Cameroun: Envoyer un panier de bâtons de manioc à Paul Le Guen, en guise de remerciement et par ricochet à Paul Biya son recruteur
Cameroun: Envoyer un panier de bâtons de manioc à Paul Le Guen, en guise de remerciement et par ricochet à Paul Biya son recruteur
Au lendemain du match perdu contre le Danemark, après les déclarations tempétueuses, du gouvernement ; les élucubrations et les gouailleries mortifères des joueurs à l’endroit du peuple camerounais, qui s’est tant investi par ses impôts pour cette équipe ; Nous pensons qu’il serait utile, d’envoyer un panier de bâtons de manioc à Paul Le Guen, en guise de remerciement et par ricochet à Paul Biya son recruteur. Une fois de plus, le Cameroun passe à côté de son destin….Le manque à gagner est abyssal.Un investissement financier et humain de la part de ces sociétés du secteur public et privé, sponsors des Lions.
Un soutien indispensable pour un projet qui a déjà rassemblé les politiques de tous bords. Toutes les forces vives de la nation étaient rangées comme un seul homme, derrière son équipe de football.
L’esprit d’entreprise et patriotique
J’écoutais, il y a quelque temps, d’éminents économistes, discourir sur le chômage au Cameroun. Il est récurrent, avançait l’un ; le Cameroun fait moins bien que la plupart des autres pays africains, quelles que soient les circonstances, analysait un autre. Un troisième d’expliquer que le chômage d’aujourd’hui était la conséquence de la frilosité des entreprises. Que ces dernières, depuis dix ans, pour des raisons x ou y, avaient freiné leurs bourses à l’heure d’investir. Et particulièrement dans le sport.
A quelques jours près, on apprenait que de grosses, même très grosses entreprises du pays, avaient décidé de miser financièrement et humainement dans le projet de redonner au football sa place, comme moteur de développement. Rien que du beau monde, brasseries, télécommunications, cabinets d’audit, etc.
Je ne sais si cet engagement derrière l’équipe des Lions Indomptables, sera générateur d’emplois à court, moyen et long terme. C’est possible, mais pas probable. C’est un engagement capital en faveur de l’éveil de notre mouvement sportif.
Nous voulions prouver à la planète sportive que le monde économique camerounais est motivé par le projet d’espoir que porte notre football, et les potentialités d’investissement que le Cameroun offre. Raison pour laquelle, le secteur économique s’engage pour faire gagner les Lions Indomptables, et porter haut les ambitions du Cameroun dans sa globalité.
Paul Biya a-t-il saisi cette perche ? A-t-il compris les enjeux ?
De vraies chances gâchées. L’équipe nationale avait toute sa place dans cette course qui ne répond pas qu’à des critères sportifs. Loin s’en faut. Le but est au moins autant, sinon davantage, économique et politique.
Si Biya avait de la suite dans les idées et ce serait plutôt bon signe. Et cette fois encore il a dilapidé nos acquis et atouts.
Qu’il n’avait pas en 1990 au Mondial en Italie.
Qu’il n’avait pas plus en 1994 aux Etats-Unis. Le football a éveillé le Cameroun ; le football l’a réveillé. Il n’était plus possible d’attendre.
Sans faire preuve d’un patriotisme arrogant, les camerounais avaient légitimement toutes les raisons de penser que cette fois sera la bonne. Son grenier de joueurs est alléchant. Son rôle politique, en Afrique subsaharienne et dans le continent entier, n’est pas un rôle subalterne quoi qu’on en dise parfois.
Enfin son poids économique n’est pas négligeable.
Les entreprises en question ont fait le bon choix. Le choix de la culture, de la philosophie d’entreprise : dépassement de soi, sens de l’équipe, solidarité. Si ces trois piliers ne sont pas ceux du sport, alors nous ne savons pas ce qu’est l’esprit olympique. Et dans ce domaine, sans forfanterie, le pays de Roger Milla et d’Issa Hayatou avait des arguments.
Le mirage
Après cette déconvenue, le peuple a encore eu droit aux balivernes de la classe politique, expliquant que, malgré tout, il fallait espérer en l’avenir des Lions Indomptables. Pourquoi ? Et pourtant que toutes nos cartes sont grillées. Le Cameroun est éliminé. Le Cameroun est le premier des nuls, c’est-à-dire le premier pays éliminé du Mondial. En tout cas une image qui met à nu l’approximation et la navigation à vue qui sont érigés en mode de gouvernance.
Dans les analyses des multiples consultants qui officient dans les médias, il ressort qu’on devrait redonner une chance aux Lions qui n’ont pas démérité. Une chance de quoi? De voir ces médiocres, arrivés en Afrique du Sud clopin clopant, en s'engueulant les uns les autres comme des chiffonniers, en se rivalisant bêtement, en passant plus de temps dans les médias internationaux, au lieu de jouer au football. C’est-à-dire, au bout du compte s’en donner à cœur joie, aux frais des contribuables camerounais.
Pas question de leur donner une autre chance: je souhaite d’abord leur défaite le jeudi 24 juin contre Les Pays-Bas. Ensuite, leur licenciement pour faute grave. Enfin, une enquête parlementaire sur la gestion de l’équipe nationale de football.
Une telle phrase serait peut-être excessive ou démesurée à première vue. Mais, elle rappelle, à quelques temps près l’histoire de la France pendant l’occupation, lorsque, Pierre Laval, déclarait : «je souhaite la victoire de l'Allemagne». Parce que, disait-il, le nazisme protégerait la France du communisme, seul danger à ses yeux.
La trahison
La situation est évidemment totalement différente et on peut l'employer sans risque d'être accusé de manque de patriotisme et fairplay. D'abord parce qu'il s'agit d'un jeu et non de l’assimilation. Ensuite parce que les Néerlandais, dont je souhaite la victoire, sont des modèles de démocratie. Enfin parce que je ne me sens pas représenté par ces gens là, or la défaite aurait, pour moi, une autre lecture et physionomie.
D'abord, elle nous débarrasserait de tous ces médiocres, (joueurs, entraineurs, et dirigeants politiques), qui, ayant construit une équipe sans foi ni loi de porter le maillot vert-rouge-jaune, devraient avoir ensuite la décence de démissionner sans attendre d'être remerciés.
Ensuite, elle donnerait une ultime joie aux Néerlandais, qui font tant d'efforts pour offrir du beau jeu, malgré un championnat moyen. Eux qui ont dépensé de modiques sommes pour que leur délégation soit composée de compétences. Par contre, la délégation du Cameroun est plus composée d’apparatchiks venus faire du business et le culte du président, que de veiller au confort des Lions Indomptables. Eux, ont une délégation de supporters et non des charters administratifs ; et leurs supporters s’impliquent pour pouvoir supporter leurs joueurs, qui, eux, jouent à fond chacun de leurs matchs. A contrario, les Camerounais sont une mosaïque d’onze individualités, y compris Paul Biya, donc douze. Et pourtant, le football se joue à onze, hélas !
© Correspondance : Aime Mathurin Moussy