Cameroun, Flash back sur les prisonniers qui dérangent le pouvoir en place:Pierre Désiré ENGO, victime sur système ?
Cameroun, Flash back sur les prisonniers qui dérangent le pouvoir en place:Pierre Désiré ENGO, victime sur système ?
Né le 06 Août 1941 a Ebolowa (Sud Cameroun) d'un père planteur de cacao et travaillant le rotin, Pierre Désiré ENGO poursuit des études primaires et secondaires chez les Jésuites pour les conclure brillamment en 1969 par l'obtention d'un diplôme d'administrateur civil lors d'une formation complétée à l'École Nationale d'Administration (ENA) de Paris. Un an plus tard, en 1970, il incorpore en qualité de chef de service de l'administration Ministère camerounais de l'Économie et du Plan qu'il ne quittera plus. Il en gravira rapidement tous les échelons: Sous-Directeur du Commerce, Directeur Adjoint du Commerce Intérieur et Extérieur Directeur du Commerce. Sa maîtrise technique des dossiers lui vaudra en 1978 une promotion considérée alors comme exceptionnelle et précoce, de Ministre de l'Économie et du Plan qu'il assurera jusqu'a la démission, le 02 novembre 1982, du Président Ahmadou AHIDJO et son remplacement par Monsieur Paul BIYA alors Premier Ministre.
Paul BIYA, devenu Président du Cameroun, reconduit Pierre Désiré ENGO au poste de Ministre de l'Économie et du Plan dans le gouvernement forme le 06 novembre 1982.
Il devra s'en séparer à l'automne 1983 à la suite d'une crise gouvernementale provoquée par les difficultés grandissantes d'une transition institutionnelle mal acceptée par la frange nordiste et musulmane du gouvernement camerounais proche de l'ex-Président AHIDJO.
Pierre Désiré ENGO assumera désormais les fonctions de Directeur Général de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) qu'il ne quittera en date du 02 septembre 1999, faisant suite au règlement de compte politique, motif réel de son incarcération.
Déjà, à l'époque de son arrivée a la direction générale de la CNPS, en 1983, une rumeur persistante court sur une mésentente ou rivalité supposée entre Messieurs Paul BIYA, alors Premier Ministre et Pierre Désiré ENGO, Ministre de l'Économie, tous deux de l'ethnie Boulou et originaire du Sud Cameroun, et donc à ce titre les deux représentants de cette région au sein du gouvernement AHIDJO base sur le principe de l'équilibre régional.
D'autre part les mêmes sources font état du piège politique que représente la direction
générale de la CNPS. Ce placard doré ne serait en effet qu'une trappe
politique en raison de l'épineux dossier du paiement des retraites. A
l'évidence, cette thèse est confirmée des années plus tard et aggravée
par l'engagement politique actif de Pierre Désiré ENGO au sein du
Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), mais aussi ses
activités caritatives au sein de la Fondation Martin Paul SAMBA. Tous
ces éléments vont concourir à son départ provoqué de la direction
générale de la CNPS le 02 septembre 1999, et surtout à son incarceration
le 03 septembre 1999.
En effet, parallèlement à ses activités exécutives à la direction générale à la
CNPS, Pierre Désiré ENGO est vice-Président de la Conférence du Bureau
International de Travail. Par ailleurs, il siège au sein des instances
décisionnelles du RDPC, Comite Central et Bureau Politique, suite a une
cooptation de Paul BIYA.
Cela étant, Pierre Désiré ENGO deviendra renommé en sa qualité de
Président Fondateur de la Fondation Martin Paul SAMBA. Créée en 1990,
cette fondation vise à endiguer la pauvreté dans le Sud Cameroun. Martin
Paul SAMBA était le leader charismatique de la résistance camerounaise a
l'occupation allemande.
