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Les déguerpis des quartiers Pk 14 et Pk 17 ont tenté d’acceder au palais d’Etoudi. Mais ils ont passé la nuit au commissariat Central.Hier en milieu d'après midi, une vingtaine de personnes parties de Douala dans un car réquisitionné, sont arrivées à Yaoundé. L'objet de ce voyage était de marcher vers la présidence de la République et de faire remettre au président de la République un mémorandum contenant des griefs qu'elles portent contre les pouvoirs publics. Arrivées à Yaoundé, la vingtaine de personnes s'est d'abord dirigées vers le carrefour dit « du Golf », non loin du palais de Congrès.

De là, devait commencer une marche pacifique devant conduire les manifestants aux portes du palais d'Etoudi, en passant par la porte du mont Febé. La sécurité présidentielle les a repoussées sans ménagement. Les manifestants ont contourné le palais espérant l'approcher par l'entrée de la route de Dragages. Là encore, la sécurité les attendait l'arme au point. A ce niveau quand même, un contact a été établi avec une personnalité qui a demandé aux marcheurs de patienter, le temps de s'enquérir de la conduite à avoir vis-à-vis de ces visiteurs indésirables. Il leur a été demandé en retour de quitter les lieux dans les meilleurs délais.

Voulant se donner à un sit-in à quelques mètres du palais présidentiel, les éléments du Commissariat Central de police ont été alertés pour embarquer ces manifestants. Avant que leurs téléphones ne leur soient retirés, le leader du groupe a réussi à passer un ultime appel téléphonique à une rédaction à Yaoundé en ces termes : « Merci pour tout ce que vous faites pour nous, afin qu'on ne nous oublie pas ; nous sommes enfermés au Commissariat tout simplement parce que nous avons osé revendiquer nos droits ».

Selon des sources contactées à Douala, des personnes qui ont voulu porter un mémorandum à Paul Biya habitent les quartiers Pk 14 et 17 de la capitale économique. Dans le cadre du projet de reloger l'université de Douala en retrait de la ville, leur secteur avait été retenu. Les populations de cette zone avaient donc été déguerpies avec promesses d'indemnisations. Selon ces mêmes sources, aucune indemnisation n'a été versée à ce jour. Aux Pk 14 et 17, une association des déguerpis a été créée afin de consolider leurs revendications. Les membres de cette association avaient tenté plusieurs fois de rencontrer le gouverneur du Littoral sans succès. Ils ont donc décidé de venir plaider leur cause au niveau le plus élevé. Les cellules du Commissariat Central de Yaoundé les ont accueillis.