’oubliez pas que d’autres Camerounais pourront être tentés d’investiguer sur vos diplômes, en écrivant aux responsables de ces grandes écoles, et la vérité se saura tôt ou tard…

Ça ne me surprendrait pas, d’autant plus que certains ont même écrit à mes employeurs pour leur poser des questions sur moi… ce que moi je ne ferai pas.


Madame Catherine Bakang Mbock, le ministre des affaires sociales se trouve en ce moment aux États-Unis, dans une interview que vous nous avez accordée, vous avez allégué que si elle s’y rendait, elle pouvait faire l’objet d’une arrestation.

Effectivement, je le maintiens ! Mais je dis toutefois que ce sont les journalistes qui ont sabordé tout le travail que j’avais fait en tant que leader d’opinion. Il me souvient que je fus le premier à dire que le trafic des nourrissons existe au Cameroun, Aujourd’hui je suis d’autant plus satisfait que même Cameroon-tribune le quotidien gouvernemental le reconnaisse


Quels sont vos rapports avec Vanessa Tchatchou, l’avez-vous vu depuis que vous êtes là ?

Ce n’est pas de l’ordre des médias, Vanessa Tchatchou est où elle doit être, elle va à l’école. Le plus important c’est son avenir, maintenant elle continue à attendre que les autorités lui rendent son bébé.


Quels types de relations avez-vous avec les autres leaders de partis politiques de l’opposition ?

J’ai de très bonnes relations avec les autres leaders des partis de l’opposition, vous savez par exemple que nous avons animé un symposium avec le président de l’UDC, le docteur Ndam Njoya et moi, au siège de ce parti. En ce moment, nous préparons les obsèques d’Abanda Kpama, je fais d’ailleurs partie du comité d’organisation… Olivier Bilé et moi, nous avons un projet en commun sur le réarmement moral.


Monsieur Fouda, excepté l’UDC… le parti d’Olivier Bilé UFP et le vôtre ne font pas encore partie des formations politiques qui ont pignon sur rue, pourquoi ne tentez-vous pas quelque chose avec le MRC, à qui beaucoup d’observateurs prêtent un grand destin national dans la perspective des présidentielles de 2018 ?

Maurice Kamto n’est pas un homme politique…


Qu’entendez-vous par homme politique, le professeur Kamto est une icône du monde universitaire, et il s’est illustré avec beaucoup de brio dans le dossier Bakassi ?

On n’est pas homme politique par procuration. Maurice Kamto est un claniste et en réalité, on ne peut pas remplacer la médiocrité gouvernementale par la dictature du clan. Le Cameroun est un tissu multicolore de 256 tissus, enlevez un seul et vous n’avez plus le Cameroun. Or, le leader du MRC et ses amis veulent faire triompher dans notre pays, une idéologie «Bamiste», synonyme de Sionisme, ce qui revient à dire qu’ils veulent supprimer 255 tribus, au profit d’une seule. C’est une imposture, je vais par exemple vous dire que dans le recrutement fait par Maurice Kamto en tant que doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques, il y a un certain Alain Fogué qui est trésorier de son parti. Le même Maurice Kamto fut membre du jury de sa soutenance.


Nous ne voyons toujours aucun rapport entre le docteur Fogué, le professeur Maurice Kamto et notre question… en tant que doyen de la faculté de droit, pourquoi le professeur Kamto devait-il systématiquement rejeter la candidature du docteur Fogué à partir du moment où celui-ci avait le profil de l’emploi ?


C’est comme ça qu’on va construire le Cameroun ? Si le président Paul Biya était claniste, alors son frère serait premier ministre, son fils serait ministre de la défense… pour aller droit au but, Maurice Kamto m’a proposé de devenir le vice-président du MRC. Il y a quelques années, je l’avais reçu chez-moi, avec Alain Mbey, Alain Fogué et Okala Ebodé, nous avons eu des discussions, et elles n’ont pas porté les fruits escomptés, posez la question à Saint-Eloi Bidoung.