2. Les faits ayant concouru à la "détention provisoire" Pierre Désiré ENGO.
A la suite du symposium annuel de la Fondation Martin Paul SAMBA tenu le 06 Août 1999 à Sangmelima, ville d'origine de Paul Biya, Pierre Désiré ENGO y exprime officiellement la nécessité d'étendre les activités de la fondation à l'ensemble du pays afin d'éviter l'écueil de l'enfermement ethnique. Cette démarche lui sera reprochée par les dignitaires sudistes du régime camerounais. Toute une série d'allégations sur son ambition de transformer cette fondation en un parti politique seront de mise à l'intérieur des instances politique du RDPC.
Tout ce faisceau d'accusations officieuses aboutira à son interpellation manu militari le 26 août 1999 par des éléments de la gendarmerie nationale. Après une garde à vue de 10 heures au Palais de Justice de Yaoundé, le Procureur lui signifie sa mise en accusation pour détournement de fonds publics à la suite de la plainte déposée par Célestin ATANGANA BENGONO, ex-directeur limogé pour malversations financières établies dans la gestion de la Prévoyance Immobilière de Gestion des Travaux (PIGT), filiale immobilière de la CNPS.
En effet, le 26 août 1998, à la suite d'une assemblée générale des actionnaires de la PIGT, composée des représentants de la société belge Six Internationale (65% des actions) et de la CNPS (35%), la décision est prise à l'unanimité des actionnaires de la révocation de Célestin ATANGANA BENGONO.
A l'annonce de son limogeage, Célestine ATANGANA BENGONO profère des menaces verbales et physiques (menaces de mort) à l'encontre de Pierre Désiré ENGO. A ces dernières viendra s'ajouter un matraquage incessant compose d'accusations dans les journaux locaux, de chantage public par le pot auprès des services de la Présidence camerounaise d'un dossier visant à prouver que Monsieur Pierre DAUVIN, en sa qualité de directeur général de la Six Internationale avait aidé Pierre Désiré ENGO à détourner des fonds publics. Monsieur ATANGANA BENGONO, aidé par Monsieur AYISSI NGONO, gérant de la société Jeff and Sons, poursuit Pierre Désiré ENGO sur le motif d'émission d'un chèque sans provision. Cette dernière démarche s'ajoutera au dépôt d’une autre plainte à l'encontre de Pierre Désiré ENGO pour une tentative de détournement de fonds, faux et usage de faux, destruction de preuves.
Voila comment les affaires ATANGANA BENGONO et AYISSI vont servir de prétexte judiciaire au Président BIYA et à ses proches, notamment son cousin Monsieur Édouard AKAME MFOUMOU, Ministre camerounais des Finances, pour se débarrasser d'un camarade politique devenu un peu trop populaire et surtout politiquement encombrant.
Le comble en matière de justice est que les plaintes déposées par Messieurs ATANGANA BENGONO et AYISSI parviendront à occulter les plaintes antérieures déposées par la CNPS à leur encontre a la suite d'un audit de la PIGT effectue par les cabinets SYBERGY, d'une part, et OKALLA AHANDA, d'autre part.
3 L'arrestation et la mise en "détention provisoire " de Pierre Désiré ENGO.
Tout débute en la matinée du 26 novembre 1999.
Alors que Pierre Désiré ENGO se prépare à partir au travail, les gendarmes envoyés par le Procureur de la République viennent le chercher pour se faire entendre sur les faits délictueux qui lui sont reprochés par Célestin ATANGANA BENGONO. Pierre Désiré ENGO attendra pendant 10 heures l'audition du Procureur lorsque celle-ci, sur ordre du Secrétariat Général à la Présidence de la République, lui signifie sa relaxe.
Le mercredi 01 septembre 1999 à 17 heures, un décret spécial du Chef de l'État relève respectivement de leurs fonctions le Ministre des Postes et Télécommunications, Mouchipou SEIDOU et le Directeur Général de la CNPS, Pierre Désiré ENGO.
Ce sera le point de départ prétexte de la fameuse campagne d'assainissement de finances publiques engagée par le Président BIYA. Sous couvert du scandale du Ministère des Postes, dénoncé par les Parlementaires de l'opposition, l'objectif officieux de cette manœuvre politique est de noyer le lynchage politique dont est victime Pierre Désiré ENGO dans un amalgame juridico-financier.
