Cameroun - Impôts : Arrestations en cascade au centre régional du Littoral

Cameroun - Impôts : Arrestations en cascade au centre régional du Littoral

Cameroun - Impôts : Arrestations en cascade au centre régional du Littoral Ce sont les premières victimes du chèque détourné au centre spécialisé des professions libérales. L’argent restitué par les voleurs aux dernières nouvelles.

Ça chauffe au centre régional des impôts du Littoral I. Plus précisément au centre spécialisé des professions libérales situé au bâtiment arrière des recettes des finances, à Bonanjo. Depuis que nous avons ébruité l’affaire du détournement d’un chèque d’un peu plus de 6 millions F Cfa (Lire La Nouvelle Expression de lundi), c’est la panique quasi généralisée de ce côté-là. Plusieurs responsables n’arrivent plus à se concentrer. Des agents aussi. Tellement la peur est grande ! Surtout qu’à cause de cette affaire assez louche, plusieurs agents, apprend-on, sont aux frais dans les chambres de sûreté des forces de l’ordre, à Bonanjo, depuis quelques jours. Aucun détail jusqu’ici sur le nombre de personnes interpellées, ainsi que leurs fonctions. «Il y a beaucoup d’arrestations », se contente de lancer d’un ton menaçant le receveur des professions libérales ce lundi 23 août 2010. Tous les efforts fournis pour lui arracher des détails sont vains.

«Retenez qu’il y a eu des arrestations. Les bureaux des personnes arrêtées sont fermés. Une enquête a été ouverte et je n’entre pas dans le secret de l’instruction », insiste-t-il. Mais, d’après nos sources, sa principale collaboratrice serait parmi les personnes interpellées, celle en charge précisément des compensations. Il se dit d’ailleurs que cette dernière a été déjà entendue à la police judiciaire. On parle également de plusieurs agents du bureau des transports terrestres, à Akwa, en charge des timbres plus précisément. C’est dans ce bureau, apprend-on, que le chèque distrait a atterri. Par quelle alchimie ? On ne sait pas encore. «Mais, le comble dans cela c’est que Gérard Edzimbi, principal incriminé dans cette affaire n’a pas été arrêté », regrettent nos informateurs.

Imitations de signature

En effet, expliquent-ils, ce dernier n’est pas arrêté jusqu’ici parce que le clerc de notaire qui l’accuse est en fuite.  Pour mémoire, cet inspecteur principal des impôts est présenté par Marcel Priso, l’ex-collaborateur du notaire désabusé comme l’artisan de ce faux. Du côté des notaires, personne ne veut toujours se prononcer. Nous avons même pu rencontrer le nouveau président de la chambre régionale des notaires pour le Littoral, sans succès. « Je ne peux pas me prononcer pour le moment. Le moment venu, j’aviserai », tranche Joël Etoke. Rien de plus. Une réaction assez curieuse, quand on sait la posture de ce notaire qui a commencé son travail sous l’ère Ahidjo. Mais, l’affaire n’est plus au niveau du notaire en question. Aux dernières nouvelles, un arrangement aurait eu lieu et elle serait détentrice des vraies mentions sur son acte.

Mais, cet arrangement fait sans doute pour la flatter afin de ne pas porter plainte pour préjudice subi et surtout son image qui prend un coup, n’empêche aucunement la poursuite de la procédure, la plainte étant déjà déposée. Le mystère plane toujours quant à son auteur. « C’est l’une des personnes dont la signature a été imitée qui a porté plainte contre X ». C’est la dernière version à nous servie. Celle-ci provient du receveur des professions libérales. Qui est donc cette personne ? « Il y a eu des imitations de signature. Et ce n’est pas monsieur Ali comme vous avez écrit qui a découvert les irrégularités », insiste-t-il. «C’est une plainte contre X qui déclenche ce mouvement et aucun arrangement n’est envisageable », poursuit-il.

Ce lundi, Evina nous accueille avec plusieurs liasses de 10.000 fièrement tenues avec les deux mains. « Voilà l’argent que vous dites qu’on a volé que je viens de récupérer. Il était au niveau de la recette principale », explique-t-il. Quelques minutes après, il se contredit en reconnaissant que le fait que cet argent soit ramené est un aveu. « Si vous volez et vous remettez c’est un aveu. Pourquoi avoir pris ? », développe-t-il avec un brin de zèle. Ce lundi, il est trop agité. Tout comme les dames qui jonchent son bureau, une sorte d’open office. A travers une extravagance querelleuse, elles tentent d’intimider le reporter de La Nouvelle Expression. Une fois de plus, Ali, le maître des lieux refuse de nous rencontrer. Cette affaire est loin d’être terminée, surtout que d’après nos informateurs, le chef de gang n’est pas encore tombé et que le réseau ne serait pas à son premier coup.

© La Nouvelle Expression : Hervé B.Endong


25/08/2010
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