Cameroun : En plein dans l’offre orange, enfin ! Réponse 2 au citoyen Jean TAKOUGANG
Cameroun : En plein dans l’offre orange, enfin ! Réponse 2 au citoyen Jean TAKOUGANG
Cher
concitoyen, Tout d’abord merci pour la leçon de français et de
méthodologie en matière de droit de réponse. Une telle leçon venant
d’un enseignant « hors échelle » de langue à la retraite comme vous, du
haut de son expertise incontestable ne peut que m’édifier et m’enrichir.
Mais souffrez cher concitoyen, que je choisisse démocratiquement de ne
pas infliger aux lecteurs un exercice écolier d’analyse et de définition
des mots. C’est peut-être mon côté pas très maîtresse d’école, ni
autant expérimentée que vous dans la langue de Molière qu’il faut
blâmer. Il faut néanmoins dire en passant que je n’ai pas très bien
assimilé votre définition du terme « partisan ». Je dois avouer que
c’est en vous lisant que je découvre que le terme « partisan » veut
plutôt dire "autres auteurs" « de cet ouvrage qu’ [Hilaire Kamga] dit
collectif ». Je me suis bêtement fiée à l’usage ordinaire de ce terme et
à la définition du Petit Larousse Illustré pour qui « partisan »
renvoie à une « personne dévouée à une organisation, à un parti, à un
idéal, à quelqu’un etc. » renforcée par Encarta dont la définition est :
«personne qui se déclare ou qui est en faveur de (quelque chose ou
quelqu’un), … qui prend parti (pour quelqu’un, un parti, une cause, une
doctrine) ».
Deuxièmement, je choisis tout aussi démocratiquement de ne pas
m’attarder sur vos propos qui m’attribuent beaucoup de vices et de
manquements. Néanmoins, relevons-en quelques uns pour les mettre hors
d’état de nuire à l’éclosion de la réflexion sur les questions
fondamentales. Je serai selon vous « l’incarnation de la malhonnêteté
intellectuelle », et aussi « plus catholiques que le Pape » et encore «
seconds couteaux qui ne maîtrisent ni les tenants ni les aboutissants
de cette Offre » et encore de « mauvaise foi»… aussi, je ferai de « la
masturbation intellectuelle », de « la prestidigitation intellectuelle
en défendant avec le zèle du néophyte ». Vous affirmez même que je
défends « des documents » que je n’ai pas lu, dont j’aurai « tout
simplement entendu parler » etc.
Vous vous offusquez aussi, non seulement de l’adhésion de l’AFP à la Dynamique Orange mais aussi de mon intrusion inopinée selon vous dans le débat. Dieu merci, vous finissez quand même par donner vous-même une justification à ma réaction. Vous dites bien que j’ai signé « SGA de l’AFP », eh bien en cette qualité, et me fondant sur le partenariat entre l’AFP et la Dynamique Orange rendue public à Bamenda les 24 et 25 septembre 2010, J’avais le devoir et même l’obligation de réagir à vos propos. Et quand bien même je n’exercerais pas cette fonction politique, en tant que potentielle consommatrice des informations véhiculées par les médias et destinées au grand public, il fallait vous attendre à ce que je lise aussi et que peut-être je me sente interpellée par cette problématique sur notre cité commune.
Dans votre premier article titré « …Offre Orange …. », vous procédez à un oubli systématique de l’Offre pour vous focaliser sur Elecam et Hilaire Kamga. Malgré moi, j’ai donc été obligée de traiter à la fois de votre titre (et donc de l’Offre) et de votre développement (et donc d’Elecam et d’Hilaire Kamga). Je persiste à penser que comparer ce citoyen à « l’âne vêtu de la peau de Lion de la Fontaine », c’est affirmer symboliquement qu’il n’est pas vrai dans son combat. Voire à travers ses propos un «M. Issa Tchiroma ou n’importe quel autre thuriféraire du régime » c’est non seulement déshonorant, mais aussi ingrat vis-à-vis d’un compatriote qui a visité n fois les cachots pour ses opinions et qui est jusqu’ici resté constant dans la lutte.
