CAMEROUN, INJUSTICES: LE COLLECTIF DES CHEFS BOROROS DU DÉPARTEMENT DU NDÉ INTERPELLE LE CHEF DE L'ETAT CAMEROUNAIS

YAOUNDE - 19 MARS 2012
© Correspondance

Nous, Chefs de la Communauté Bororo du Département du Ndé, avons l’honneur de porter à votre haute attention, les persécutions dont nous sommes victimes. En effet, venus des régions septentrionales du pays depuis des décennies, nous nous sommes établis dans ce département où nous avons trouvé des pâturages disponibles pour nos Cheptels. Notre cohabitation qui était pacifique, au départ avec les autochtones s’est détériorée ces derniers années où nous sommes de plus en plus traumatisés par une xénophobie rampante de ces derniers qui, pour des raisons inavouées, n’acceptent plus notre présence dans ce Département

CAMEROUN, INJUSTICES: LE COLLECTIF DES CHEFS BOROROS DU DÉPARTEMENT DU NDÉ INTERPELLE LE CHEF DE L'ETAT CAMEROUNAIS


Excellence,


Nous, Chefs de la Communauté Bororo du Département du Ndé, avons l’honneur de porter à votre haute attention, les persécutions dont nous sommes victimes. En effet, venus des régions septentrionales du pays depuis des décennies, nous nous sommes établis dans ce département où nous avons trouvé des pâturages disponibles pour nos Cheptels. Notre cohabitation qui était pacifique, au départ avec les autochtones s’est détériorée ces derniers années où nous sommes de plus en plus traumatisés par une xénophobie rampante de ces derniers qui, pour des raisons inavouées, n’acceptent plus notre présence dans ce Département ; une xénophobie qui va des incendies de nos habitations jusqu’à l’assassinat de nos enfants en passant par l’abattage massif de nos bœufs.

Comme si cela ne suffisait pas, toutes nos actions en justice sont infructueuses car, toutes les autorités judiciaires de la localité sont leurs enfants qui appuient discrètement ces actes incompréhensibles. En clair, nous ne bénéficions d’aucune protection idoine des Autorités locales (administratives, judicaires et politiques) qui nous considèrent comme des citoyens de seconde zone, des personnes sans droit, des ‘’Etrangers’’ à qui on demande de « rentrer chez eux ». Bref, tout est mis en œuvre pour nous expulser de ce département à travers des pratiques ignobles dont voici quelques unes:

- De 1995 jusqu’à nos jours, environ 15 Bororos ont été indûment assassinés par les locaux.

- Pendant la même période, plus de 500 bœufs ont été abattus juste dans le but de nous déterminer à quitter ce département.

- En 2006, NJI Moluh Seidou POKAM le Chef supérieur de Bangangté, principal artisan de cette xénophobie, a dépossédé indûment les frères Hamadou ABASSE et Ahamadou GARGARI d’un Cheptel de 53 bœufs.

- Depuis 2008, ce climat délétère s’est empiré, car ce sont nos habitations qui sont incendiées en plus des tortures infligées à certains de nos membres. Les cas les plus récents sont ceux de Hamadou ABASSE et Ahmadou GARGARI à qui le Chef supérieur de Bangangté a introduit du piment dans les yeux et dans les narines de Oumarou LAGO dont la concession a été brûlée, de Moussa MABOURI qui a subi des coups de machettes le 21 / 02 / 2012. Tous ces actes illégaux n’émeuvent aucune Autorité dont la surdité devant nos souffrances s’apparente sinon à une complicité du moins à une complaisance insultante, car partout dans ce Département nous sommes indésirables.

- Sachant que nous sommes des Camerounais à part entière qui contribuent à notre manière au développement de ce pays, à travers nos activités pastorales,

- Sachant que chaque Camerounais où qu’il se trouve dans ce pays, doit se sentir chez soi,

- Sachant qu’il n’existe pas de place pour le tribalisme dans notre pays depuis l’avènement de votre règne,

- Connaissant la sensibilité de votre cœur devant les épreuves douloureuses, des Camerounais dont vous êtes le premier protecteur, et face à l’inertie complice et coupable des Autorités locales qui se détournent de nos doléances, nous avons jugé opportun de porter nos cris de détresse vers vous afin qu’une mesure adéquate et prompte soit entreprise pour abréger nos souffrances.



Pièces jointes:

1- Le rapport du Procureur de la République au profit de Monsieur NGAHADO Chef de la Communauté Bororo contre M. NJI MOLUH SEIDOU POKAM N°172 du 11/04/1996.

2- La plainte de NGAHADO adressée au Procureur de la République Bangangté le 29/02/1996 N°5551

3- La requête aux fins d’intervention en faveur des Bororos du 08/09/2010.

4- Le procès verbal N°002/PV/N/MINEPIA/DDEPIA-NDE/2010.

5- rapport de la descente des autorités administratives au profit d’Oumarou LAGOU.

6- La lettre de dénonciation de l’ACDIC du 28/12/2010.

7- La plainte de l’ACDIC contre un Commandant de Brigade du 28/11/2011.

8- La plainte de MABOURE Moussa du 22/02/2012.

9- La photo d’un bœuf tué pour des raisons inavouées

10-La demande d’intervention de FFCI au profit de la communauté Bororo du 06/12/2011.


Ampliations

- Premier Ministre Chef du Gouvernement

-MINATD

- Ministre de la Justice

- CNDHL

- Gouverneur Région Ouest

- Préfet Ndé

- FFCI

- Archives


Fait à Bangangté, le 05 /03/ 2012

Le collectif des Chefs Bororos du Département du Ndé, Région de l’Ouest Cameroun


Les signataires

Siedou CHOURI, Bangang- fokam

Moussa NANGTORE, Bamena

YERO NJIPO, Bachingou

NGAHADO MAGAJIJIBO, Banékané





20/03/2012
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