Cameroun - France : La France voue aux gémonies la sécurité du Cameroun
A la faveur du récent kidnapping d’une famille française dans la région du Nord, le ministère des Affaires Etrangères de France a dans une note d’information diffusée auprès de tous ses ressortissants français résidant sur le triangle national, dressé la carte de la sécurité sur l’ensemble du territoire nationale.
Dans cette déclaration confidentielle de la
politique étrangère de la France au Cameroun, portant sur la circulation
de ses ressortissants au Cameroun, le ministre des Affaires Etrangères
de France donne cette prescription afin d’éviter les arnaques qui sont
souvent légion sur nos axes routiers.. «Tout voyageur est tenu de
respecter les lois et les règlements, ainsi que les représentants de la
force publique. En revanche, il faut refuser de transiger en cas d’abus
d’autorité. Si une infraction a été commise, il convient de demander aux
membres de la police un exemplaire des actes de procédure. Les
gendarmes (militaires coiffés d’un béret rouge), à la différence des
policiers, ne sont pas habilités à percevoir des amendes ou
consignations.» Et dans cette même communication, les autorités
françaises mettent leurs compatriotes en garde sur les risques de
terrorisme.
Le ministère des Affaires Etrangère rappelle à la faveur de la
libération de la famille française kidnappée par le groupe terroriste
Boko Haram que malgré tout, «le risque terroriste ne peut être écarté,
en particulier dans les lieux fréquentés par les étrangers.» A savoir,
les axes routiers (routes goudronnées et pistes de brousse) dans les
régions de l’Adamaoua (Ngaoundéré), du Nord (Garoua), et de
l’Extrême-Nord peuvent être dangereux en raison d’attaques périodiques
par des bandes armées (coupeurs de route). Et sur les routes et les
pistes, en tout premier lieu sur l’«axe lourd» Yaoundé-Douala, les
autorités françaises précisent que «le comportement imprévisible de
nombreux conducteurs entraîne une insécurité permanente.» A cet effet,
elles recommandent vivement de boucler sa ceinture de sécurité à l’avant
et à l’arrière de la voiture et de conduire prudemment en limitant sa
vitesse. Non sans proscrire Les voyages de nuit.
En revanche, dans les grandes agglomérations, il est conseillé aux
ressortissants français résidant au Cameroun de prendre certaines
précautions tant, lors des déplacements à pied ou en véhicule, qu’à
domicile (hôtel, appartement situé en étage, villa). Car, font-elle
remarquer des rôdeurs isolés, mais aussi des bandes organisées se
livrent à des cambriolages et à des agressions nocturnes. Ce qui
favorise des agressions qui ont régulièrement lieu, de jour comme de
nuit, sur les routes et dans les grandes villes du territoire. C’est
pourquoi, les Français résidant au Cameroun sont vivement conseillés de
se déplacer en convoi de jour et d’éviter de rouler la nuit.
Zones déconseillées
Certaines localités du Cameroun sont déclarées zones rouges.
Suffisamment risquées et par conséquent dangereuses. C’est le cas du
littoral camerounais, et plus précisément pour les déplacements dans la
presqu’île de Bakassi que les autorités françaises ont formellement
déconseillé et déclarée «zone rouge», compte tenu de l’isolement et des
problèmes d’insécurité liés notamment aux activités de contrebandiers,
qui affectent ce territoire rétrocédé au Cameroun par le Nigeria en
2008. En revanche, pour l’autre partie du littoral maritime, elles
conditionnent les voyages. «Elle peut être visitée mais en y étant très
vigilant et en prenant au préalable l’attache des autorités locales
(gendarmerie) avant de quitter Douala, Buea ou Limbe et le cas échéant
en sollicitant une escorte.» A celle-ci, il y a aussi la zone
frontalière avec le Nigeria qui est placée dans la même cote d’alerte.
Par ricochet, formellement déconseillée, du fait d’incursions
potentielles et avérées de groupes terroristes ou criminels à partir du
Nigeria. Elles en veulent pour preuve, l’enlèvement de Français survenus
le 19 février au Nord du Cameroun et plus précisément à la frontière
nigériane. Et pour le site touristique très prisé du parc national de
Korup, les autorités françaises rappellent aux ressortissants qu’il
convient «de ne pas se rendre dans la partie longeant la frontière
nigériane.»
De même, au regard de la montée estiment-elles de
la piraterie maritime, les touristes français sont interdit de pratiquer
la navigation de plaisance dans les eaux du littoral maritime
camerounais, et a fortiori le mouillage près des côtes, «compte tenu des
risques liés à la piraterie maritime qui affecte le golfe de Guinée.»