Vous me reprochez aussi d’avoir voulu « régler
certains comptes » avec mon ancien parti en passant par dessus votre
tête. Or à mon humble avis, et sans vouloir vous priver de votre liberté
de penser, j’ai naturellement fait le rapprochement entre votre
dénonciation de l’appel aux inscriptions et la position de votre parti,
plusieurs fois exprimée en la matière et qui ressemble (par hasard ?) à
la votre, car elle fustige avec la même énergie que vous ceux qui
pensent qu’il faut passer à l’action concertée et organisée pour un vote
massif et gagnant du peuple.
Troisièmement, je tiens à rappeler que dans ma réaction légitime à votre
article, je n’avais pas jugé utile de vous citer pour la simple raison
que je me suis fiée au bon sens des lecteurs avertis qui verraient
clairement à travers les propos d’Hilaire Kamga repris par vous, que ce
Citoyen est bel et bien dans une stratégie multidimensionnelle qui
intègre à la fois l’approche diplomatique (d’où l’appel lancé au Chef de
l’Etat), la constitution du lobbying tant au niveau national
qu’international (d’où la correspondance au SG de l’ONU et à d’autres
structures qualifiées) et enfin, en dernier recours, l’approche
révolutionnaire (qui consiste à créer des mécanismes de mobilisation
populaire totale, afin que, comme un seul homme, le peuple, fédéré
autour d’une cause , d’un programme, et d’une stratégie idoine, créent à
toutes les étapes du processus la masse critique nécessaire pour faire
basculer la machinerie de fraude.
Pour le dire en chiffre : le dernier recensement
veut que la population camerounaise soit de plus de 19 millions. Or à
peine 3 millions sont inscrits sur une liste électorale. Lorsqu’on sait
qu’une analyse psychosociale de l’attitude des camerounais montre que ce
sont les mécontents qui se détournent des élections par désespoir, on
arrive à la conclusion qui veut que si nous réussissons à convaincre 6
millions de camerounais à participer au processus, nous créons de ce
fait, la masse critique nécessaire capable non seulement de compliquer
la tâche aux fraudeurs, mais surtout de faire basculer la machinerie de
fraude les composantes de cette masse critique sont à la fois galvanisés
et bien coachés).
Le pari que nous nous lançons, nous c'est-à-dire les citoyens qui par
delà nos chapelles politiques, par delà nos idéologies et programmes
respectifs, pensons qu’il est pertinent et viable d’expérimenter cette
approche dont la quintessence est : Fédérer le peuple autour d’un Projet
de gouvernance de transition au cours de laquelle chaque entité, chaque
partie prenante, chaque groupe d’intérêt aura enfin son mot à dire sur
les textes fondamentaux, les institutions et le destin du Cameroun après
l’ère Biya.
Au-delà de ma modeste personne, l’AFP est en harmonie avec la
quasi-totalité des thèses de la Dynamique Orange, de part les
conjonctures qui entourent sa naissance (contestation des dérivent au
sein du SDF, assassinat d’un de nos partisans, mémorandum sur l’autopsie
du déclin du SDF en particulier et de l’opposition camerounaise en
général …) et les fondamentaux qui régissent son combat et caractérisent
ses cadres (Confère, Le Livre Orange Tome I, Parce que le Cameroun peut
mieux se porter, (2007) conf. Le défi de la démocratie en Afrique
(2008) par Me Ben MUNA, conf. Congrès de fusion des partis et forces
progressistes du 25 mars 2007, conf. pari sur l’adéquation entre la
fonction politique et les principes d’honnêteté d’amour et de pardon,
clairement développée dans Dieu le Politicien (2008) de Me Ben MUNA …).
Cette harmonie se reflète non seulement dans la forme (nous partageons la même couleur), mais aussi dans le fond ( C’est vrai que les partis politiques ont échoué et doivent donc se repenser après 20 ans d’errements / c’est vrai qu’une gérontocratie parce que dépassée, n’est pas outillée pour moderniser un pays / c’est vrai que les forces progressistes doivent s’élever au-delà de leurs carcans, leurs chapelles politiques pour penser la République et envisager sa reconstruction avec tous ceux qui comptent) et dans la stratégie gagnante ( nous croyons que la pérennité du régime RDPC au pouvoir est confortée non pas par leur force intrinsèque, mais par la démission du peuple qui désespère en l’opposition et renonce à se battre pour ses droits.)