Le matin du 02 septembre 1999, Pierre Désiré ENGO est présent à de passation de service à l'immeuble social de la CNPS à Yaoundé. Cette cérémonie est présidée par le Ministre du travail en présence de Louis Paul MOTAZE, nouveau Directeur de la CNPS et neveu de Paul BIYA. Au cours de la cérémonie, le Ministre présente un bilan négatif des 17 années de gestion ENGO de la CNPS. Son discours est hué par l'assistance.
Le vendredi 03 septembre à 8 heures 30, Pierre Désiré ENGO se présente au Parquet de Yaoundé suite au différend l'opposant à ATANGANA BENGONO. A son arrivée, une fourgonnette du Secrétariat d'État à la Défense et de nombreux journalistes de la télévision nationale sont déjà présents.
Aux différents chefs d'accusation ressortant de la plainte de Monsieur ATANGANA BENGONO:
• Tentative de détournement.
• Détournement de deniers publics.
• Faux et usage de faux.
• Suppression de preuves.
Chaque point de ces accusations est battu en brèche au regard des pièces et réponses versées au dossier pendant l'interrogatoire mené par Madame la Juge Instructeur NKOLO.
Néanmoins cette dernière trouvera le moyen de
clôturer l'audition a 17 heures 30 par une nouvelle inculpation brodée
de toutes pièces et surtout par l'incarcération immédiate de Pierre
Désiré ENGO sur les motifs de :
• Trafic d'influence.
• Prise illégale d'intérêt.
Ces nouveaux chefs d'accusations sortiront d'une chemise bleue contenant une feuille dactylographiée que Madame la Juge Instructeur va se faire remettre au cours d'une interruption subite de l'interrogatoire.
Aujourd'hui, à la suite des informations contenues
dans le journal camerounais "La Nouvelle Expression" en date du 08
octobre 1999, il ressort que le limogeage et l'incarcération de
l'ex-directeur général de la CNPS Pierre Désiré ENGO s'est fait à la
demande, en autres, d'émissaires de l'ancien Ministre français de
l'Intérieur, ami personnel du Président BIYA, Charles PASQUA, présents
au moment de l'émission et de la mise en détention de ce dernier.
Depuis le 03 septembre 1999, Pierre Désiré ENGO est détenu à la Prison
Centrale de Kondengui de Yaoundé sur les chefs d'accusation de:
• Trafic d'influence.
• Prise d'intérêt.
Il n'a jamais été juge pour cela.
A ces accusations initiales est venu se greffer comme une mauvaise plaisanterie, celle
du vrai faux cheque sans provision.
4. L'affaire du vrai-faux chèque sans provision.
Cette affaire du vrai faux chèque sans provision a jailli comme un cheveu dans la soupe au travers d'un imbroglio politico-judiciaire qui n'en tenait pas compte au départ.
Arrêté le 03 septembre 1999 officiellement pour détournements de deniers publics, tentative de détournements et trafic d'influence, Pierre Désiré ENGO n'est jamais passé devant la barre pour ces inculpations.
L'affaire AYISSI NGONO contre ENGO et ATANGANA BENGONO remonte en décembre 1997.A cette date Monsieur AYISSI NGONO, Directeur de la JEFF and Sons Enterprise, avait effectue des prestations à la PIGT dirigée à cette époque par ATANGANA BENGONO. En guise de prestations de services, l'entreprise JEFF and Sons avait effectue des recouvrements en sous traitance à l'Université de Douala, plus précisément les locaux de la Cité Universitaire de Douala qui appartiennent à la CNPS.
Pour ce faire, la PIGT, gérante du parc immobilier de la CNPS, devait verser la somme de 4 561 404 FCFA auprès de JEFF and Sons. Ce qui fut matérialisé par un chèque numéroté A9147612 du 11 décembre 1997.
