Cameroun : Ebolowa à deux semaines du comice
Cameroun : Ebolowa à deux semaines du comice
Des chantiers encore inachevés. Les travaux connaissent un coup d'accélérateur depuis l'annonce de la nouvelle date.
L’annonce de la nouvelle date du comice
agro-pastoral lundi a, une fois de plus, fait monter la fièvre des
préparatifs dans la ville d'Ebolowa. Depuis hier, mardi 4 janvier 2011,
les travaux de construction et d'embellissement de la ville se sont
accélérés, après le moment de répit observé depuis l'annonce du report
du comice en décembre 2010. C'est le cas, par exemple, du chantier du
jardin public au centre de la ville, des chantiers de construction des
cases de passage, à l'instar de celle du ministère de l’Administration
territoriale et de la Décentralisation, et du chantier de construction
du centre de santé intégré de Ngalane.
La principale inquiétude qui persiste est celle de la fourniture en
énergie électrique et en eau potable. Dimanche dernier, 2 janvier 2011,
la ville d'Ebolowa a encore été privée d'électricité. Une coupure de
courant électrique ayant, comme d'habitude, entraîné l'interruption de
la fourniture en eau potable.
Electricité
Dès l'annonce du report du comice en décembre 2000, l'axe
principal devant desservir le site abritant le village du comice a été
privé d'éclairage public, juste après quelques jours d'essai. D'autres
grands quartiers résidentiels, tels que Angalé et Mekalat, sont encore
sans éclairage public. Selon Jean Claude Menguele, le délégué régional
de l'Eau et de l'Energie pour le Sud, des groupes électrogènes ont été
achetés pour pallier aux éventuelles coupures intempestives
d'électricité pendant le comice
Le problème, toutefois, se trouve au niveau de l'approvisionnement en carburant. D'après notre source, l'achat du carburant ne rentrait pas dans le cahier de charges du ministère de l'Eau et de l'Energie. Depuis deux semaines, les feux de signalisation, objet de fierté dans la ville d’Ebolowa, au cours des derniers mois, ne fonctionnent plus. Ils sont tombés en panne après une tornade. Fort de ces constats alarmants, le gouvernement se déploie dans la ville depuis le début de la semaine. Madeleine Tchuinté, la ministre de la Recherche scientifique et de l'Innovation, a visité les parcelles de démonstration attribuées à son département ministériel. D’autres membres du gouvernement sont annoncés cette semaine à Ebolowa. Il s’agit de Bernard Messengue Avom des Travaux publics et de Issa Tchiroma Bakary de la Communication.
Désarroi
Il y a 22 ans que le dernier comice agropastoral a eu lieu au
Cameroun. C’était en 1988 à Maroua. Entre-temps, l’on a à diverses
occasions annoncé l’imminence de celui d’Ebolowa. Sans évoquer une date,
certes. Le report de décembre dernier a donc été, pour les agriculteurs
et éleveurs sélectionnés pour le rendez-vous d’Ebolowa, un choc
important.
Le jour, qui s’est rendu aux niveaux de certaines délégations régionales
de l’Agriculture et de l’Elevage, à Ngaoundéré et à Bafoussam,
notamment, a pu constater l’embarras dans lequel se retrouvaient les
paysans. L’on se souvient encore du désarroi de ce planteur de Foumbot,
qui dès l’annonce du report s’est déporté sur Bafoussam pour rencontrer
le représentant du ministre de l’Agriculture. Comme les autres, il ne
savait pas à quel saint se vouer. Il avait planté et choyé des tomates
qu’il avait prévu d’exposer à Ebolowa en décembre. Or, en décembre, il
n’y avait plus de comice. Qu’allait-il en faire ω Des centaines
d’agriculteurs et d’éleveurs, à travers le Cameroun, se sont posé le
même type de question.