Nous prononçant en faveur de cette dynamique orange, nous ne nous sentons aucunement diminués en tant que parti politique. Au contraire, nous magnifions notre crédo de départ qui se fondait sur l’ouverture et la fédération des forces progressistes.
Vous remarquerez qu’évoquant l’AFP, j’utilise le « nous », car ce n’est pas « l’AFP de M. Muna » comme vous l’insinuez, mais l’AFP de Mukury MAKA, de Souleymane MAHAMAT, de Jean PAHAI, de Maïdadi SAÏDOU, d’Odette NGATOM, d’Alice SADIO …etc. et de tous ces braves militants et responsables des structures. Vous voyez que nous avons réglé le problème du culte du leader dans notre parti. Voyez-vous, à l’AFP, le Président National est élu pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois. Car nous croyons que le parti politique doit être le laboratoire expérimental de la démocratie concrète où l’on doit s’exercer à passer le témoin.
Pour vous éviter de me reprocher d’être « plus catholique que le pape », je m’abstiens de répondre à l’assemblage des propos d’Hilaire Kamga collectés par vous. Je le sais à mesure d’assumer ses propos. Je lui laisse donc le soin de réagir et de clarifier si nécessaire.
1- Pour votre gouverne encore, rappelons que le
document dont il est question ne s’intitule pas « L’Offre Orange pour
l’Alternance : Pour le Pouvoir, la Nouvelle Génération s’engage. », mais
plutôt : « Cameroun : L’offre Orange pour l’alternance. Notre légitime
ambition Pour le Pouvoir, la Nouvelle Génération s’engage » ;
2- A propos du conflit de génération, dans l’Offre Orange, ce conflit de
génération est illustré par un tableau qui donne la moyenne d’âge
actuelle des pontes du régime qui est de 67 ans (p.17). Il est donc
question de mettre en lieu et place de cette gérontocratie une nouvelle
équipe de dirigeants dans laquelle figureront les jeunes en nombre
important. Nous restons convaincus, et Me Ben MUNA en premier que le
développement et la démocratie passent par la culture de l’alternance au
pouvoir comme c’est le cas dans les pays développés. Ce renouvellement
du personnel politique n’est pas synonyme de suppression de leurs droits
à la praxis politique aux plus âgés. Il s’agit plutôt de barrer la voie
à la gérontocratie par un savant dosage de la nouvelle équipe qui
donnera après 2011 l’opportunité aux jeunes de mettre en exergue tout
leur savoir faire, avisés qu’ils sont sur les grandes mutations de notre
ère. Ne restons donc pas superficiels dans l’analyse.
3- La disqualification des partis politiques qui vous fâche est envisgée
au regard de l’état des lieux d’échecs répétés sur lequel les auteurs
de l’Offre fondent leur engagement avant-gardiste. Lequel engagement
avant-gardiste prend progressivement corps, focalise les attentions et
gagne du terrain parce que justement l’Offre a su mettre le doigt dans
la plaie. En effet à quoi servent les partis politiques et leurs
programmes si ceux-ci finissent par périmer dans les tiroirs de leurs
éternels leaders, faute de stratégie pour conquérir et prendre le
pouvoir pour de vrai ? Notre parti nous est cher, notre programme
politique aussi, mais sur l’échelle des priorités, le pays vient avant
le parti. Et si pour sauver le pays, nous devons faire des compromis
raisonnables, alors nous allons les faire.
4- L’Offre Orange propose un gouvernement de transition de 3 ans axé sur
trois chantiers majeures : l’élaboration de la Constitution, la
Commission Vérité Réconciliation, l’audit de l’Etat du Cameroun. Nous
pensons que ce projet est non seulement opportun, mais de plus, il
constitue un préalable à la reconstruction du Cameroun. Nous ne voyons
donc aucune incongruité à mettre en veilleuse notre programme personnel,
et allons plus loin en invitant toutes les forces progressistes à
fédérer autour de ce terrain d’entente qu’est l’Offre Orange pour
qu’ensemble nous affrontions le RDPC qui ne lésine pas sur les moyens
non orthodoxes pour s’accrocher au pouvoir. Nous sommes convaincus qu’en
procédant comme nous avons souvent fait jusqu’ici, les résultats seront
les mêmes pour tout le monde : « victoire » du RDPC, échec de tout le
reste.
