Cameroun : Il Existe une Diaspora Désintéressée et Constructive ; ses Fondations et ses Positions (I).
Cameroun : Il Existe une Diaspora Désintéressée et Constructive ; ses Fondations et ses Positions (I).
Chers compatriotes, comme dans tout groupe d’individus, il existe des divergences entre ses membres lorsqu’il s’agit d’apprécier et de répondre aux questions auxquelles ce groupe est confronté. Divergences dans l’attitude face aux autres groupes concernés par les mêmes questions et divergences dans les réponses à apporter aux enjeux auxquels ces groupes font face. Vous l’avez compris, Il s’agit de la diaspora Camerounaise, ou plutôt des diasporas Camerounaises, face au groupe des Autorités Camerounaises pour les questions qui concernent le rôle de la diaspora dans le devenir du Cameroun.
Mon propos est de contribuer à ce débat en démontrant qu’il existe dans cette diaspora, une composante bien éloignée du cliché que semble vouloir lui donner une certaine presse qui fonde ses articles au vitriol sur les actes et les demandes de traitements et de positions préférentiels qu’auraient posés certains membres de la diaspora par rapport à nos compatriotes au pays.
Loin de décrire des individus idéaux, je puis affirmer et démontrer, à la lumière de l’expérience de la diaspora Camerounaise en Chine, de l’engouement que le Forum de Yaoundé à suscité dans la diaspora à travers le monde et de mon parcours sur ces sites d’expression où se retrouve cette diaspora, qu’il existe bel et bien une diaspora que je qualifierai de désintéressée et constructive et dont je cite ci-dessous les bases et les positions sur la nationalité et le dialogue avec le pouvoir, toutes questions qui manifestement divisent la diaspora dans son ensemble.
Cette composante de la diaspora, la Diaspora
Désintéressée et Constructive, se rassemble autour de trois observations
fortes et fondamentales que :
• Le Cameroun a gardé intacts les fondements sur lesquels son
développement économique futur peut s’appuyer ; Il s’agit de son
territoire dans son intégralité et la paix civile qui y règne. La DDC
est consciente que ces deux tâches furent la priorité des priorités au
regard de notre géographie humaine, du chao qui nous environnait et de
notre histoire immédiate au sortir de la colonisation. Pour la DDC,
avoir réussi à conserver ces fondements est bel et bien un succès et le
mérite en revient aux Président Ahidjo et au Président Biya et à leurs
administrations respectives.
• Alors que la génération au pouvoir s’est investi à garder l’intégrité
territoriale et de bâtir et consolider la nation, il revient à la
génération suivante dont fait partie la DDC de véritablement développer
le Cameroun pour en faire un pays émergeant à l’horizon 2035 et le
placer parmi les 25 premières nations les plus développées. Dans cette
perspective, la DDC fait sienne l’idée qu’il est contre-productif de
couper les ponts ou d’affronter la génération au pouvoir et opte plutôt
pour une relation courtoise et franche, non-envahissante et
d’implication progressive.
• La DDC est arrivé, comme d’autres éminences, à la conclusion que le
développement de notre pays est une question politique et par conséquent
les acteurs de son développement à venir devront s’engager dans l’arène
politique pour en débloquer le mécanisme. L’idéal de la DDC est le
développement du Cameroun, la politique en est le moyen premier.
Les bases ci-dessus que sont, pour rappel, le respect vis avis des
administrations précédente et actuelle du Cameroun, un dialogue courtois
avec le gouvernement, une implication progressive dans le terrain et la
nécessité de l’action politique pour « lâcher la bride » au
développement du Cameroun, constituent le miroir dans lequel se
reflètent les attitudes, approches et positions des membres de la DDC
sur les questions qui concernent la diaspora dans son ensemble et le
rôle que se doit de jouer sa composante active dans le devenir du
Cameroun. Sans être exhaustives, les caractéristiques et positions
suivantes ressortent de manière unanime dans la DDC :
Le membre de la diaspora Camerounaise, pour le définir et expliciter
définitivement de qui il est question, c’est le Camerounais résidant à
l’étranger ou Camerounais Expatrié ou Camex en abrégé. Nous utiliserons
dans la suite le terme Camex pour désigner le diasporien, ou groupe de
diasporiens.