Conformément à la réglementation en vigueur à la PIGT, ce chèque devait être signé, à la fois, par le Directeur Général de la CNPS et le Directeur de la PIGT, donc par Messieurs ENGO et ATANGANA BENGONO.
Monsieur AYISSI NGONO, directeur de JEFF and Sons, a jugé utile de porter plainte contre Pierre Désiré ENGO et ATANGANA BENGONO parce qu'il n'a pas pu encaisser ce chèque. En effet, le 01 juillet 1998, dans une lettre d'opposition envoyée à la Banque Internationale du Commerce et de l'Industrie (BICEC), le Directeur Général de la CNPS Pierre Désiré ENGO demande à la banque d'honorer, uniquement, les opérations relatives à la paye des employés de la PIGT. Cette décision fut motivée par les conclusions des audits menés sur la gestion de la PIGT. Il a été établi que non seulement que Monsieur AYISSI NGONO n'avait pas effectué les travaux de recouvrement sus-cités, mais aussi selon les autorités de la BICEC de Douala, Monsieur AYISSI NGONO ne s'était jamais présenté à cet établissement pour encaissement.
Il s'agissait, en l'espèce, d'un marché fictif caractérisé.
Pire encore, lors des différentes audiences publiques le 19 octobre, 16 novembre et 21 Décembre 1999 relatives à cette affaire, une évolution claire est établie. L'affaire AYISSI NGONO contre ENGO et ATANGANA BENGONO au départ se mute en affaire AYISSI NGONO et ATANGANA BENGONO contre ENGO. Naturellement Pierre Désiré ENGO deviendra le seul condamné.
Le 14 février 2000, profitant du vacarme suite au triomphe de l'équipe nationale de
football à la Coupe d'Afrique des Nations, le Tribunal de Yaoundé
condamne Pierre Désiré ENGO à 06 mois de prison ferme pour un délit non
établi de chèque sans provision. Cette peine est alourdie d'une amende
de 10 millions de FCFA au titre du montant du chèque et préjudices
commerciaux subit par Monsieur AYISSI NGONO. Cette somme lui sera
néanmoins versée par la PIGT.
Et pourtant, la conclusion de la Banque Internationale du Commerce et de l'Industrie du Cameroun est claire et limpide: "Il est clair que le promoteur de JEFF ans Sons n'a jamais déposé sa remise de chèque de 4 561 404 FCFA à nos guichets. Ce dernier semble vouloir faire une utilisation frauduleuse des imprimés de la banque. Notre établissement pourrait envisager de porter plainte contre cet individu si cela devenait nécessaire."
Manifestement, nous avons là, une illustration flagrante de la manipulation des institutions judiciaires à laquelle est passé maître le pouvoir politique camerounais, donc le Président BIYA, pour régler ses comptes politiques personnels. Pierre Désiré ENGO n'est que l'énième victime médiatisée de ce fameux rouleau compresseur cher à Édouard AKAME MFOUMOU. L'une des victimes les plus connues reste Titus EDZOA, ancien et proche collaborateur de BIYA car il fut secrétaire général de la Présidence de la République. Son crime fut d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle. Il purge aujourd'hui une peine de 15 ans de prison ferme pour détournement de deniers publics.
5. L'incertitude judiciaire actuelle.
Où en sommes nous aujourd'hui dans le dossier ENGO?
Non seulement Pierre Désiré ENGO a plus que largement purgé sa peine de 06 mois de prison ferme pour un délit non prouvé de chèque sans provision, mais il est toujours détenu après 22 mois d'enfermement sans jugement.
A l'évidence, le pouvoir n'étant pas encore parvenu à le condamner au plan pénal, essaye de trouver une sortie honorable en le culpabilisant sur le plan civil. C'est dans cette optique qu'il faut sans doute interpréter la notification du Contrôle Supérieur de l'État qui lui a été adressée le 30 octobre 2000. Elle lui enjoignait d'établir un bilan de ses 10 dernières années de gestion à la tête de la CNPS.