Monsieur Sosthène Fouda, est-ce que l’ère des destinées singulières n’est pas révolue, pour reprendre l’écrivain Sénégalais Cheikh Hamidou Kane ? Autrement dit, pour exister un petit parti comme le vôtre n’a-t-il pas besoin de fusionner avec d’autres mouvements encore plus grands…

Ceux qui pensent que les partis politiques sont appelés à fusionner font fausse route, je suis écœuré chaque fois que j’entends parler de cela et ça découle d’une inculture politique, pas la vôtre en tout cas. Pour gagner l’élection présidentielle au Sénégal, le parti de Macky Sall n’a pas fusionner avec d’autres formations politiques mais il a signé des alliances.


Vous semblez peut-être oublier que ce qui est possible au Sénégal ne l’est pas forcément chez-nous…

Lorsqu’il a gagné les élections présidentielles au Bénin, Yayi Boni n’avait même pas de parti politique


Sosthène Fouda peut-il intégrer un éventuel gouvernement d’union nationale ?

Ce n’est pas à l’ordre du jour…


Pourquoi avez-vous quitté le forum LCCLC de Mathieu Youbi? Il se raconte que chaque fois que vous êtes démasqué dans un espace virtuel, vous prenez systématiquement la poudre d’escampette ?

J’ai fait l’objet des menaces de mort, des gens ont proféré des menaces sur mes enfants, d’autres ont menacé ma femme, tout à l’heure je vous ferai lire quelques messages.


Vous avez traité le promoteur de LCCLC de feyman, c’est d’ailleurs ce qui a provoqué sa réaction…

Les journalistes Camerounais doivent apprendre à faire leur travail. Monsieur Junior Ngangue, soyons sérieux ! Mon épouse et moi, nous avons plus d’une fois été appelés à cotiser de l’argent, pour voler au secours de certains de nos compatriotes en détresse. C’est le cas de Germaine cette jeune dame qui avait été séquestrée dans un hôpital de la place, et plus de 500.000 FCFA ont été cotisés. Au final, cette dernière n’avait reçu que la modique somme de 96000 FCFA. Vous pouvez poser la question à votre confrère Barlev Sismondi Bitjocka. Pour un jeune Ivoirien, que vous devez sûrement connaître, puisque journaliste comme vous, nous avons levé des fonds qui s’élevaient à deux millions, mais cet argent a pris d’autres destinations. Voilà la situation, mais moi je continue à dire que je ne mangerai pas de ce pain là… je ne suis pas prêt à donner des coups de poings en dessous de la ceinture, mais si toutefois je suis attaqué, je donnerai le dernier coup puisque je resterai toujours debout.


Beaucoup de choses suffisamment graves ont été dites, sur votre compte après la sortie musclée de notre compatriote, il se dit par exemple que Sosthène Fouda ne serait pas un intellectuel ?

Yves Junior Ngangue, même vous que je connais ? Certains journalistes sont venus me voir pour que je leur donne mes diplômes afin qu’ils les publient, ce que j’ai refusé de faire parce que le diplôme n’est pas cessible. Sans être présomptueux j’invite, ceux que vous appelez mes contradicteurs à aller sur Google et à taper mon nom in extenso suivi du mot, livres. Je suis auteur de plusieurs ouvrages édités dans les collections où l’on ne publie qu’avec l’accord des pairs, voici d’ailleurs (il montre l’article en question) un article scientifique que j’ai publié en 2009 dans une revue de l’université du Québec à Montréal intitulé les cahiers du journalisme, voici un autre publié dans la revue de sciences Po, le courrier de l'association des anciens élèves de sciences Po où ne publient que les anciens élèves de cette grande école… l’on me consacre d’ailleurs toute une page ici regardez vous-même, l'article Sosthène Fouda du penseur à l'homme politique. En dehors des articles scientifiques, j’ai également publié des romans et de la poésie.



16/02/2014
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