Cameroun, Emeutes de février 2008: Ban Ki-Moon ignore la plainte de Célestin Bedzigui

Cameroun, Emeutes de février 2008: Ban Ki-Moon ignore la plainte de Célestin Bedzigui

Ban:Camer.beLe patron du système de l’Organisation des Nations unies (ONU) a séjourné à Yaoundé les 09 et 10 juin 2010 dans le cadre d’une visite de travail. En marge des nombreuses activités qu’il a menées au Cameroun, figure en bonne place, le point de presse  donné au Hilton hôtel au soir du 10 juin 2010. Dans la foulée de cette rencontre avec les journalistes de la presse nationale et internationale, son porte-parole, Martin Nesirky resté dans le salon de l’hôtel qui abritait la rencontre pour un débriefing, s’est montré surpris que le reporter de Le Messager lui demande quelle est la suite réservée à la pétition déposée  par les citoyens Célestin Bedzigui, Howard Njeck et Marcel Simé au bureau de New York, le 24 février 2010. Mieux, il a fallu reformuler la question plusieurs fois pour que le porte-parole (qui est sensé connaître tous les dossiers chauds sur le Cameroun au moment de  cette visite) affirme n’avoir jamais pris connaissance de cette affaire. Mais, promet-il « je mènerai des recherches dans ce sens une fois de retour à New York ». Cependant, à la question de son interlocuteur de savoir si dans le cadre de la préparation de la visite de Ban Ki-Moon, on n’a pas fait le point de tous les dossiers d’actualité dans les relations Nations unies –Cameroun, Martin Nesirky qui répond par l’affirmative réitère n’avoir pas été informé de la pétition. Et conclut que dans tous les cas, il pense qu’il existe des mécanismes au niveau des Etats pour transmettre ce type de requête.

Pourtant Célestin Bedzigui, déclarait qu’en compagnie de Howard Njeck et Marcel Simé, il a déposé au service du courrier du secrétariat général des Nations unies, une pétition pour solliciter de l’institution une « commission d’enquête internationale, chargée d’établir les faits et circonstances des massacres des populations civiles survenues du 25 au 28 février 2008 au Cameroun ». Pour justifier cette démarche, l’ancien vice-président de l’UNDP indique, s’agissant des émeutes de février 2008: «le gouvernement du Cameroun avait reconnu un bilan officiel de 40 morts et de plus d’un millier d’arrestations. Ce chiffre est proche du bilan des événements de Soweto en 1975 et a valu que ceux-ci soient universellement qualifiés de massacres ». Dans un communiqué commis en réaction à la sortie de René Emmanuel Sadi secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) le parti au pouvoir au Cameroun, qui faisait suite à cette initiative, Célestin Bedzigui ajoute: « Je voudrais relever que les événements de février 2008 ont fait, en leur temps, l’objet d’un rapport très documenté de l’Observatoire national des droits humains, rapport duquel ont été tirés l’essentiel des chiffres sur lesquels est basée la pétition que nous avons introduite à l’ONU ». Pour l’ancien membre de la Coordination des partis politiques de l’opposition pendant les villes mortes, il s’agit d’attirer l’attention du Conseil de sécurité (CS) des Nations unies, qui pourrait saisir la Cour pénale internationale. En effet, le Cameroun n’ayant pas encore ratifié le traité de Rome, seul le Conseil de sécurité de l’Onu qui, pour contourner l’obligation de ratification, peut saisir le procureur de la Cour pénale internationale lorsque les infractions qualifiées de crimes contre l’humanité, de génocide ou de crimes de guerre sont perpétrées dans un Etat. Cela avait été le cas pour Omar El Béchir du Soudan. Affaire à suivre.

© Le Messager : Rodrigue N. TONGUE



15/06/2010
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