Aujourd'hui, il est sain de replacer les problèmes. Manifestement, les accusateurs de Pierre Désiré ENGO s'attèlent, depuis son arrestation, à brocarder des accusations fantaisistes en évitant soigneusement les problèmes de fond. A savoir l'arrestation et l'incarcération d'un homme présumé innocent dont la gestion n'a jamais été entachée d'irrégularités.
Le 02 septembre 1999, veille de son incarcération, Pierre Désiré ENGO a adresse un courrier au Président BIYA dans lequel il exprime clairement son incompréhension sur les accusations qui lui sont adressées et il interpelle le Président point par point sur les griefs portes contre lui dans les médias officiels. A aucun moment, il n'évoque le nom de ATANGANA BENGONO.
6. De l’implication des hommes de CHARLES PASQUA.
Le journal camerounais « La Nouvelle Expression » du 08 novembre 1999 relatait l’affaire Pierre Désiré ENGO sous sa rubrique «Express ». Il faisait mention du fait que le limogeage et l’incarcération du DG de la CNPS s’était notamment fait à la demande, en autres, d’émissaires de l’ancien ministre Charles PASQUA, présents au moment de l’émission de la mise en détention de ce dernier.
Forts de ces informations, par un courrier du 10 févier 2001, nous nous sommes mis en contact avec Pierre Désiré ENGO afin de l’informer de ce nouveau développement. Ce dernier a tenu à nous relater par l’intermédiaire d’une tierce personne les faits suivants :
La privatisation des immeubles de rapport de la CNPS a résulté d’une recommandation ders bailleurs de fonds en l’occurrence de la Caisse Française de Développement, entérinée par le Gouvernement camerounais du 21 novembre 1995. Suite à cette décision, le DG de la CNPS lance un appel d’offre. Celui-ci se révèle infructueux. C’est à ce moment que vont se manifester divers personnages :
? Monsieur Luc RENAUD, installé à Yaoundé,
représentant permanent du clan, se dit appartenir au Bureau des
Renseignements qui relèverait directement de l’Elysée. Il ne manque
surtout pas l’occasion de faire valoir sa relation directe avec
l’entourage immédiat de Jacques CHIRAC. Cet homme permettra à P. D. ENGO
d’acquérir des biens immobiliers pour le compte de la CNPS avec
l’autorisation express des responsables gouvernementaux compétents. Il
s’agit en général d’anciens immeubles ayant appartenu au groupe SCOA ou
CFAO.
A la suite des problèmes de gestion des immeubles de rapport de la CNPS,
la Caisse Française de Développement débloque une aide de 05 milliards
de Francs CFA au profit de l’Etat camerounais à verser à la CNPS à
condition que la privatisation des immeubles soit réaliser.
Lorsque la première tranche, soit 02 milliards de francs CFA, est débloquée, au prix de multiples tractations, Monsieur RENAUD se présente alors pour proposer une structure de gestion. La société proposée devra se réaliser avec le concours de Madame Jeannette AMBANI qui se présente comme la nièce du Chef de l’Etat camerounais et une amie intime de Luc RENAUD.
Suite au refus de P. D. ENGO sur la proposition initiale, ce dernier revient lui présenter un certain Monsieur COLLOMB, directeur de son état d’une société française S2G. Monsieur COLLOMB est présenté en sa qualité d’expert travaillant en étroite collaboration avec la Caisse Française de Développement, donc un homme à même d’aider la CNPS à obtenir les faveurs de ce bailleur de fonds. Toutefois ses propositions n’auront pas les faveurs de Monsieur ENGO, d’autant plus que la CNPS commençait à avoir de sérieuses difficultés de trésorerie. La proposition se présentait comme suit :
a) La création d’une société au sein de la quelle
la S2G détiendrait 02% du capital et la CNPS 98 %. On peut remarquer à
ce niveau que la privatisation souhaitée ne pouvait être réalisée
puisque le capital de la société à créer avec la S2G serait détenu à 98%
par des intérêts publics.
b) La nomination par la société S2G du Directeur Général de la nouvelle
structure avec un salaire de 09 millions de francs CFA par mois.
c) La nomination par la société S2G du comptable de la nouvelle structure avec un salaire de 08 millions de francs CFA par mois.
d) La nomination par la société S2G de l’administrateur délégué de la
nouvelle structure avec des avantages multiples dont 04 billets d’avion
aller et retour en première classe Paris/Yaoundé, hébergement et
déplacement à l’intérieur du Cameroun pris en charge, cachet annuel de
09 millions de francs CFA etc.…..