La cote d’alerte semble plus montée lorsqu’il faut aller dans la région
de l’Extrême Nord du Cameroun. En allant des rives du Lac Tchad jusqu’au
Sud de Maroua, il leur est formellement déconseillée du fait du risque
terroriste et du risque d’enlèvement. Celle-ci chute légèrement
lorsqu’il s’agit de la ville de Garoua. Toutefois, il est recommandé aux
Français de signaler sa présence et de laisser ses coordonnées auprès
de l’Agence consulaire de France à Garoua. La frontière avec la
République centrafricaine (RCA) n’est pas en reste. Raison évoquée,
l’instabilité de la situation en Rca et de la porosité des frontières.
Zones à vigilance particulièrement renforcée
Même dans certains sites touristiques qu’on croyait épargnés par cette «
vigipirance » comme celle des régions du Littoral, du Sud (Kribi),
Sud-Ouest (Limbé), l’Ouest, les autorités du ministère des Affaires
Etrangères n’ont négligé aucun recoin du Cameroun qui soit prisé par les
touristes français. A cet effet, il est indiqué qu’une plus grande
vigilance est recommandée lors de séjour dans les villes balnéaire de
(Kribi et Limbe) suite à des attaques sur la presqu’île de Bakassi et à
Bata (Guinée Équatoriale) par des pirates lourdement armés se déplaçant à
bord de vedettes rapides. Par ailleurs, il est rappelé à ces derniers
qu’il est strictement interdit de s’approcher à moins de 500 m d’une
plate-forme pétrolière. Cette interdiction pouvant être portée à 2 ou 3
milles nautiques dans certaines zones. Ce memo va même chercher dans des
agressions des banques survenues en 2007 ainsi qu’en février 2013 dans
des hôtels de Limbe, pour faire monter la peur au sein de la communauté
française. Et freiner l’élan touristique de leurs compatriotes.
Dans la région de l’Ouest et ses localités limitrophes avec la région du
Littoral, il est rappelé aux Français que : «Bien qu’au cours des
derniers mois, aucune agression de touristes par des bandits armés n’ait
été signalée à proximité des chutes d’Ekom (entre Bafang et
Nkongsamba), il est vivement recommandé de ne s’y rendre qu’en groupe et
de quitter les lieux avant la tombée de la nuit. » Et d’ajouter que
«Malgré les dispositions qui ont été prises pour renforcer très
sensiblement la sécurité dans la région des Monts de Manengouba et des
Lacs jumeaux (situés près de la ville de Melong - Nord de Douala), tant
sur les lieux d’hébergement qu’en montagne, il est recommandé de prendre
contact au préalable avec les gérants des établissements hôteliers
concernés et le cas échéant de solliciter auprès d’eux une escorte armée
en montagne.» Pis encore, les risques naturels n’ont pas été en reste.
On y lit cette indication : «A proximité de Douala, le volcan Mont
Cameroun est toujours en activité et des gaz toxiques, très dangereux,
peuvent émaner des lacs volcaniques Nyos et Monoum. Se renseigner avant
d’entreprendre des excursions aux alentours.»
Précautions à prendre
Par ailleurs, des instructions ont été donnés sur les précautions que
les Français en séjour au Cameroun devraient à prendre : - Eviter
d’exhiber tout article de valeur ou de nature à attirer la convoitise
(sac à main, cellulaire, montre, bijoux, appareil photo…) ; - Éviter
formellement d’emprunter des taxis à partir de la tombée de la nuit,
surtout s’ils sont seuls ; - Garder les vitres du véhicule relevées et
fermer les portes de l’intérieur ; - Ne jamais tenter de résister aux
ordres des agresseurs, qui en général ne visent que les valeurs ou les
biens ; - Se montrer attentif, sur les pistes ou les routes, à toute
interruption anormale du trafic en sens inverse (ce qui pourrait être le
signe d’une attaque de véhicule en amont) ; - En cas de location d’un
appartement ou d’une villa, veiller à embaucher un gardien de jour et de
nuit et s’assurer de l’identité des personnels que l’on embauche
(garder copie des pièces d’identité) ; - Veiller à fermer les accès à
votre domicile en toutes circonstances et à sécuriser (portes
verrouillées ou grilles) la «zone nuit». Il est vivement recommandé
d’avoir à portée de main, dans les chambres, les téléphones portables et
les numéros d’urgence.