Le Camex est le Camerounais d’origine, c’est-à-dire né d’un ou de deux
parents Camerounais (droit du sang) ou ayant bénéficié de la
nationalité Camerounaise du fait de la résidence de ses parents
étrangers au Cameroun (droit du sol), et n’ayant pas répudié sa
nationalité Camerounaise par une démarche volontaire dont l’acte est
enregistré auprès d’une institution Camerounaise (Article 20 du Décret
n° 1968-DF-478 du 16 décembre 1968 l’article 31 du code de la
nationalité camerounaise. Voir un précédent article de M. Ekwalla
Dikonguè). Le statut de Camex n’est donc pas lié au passeport et la DDC
considère que l’entreprise de développer le Cameroun se doit d’être
rassembleuse et intégratrice.
La DDC considère que la double nationalité _DN_ est de fait pour le
Camex détenteur d’un autre passeport dès lors qu’il n’a pas engagé une
démarche volontaire pour répudier sa nationalité Camerounaise. La DDC
considère que, à postériori, ceci constitue la seule explication
plausible à la présence de DN dans nos institutions nationales, au sein
des Lions Indomptables comme il est de notoriété publique et au sein du
Gouvernement comme le déclarent certains.
La DDC considère que l’existence supposée d’une DN au cas par cas est
un mythe ; parce qu’alors il y aurait une institution chargée de
recevoir ces demandes de DN et la procédure serait connue et publique, à
moins que cela ne soit simplement la procédure de renouvellement de son
passeport.
La DDC considère que la non-délivrance des passeports aux Camex ayant
la DN par nos services consulaires est une solution de facilité pour
elles et non la conséquence de la loi. Le moment venu, le cas échéant,
la Justice Camerounaise tranchera et sa position, qui ne saurait ignorer
le décret d’application de la loi querellée, fera jurisprudence. Le
Camex de la DDC ne voit pas d’urgence à ce jour à porter cette affaire à
ce niveau de la vie publique et n’en fait pas une condition à son
implication progressive dans l’entreprise de développement de son pays.
La DDC considère que prendre la nationalité de son pays de résidence
et en utiliser le passeport facilite l’intégration professionnelle et
permet au Camex de participer à la compétition interne dans son
entreprise avec un handicap en moins que s’il ne détenait que son seul
passeport Camerounais. La DDC est d’avis que, plus l’on gravit les
marches de l’ascension professionnelle, plus l’on est au fait des choses
dans le management et le leadership de haut niveau, et plus l’on
s’épanouit soi-même et plus le Cameroun pourrait en bénéficier le moment
venu si tel est le choix du Camex. Par conséquent la DDC encourage tout
Camex qui y verrait un avantage à adopter cette stratégie s’il
considère qu’elle est susceptible de lui éviter les écueils dans son
parcours professionnel et son propre épanouissement, sans crainte
quelconque sur le devenir de son appartenance à la famille camerounaise
ni à sa nationalité camerounaise.
La DCA considère, pour prendre cet exemple, que le Camex diplômé en
pharmacie mais qui ne peut ouvrir son officine parce que la loi de son
pays de résidence réserve cette profession à des nationaux, doit prendre
la nationalité qui lui permet de s’accomplir sans limites comme
pharmacien si tel est son vœux, sans pudeur ni crainte quelconque pour
sa nationalité Camerounaise. Son accomplissement personnel, le
savoir-faire qu’il développera, les qualités managériales qu’il
intègrera, les caractères et comportements de leaderships qu’il fera
siens, les réseaux d’amitiés, de techniciens, de financiers et de
décideurs dans le monde des affaires qu’il aura tissés, l’épargne qu’il
se sera constituée, ses propres enfants qu’il aura poussés le plus haut
qu’il peut de part ses moyens intellectuels et matériels, le Cameroun en
bénéficiera le moment venu. Cet exemple est valable pour toutes les
autres professions libérales réservées aux ressortissants des pays
d’accueil. Le Cameroun, celui-là que la DDC voit intégrer le groupe des
25 nations les plus industrialisées dans les 25 années à venir ne
saurait se payer le luxe d’exclure cet apport.