? Toutes ces propositions ne rencontreront pas l’assentiment de Pierre
Désiré ENGO. Cette opposition lui vaudra toute une série de rétorsions :
a) Le crédit de 05 milliards de francs CFA que la CFD avait accordé à la
CNPS est annulé dans sa partie non débloquée, soit les 03 milliards de
francs CFA restant dus.
b) Monsieur ENGO, en sa qualité de DG de la CNPS, se voit
systématiquement refuser tout visa d’entrée et de transit en France
pendant une année.
C’est alors qu’apparaît Monsieur THEOUSSANT , venu spécialement au Cameroun dans la suite de Charles PASQUA. Il tient personnellement à rencontrer Monsieur ENGO afin de lui tenir un discourt mémorable truffé de nom d’oiseaux. Il l’accusera notamment de maltraiter les retraités français affiliés à la CNPS, d’être raciste et s’opposer aux intérêts français au Cameroun.
Bien plus tard, le même THEOUSSANT reviendra à la charge déclarant à P D ENGO, qu’après explication avec Charles PASQUA, il était à même de lui procurer un visa d’entrée en France à condition qu’il lui fasse des "arguments" Ces derniers devaient être réalisés par un virement provenant de supposé comptes bancaires suisses détenus par Monsieur ENGO.Convaincu finalement de l’inexistence des dits comptes, Monsieur THEOUSSANT se contentera d’une somme de 30 millions de francs CFA qui lui sera remise par l’intermédiaire de Monsieur BARA de nationalité guinéenne, résidant à Yaoundé, intermédiaire de Monsieur THEOUSSANT. Malheureusement, Monsieur ENGO ne verra jamais la couleur du visa promis, encore moins le passeport diplomatique qu’il lui fit parvenir pour les besoins de la cause.
Finalement, la vengeance de toute cette équipe à laquelle s’est jointe Madame AMBANI poursuit Pierre Désiré ENGO à ce jour.
1. La quête incessante de transparence.
Dans notre quête incessante de comprendre le déroulement et les véritables mobiles derrières l'incarcération de Pierre Désiré ENGO, nous nous sommes adressé successivement:
Aux différentes organisations humanitaires (FIDH, Amnesty International) qui ont reconnu à demi-mot leur impuissance face au "rouleau compresseur " camerounais. Nous nous sommes tournés vers les autorités politiques françaises du fait de leur proximité avec le pouvoir camerounais: charge de mission avec le Cameroun au Quai d'Orsay. Le Président des Amitiés Franco-Camerounaises a l'Assemblée Nationale, l'Ambassadeur Fortuit de l'Association des Amis de Jacques Chirac, Monsieur Laberty de la Fondation Jean Jaurès, le parti des Verts. Tous se heurtent à l'argument d'une "affaire interne au Cameroun".
Entre temps, fils ainé de Pierre Désiré ENGO, j'ai du me mettre sous statut d'asile aux USA du fait de mes prises de position critiques et progressistes contre le régime camerounais. L'incarcération politique de mon père m'a valu des menaces écrites et verbales suite à la publication de mes "coups de gueule" dans la presse camerounaise.
Nous nous retrouvons ainsi à essayer de comprendre les tenants et les aboutissants d'un imbroglio politco-judiciaire dont les ramifications dépassent le seul espace territorial camerounais.
Notre intime conviction repose sur une dénonciation systématique des multiples abus des droits de l'homme dont l'affaire Pierre Désiré ENGO n'est qu'une illustration flagrante. Le mutisme et le silence ont jusque la largement et essentiellement profité au régime camerounais.