Cameroun : Entre le gouvernement camerounais et Jeune "à fric" le divorce est consommé
Cameroun : Entre le gouvernement camerounais et Jeune "à fric" le divorce est consommé
Jeune Afrique l’Intelligent (JAI), le bi-mensuel de Ben Yahmed, a publié en début du mois de février, un article "anti-gouvernement camerounais". Belinga Eboutou Martin, le directeur du Cabinet Civil à la PRC vient de donner à l'« impénitent » et « outrecuidant », une réponse musclée.
Le droit de réponse du gouvernement camerounais a été publié dans le bi-mensuel et fait suite à ce que Belinga Eboutou appelle « allégations » mensongères sur le Cameroun.
En substance, JAI avait critiqué l’inertie administrative du Cameroun caractérisée par une trop lourde bureaucratie; les tares du processus démocratique du Cameroun en indiquant qu’Elécam pourrait constituer une poudrière pour le pays. JAI avait aussi parlé des libertés… d’expression surtout et des droits de l’homme pour dire qu’ils restent à consolider et que rien n’indique que le gouvernement de Yaoundé exprime un véritable volonté dans ce sens; de la corruption et la pauvreté rampantes; de la démagogie des certains acteurs…
Bref, JAI avait dressé un bilan, un tableau … noir du Cameroun.
Belinga Eboutou nie tout en bloc et n’y va pas de main morte dans sa réponse.
En balayant sur toute la ligne les « accusations » jugées « excessives » et « mensongères », le directeur de cabinat du président Biya affirme que le Cameroun reste et demeure un « havre de paix et de sécurité », contrairement à ce que déclarent les sirènes de l’apocalypse, faisant allusion à un commentaire fait par JAI au sujet de l’insécurité dans la presqu’île de Bakassi, de la grande criminalité et du grand banditisme dans les grandes villes du Cameroun.
Pour Belinga Eboutou, le Cameroun est le « meilleur risque » aujourd’hui. Il dénonce la manoeuvre de JAI qui voudrait inciter et susciter un soulèvement populaire de l’intérieur par des affirmations mensongères et entachées volontairement d’erreurs.
Ce que Belinga Eboutou n'avoue pas, ce sont les raisons de ce désamour soudain de l'hebdomadaire de Ben Yahmed vis à vis d'un pouvoir pour lequel il s'est toujours montré d'une tolérance suspecte.
Il y a quelques mois, c'est le premier ministre, Philémon Yang qui subissait, seul, les foudres de JAI pour n'avoir pas donné son accord au paiement d'une facture de 650 millions de francs Cfa présentée par le journal. Le premier ministre avait renvoyé la balle à la présidence de la République. Cette dernière n'a, manifestement, pas donné de suite favorable à ladite facture. D'où la colère de Jeune Afrique.
Au lieu de payer 650 millions par an à Jeune Afrique (et à d'autres journaux plus ou moins connus) pour dire, de temps à autre, du bien du président Biya, le gouvernement camerounais gagnerait à se faire aimer de son peuple et de la presse privée locale à qui tout est refusé.
A titre de comparaison, Ben Yahmed reçoit 650 millions de francs Cfa par an alors qu'il n'est accordé à la presse privée nationale que 150 millions.