La DDC considère que l’organisation du vote des Camex hors du
territoire national serait la bienvenue et encourage l’Etat à y
travailler. La DDC considère qu’il est contre productif d’en faire une
question de principe parce que les Autorités actuelles se braqueront,
parce que l’enjeu est de taille et parce que cela serait aller trop loin
d’un seul coup pour un régime donc chaque pas est mesuré et pensé
longuement avant d’être posé. La DDC considère que la voix médiane
serait d’instituer, comme certains en ont émis l’idée, des postes
éligibles de représentants des Camex dans des institutions nationales
qui offriront l’occasion au régime d’organiser les élections auxquelles
les Camex participeront pour élire leurs représentants et se faire
élire. La manœuvre serait progressive, concernerait d’abord certains
pays d’accueil et certaines institutions avant d’être amplifiée et
généralisée jusqu’à l’élection présidentielle elle-même éventuellement.
La DDC considère que cette approche progressive est sans grand risque
pour le régime parce qu’il en maîtrise l’ampleur, qu’elle est préférable
au vide actuel qui a figé les groupes dans une posture d’affrontement
et qu’elle a l’avantage de renforcer le camp des Camex modérés.
Le Camex de la DDC ne pense pas rentrer au Cameroun le moment venu
pour faire concurrence dans la recherche d’emploi aux Camer restés au
pays. Ce Camex à une vision à long terme à laquelle il a intimement
associé le Cameroun, et son séjour à l’extérieur a préparé son retour au
bercail. Ce Camex, le moment sera venu, aura déjà acquis un ou
plusieurs biens immobiliers au Cameroun et dans son pays de résidence et
sa famille est à l’abri du besoin avant de rejoindre le terrain de son
combat pour le développement, la fierté et la place du Cameroun dans le
monde. Ce Camex de retour au Cameroun crée son entreprise ou son
organisation, celui qui ne le peut pas du fait des capitaux nécessaires
et se voit embaucher ne demandera pas un traitement préférentiel comme
prime à son « exil » parce qu’il s’est déjà réalisé, parce qu’il a déjà
un patrimoine et que son retour au pays est un retour pour un autre
combat que celui pour la survie.
Le Camex de la DDC, et beaucoup ont fait le déplacement de Yaoundé
Diaspora Forum, est empreint de courtoisie et de bienséance. Il sait
qu’il faut du temps et de la formation pour façonner un Responsable et
lui donner les comportements de Leader. Il n’élève point la voix pour
vociférer et critiquer le flottement des deux premiers jours du Forum et
l’errance consécutive à laquelle ont été obligés les Camex. Il garde au
contraire le souvenir d’une organisation logistique réussie et d’une
communication d’avant Forum efficace. Cette attitude de calme du Camex
de la DDC, loin d’être une forme de distance vis-à-vis de l’évènement et
ses déboires des premiers jours, révèle plutôt une assurance qu’il a
que, le moment venu, avec sa participation pleine et entière, ces
errements n’auront plus lieu, parce qu’il sait, son expérience dans les
organisations et les corporations auxquelles il fait partie aidant,
comment se managent ce genre d’évènements.
Le Camex de la DCC n’arrête pas son implication progressive à ce
dialogue initié et mené par les autorités actuelles, ne pose pas non
plus de conditions à sa participation à ce dialogue, ayant compris que
la nature même de ses partenaires d’en face est qu’il faut qu’ils se
sentent en confiance avec la diaspora avant de mettre ses cartes sur la
table. La DDC sait que le temps ne presse pas, que le Cameroun est
eternel et que le temps approche, comme on le voit, où le pouvoir actuel
fera appel à elle, le temps de se sentir en confiance vis-à-vis de ce
nouveau partenaire.
Pour clore cette entrée sur la Diaspora Désintéressée et Constructive, j’invite les Camex qui se reconnaissent dans ces qualités à garder confiance en notre pays et en sa capacité à démarrer son décollage économique à tout moment. Je les invite à s’ouvrir au dialogue avec le pouvoir en place et à persévérer dans ses préparatifs pour le combat pour le développement en réussissant personnellement, professionnellement ou dans les affaires, en épargnant, en investissant sagement dans les secteurs les moins risqués au Cameroun et dans son pays de résidence, en intégrant et en multipliant ses propres réseaux de relations dans leurs domaines d’activités directs et connexes, au Cameroun et dans leur pays de résidence, et en gardant le contact avec le pays à travers toutes les formes de média.