5- Notons aussi que le principal promoteur de l’Offre Orange, a bien
honoré de sa présence l’évènement de Bamenda marquant l’officialisation
du choix porté sur Me Ben MUNA comme meilleur candidat en 2011 par des
acteurs de la société civile progressiste et les chefs traditionnels. Il
est libre d’avoir des opinions, tant qu’il ne se substitue pas aux
électeurs et ne manipule pas le processus des primaires citoyennes, nous
n’avons rien contre. Comme cela se passe au PS en France, notre
candidat a accepté de se soumettre à ce test de popularité qui bien que
ne pouvant se substituer aux instances de l’AFP, a tout de même le
mérite de permettre d’évaluer son punch et prendre à l’avance le pool
avant la grande compétition qui sera forcément victorieuse si le
processus est respecté. Saluons en passant le courage et l’humilité de
Me Ben MUNA qui accepte de se prêter à cette évaluation citoyenne.
6- Il est important de souligner que dans le cadre de notre partenariat
avec la Dynamique Orange, il a été clairement exprimé par l’AFP et
entendu que l’Offre Orange, comme son titre l’indique, est une offre
développée par des patriotes à l’intention de tout progressiste prêt à
se jeter dans la bataille. Il va donc de soi que dans le processus de
son passage du statut d’offre de la société civile à celui de programme
officiel et légal du gouvernement de transition, ce document va
forcément passer par des analyses approfondies et des amendements si
nécessaire dans la forme et dans le fond par les ayant droit pour
l’ajuster et le rendre autant opérationnel que faire se peut.
7- Vous pensez que mobiliser le peuple pour qu’il revendique et jouisse
de son droit de vote ici et maintenant revient à « réunir les partis qui
adoptent l’Offre Orange et d’organiser des Primaires pour choisir celui
qu’il offrira en holocauste sur l’hôtel d’une élection d’avance perdue
». contrairement à vous, nous pensons que rien ne se passera s’il n’ya
aucune innovation. Pire si certaines formations politiques supposées
assumer le leadership de l’opposition boudent les inscriptions tout en
préparant paradoxalement un candidat. Ce sont ces partis là qui offrent
le peuple en holocauste sur l’autel d’une élection sans électeurs.
8- A propos de l’intégrisme dont vous m’accusez. Non, je suis plutôt un
personnage entier dans ses options politiques. Quand je ne me sens plus
en phase avec quelque chose, je l’exprime (et c’est pour ça que je ne
suis plus étiquetée SDF). Quand je suis convaincue, je ne lésine pas sur
les énergies et la passion si nécessaire pour convaincre les autres.
Cela ne me semble pas être un péché en politique. Car comme disait le
philosophe, « Rien de grand ne s’est fait dans le monde sans passion. ».
soyez donc rassurez de ce que, autant nous respecterons votre
désaccord, autant nous accueillerons votre prochaine adhésion à la
Dynamique Orange avec enthousiasme.
9- Faisons un peu d’actualité. M. John Fru Ndi a enfin été reçu en
audience par M. Biya à Bamenda la semaine dernière après une longue et
pénible attente de plus de 2 heures de temps. A moins de prendre les
observateurs et l’intelligentsia camerounaise pour des totos, n’est-ce
pas là une symbolique forte qui à elle seule révèle l’énorme fossé entre
les années 1992 (où le CHAIRMAN était quasiment idolâtré) et
aujourd’hui ? fort heureusement, nous n’avons pas la boue à la place de
la substance grise. Car autant cette symbolique, autant les positions
ambiguës du SDF ces derniers temps sur cette question ne trompent plus
personne.
10- M’appuyant sur la position du SDF dont vous êtes militant, sur votre
position développée dans le premier article, sur les échecs répétés de
l’opposition (pas seulement du fait de la fraude, mais aussi de
l’effritement de la confiance jadis placée par le peuple en certains
leaders) et sur un état des lieux qui montre qu’Elecam a été taillé à la
mesure du pouvoir en place, ma question reste entière : Pour qui
roulent les prophètes de la démobilisation des troupes à la veille de
l’échéance capitale ???????
Par Alice SADIO
SGA – Alliance des Forces progressistes (AFP)
Traducteure – Sous-titreure.
Cell : 77 82 79 19 – email : sadialicha@yahoo.fr