Cameroun: Enoh Meyomessé reste en détention
15 JAN. 2012
© RFI.fr
L'écrivain et essayiste politique camerounais Enoh Meyomessé est toujours incarcéré à la centrale de Kondengui à Yaoundé. Président de l’Association nationale des écrivains camerounais, sa candidature à la présidentielle d'octobre avait été rejetée. Il avait alors appelé à voter pour Anicet Ekané, candidat du Manidem.
L'écrivain et essayiste politique camerounais Enoh Meyomessé est toujours incarcéré à la centrale de Kondengui à Yaoundé. Président de l’Association nationale des écrivains camerounais, sa candidature à la présidentielle d'octobre avait été rejetée. Il avait alors appelé à voter pour Anicet Ekané, candidat du Manidem. Il a été d'abord placé en garde à vue à la gendarmerie de Bertoua, dans l'Est du pays, soupçonné de « vol aggravé et de co-action avec bandes armées ».
Enoh Meyomessé affirme avoir subi des mauvais traitements, comme l'a expliqué à RFI Anicet Ekané, qui a pu lui rendre visite jeudi dernier.
« Je l’ai trouvé très, très mal. Il affirme qu’il a été torturé pendant un mois et laissé dans un cachot sans lumière, avec des interrogatoires musclés, où on lui demandait d’avouer, que tous ses complices l’avaient désigné, qu’il était le chef de gang, trafiquant d’or ou braqueur de société minière, et qu’il détient des armes – comme par hasard, elles sont toutes neuves, ces armes-là – et que c’est avec l’argent du braquage qu’il devait organiser un coup d’Etat.
L’accusation officielle, le motif du coup d’Etat, a disparu. Pour le moment, aucun avocat n’a pu le rencontrer. Ça procède d’une démarche de pression. Son discours pendant la campagne a été très violent, vis-à-vis du régime ! D’autant plus, qu’il est ressortissant de la même région que le chef de l’Etat. Nous demandons, de façon catégorique, sa libération immédiate sans condition ».
Interrogé par RFI, le gouvernement camerounais, par la voix de son porte-parole, Issa Tchiroma-Bakary, a démenti ces allégations.
« On nous parle de torture, d'extorsion d’aveux. Probablement, c’est de la machination. Monsieur Enoh Meyomessé est un Camerounais, vraiment presque lambda, sans consistance, sans épaisseur politique. Que représente-t-il aujourd’hui pour être torturé ? Afin qu’on lui arrache quel aveu ?
Ce Monsieur, il sait ce qu’il a fait. Il a commandité un braquage à l’occasion duquel on a arraché un kilo d’or dans l’Est. Comme il en était commanditaire, il a pris cet or. Il est parti à Singapour. Eh bien, à son arrivée, on a mis la main dessus. Et puis voilà. Aujourd’hui, il est entre les mains de nos tribunaux ! Est-ce qu’on a besoin de le torturer, dès lors que les faits sont évidents ?
C’est un braquage qui a impliqué des armes à feu. Et dans ce cas, c’est le tribunal militaire, selon la loi, qui est habilité à juger de tels actes ».
© RFI.fr
L'écrivain et essayiste politique camerounais Enoh Meyomessé est toujours incarcéré à la centrale de Kondengui à Yaoundé. Président de l’Association nationale des écrivains camerounais, sa candidature à la présidentielle d'octobre avait été rejetée. Il avait alors appelé à voter pour Anicet Ekané, candidat du Manidem.
L'écrivain et essayiste politique camerounais Enoh Meyomessé est toujours incarcéré à la centrale de Kondengui à Yaoundé. Président de l’Association nationale des écrivains camerounais, sa candidature à la présidentielle d'octobre avait été rejetée. Il avait alors appelé à voter pour Anicet Ekané, candidat du Manidem. Il a été d'abord placé en garde à vue à la gendarmerie de Bertoua, dans l'Est du pays, soupçonné de « vol aggravé et de co-action avec bandes armées ».
Enoh Meyomessé affirme avoir subi des mauvais traitements, comme l'a expliqué à RFI Anicet Ekané, qui a pu lui rendre visite jeudi dernier.
« Je l’ai trouvé très, très mal. Il affirme qu’il a été torturé pendant un mois et laissé dans un cachot sans lumière, avec des interrogatoires musclés, où on lui demandait d’avouer, que tous ses complices l’avaient désigné, qu’il était le chef de gang, trafiquant d’or ou braqueur de société minière, et qu’il détient des armes – comme par hasard, elles sont toutes neuves, ces armes-là – et que c’est avec l’argent du braquage qu’il devait organiser un coup d’Etat.
L’accusation officielle, le motif du coup d’Etat, a disparu. Pour le moment, aucun avocat n’a pu le rencontrer. Ça procède d’une démarche de pression. Son discours pendant la campagne a été très violent, vis-à-vis du régime ! D’autant plus, qu’il est ressortissant de la même région que le chef de l’Etat. Nous demandons, de façon catégorique, sa libération immédiate sans condition ».
Interrogé par RFI, le gouvernement camerounais, par la voix de son porte-parole, Issa Tchiroma-Bakary, a démenti ces allégations.
« On nous parle de torture, d'extorsion d’aveux. Probablement, c’est de la machination. Monsieur Enoh Meyomessé est un Camerounais, vraiment presque lambda, sans consistance, sans épaisseur politique. Que représente-t-il aujourd’hui pour être torturé ? Afin qu’on lui arrache quel aveu ?
Ce Monsieur, il sait ce qu’il a fait. Il a commandité un braquage à l’occasion duquel on a arraché un kilo d’or dans l’Est. Comme il en était commanditaire, il a pris cet or. Il est parti à Singapour. Eh bien, à son arrivée, on a mis la main dessus. Et puis voilà. Aujourd’hui, il est entre les mains de nos tribunaux ! Est-ce qu’on a besoin de le torturer, dès lors que les faits sont évidents ?
C’est un braquage qui a impliqué des armes à feu. Et dans ce cas, c’est le tribunal militaire, selon la loi, qui est habilité à juger de tels actes ».