Cameroun, Douala:La mendicité gagne du terrain dans la ville
Cameroun, Douala:La mendicité gagne du terrain dans la ville
Jeunes et moins jeunes se sont investis dans cette activité illégale, usant de techniques différentes pour gagner leur pain quotidien. Maïmouna est une fillette âgée d’à peine 10 ans. En compagnie de quelques camarades, elle se rend chaque matin au-lieu dit « Carrefour soudanaise » à Akwa pour effectuer ce qui est désormais considéré comme son job : la mendicité. Elle a pour seul outil de travail, un petit bol de couleur verte. Lequel lui permet de demander l’aumône aux chauffeurs et autres passagers. Lorsqu’une personne généreuse lui donne une pièce de 25 Fcfa, 50 Fcfa, 100 Fcfa ou plus, Maïmouna la glisse soit dans une petite sacoche dissimulée sous son pagne, soit elle le remet à une dame. Cette dernière est assise à même un tissu et allaite un nouveau né. Visiblement, c’est la génitrice de la petite Maïmouna. Comme cette gamine, plusieurs mendiants écument entre autres le carrefour Ndokoti et le rond point Deido.
Ils sont de deux catégories et usent des techniques différentes pour se faire de l’argent.
La première catégorie regroupe des jeunes camerounais. Ils étalent un morceau de carton sur le trottoir et se couchent dessus comme des sans abris. Sur une plaquette, ils écrivent très souvent: « Enfant très malade. Il a besoin de votre aide pour une opération chirurgicale de toute urgence. Aidez-le s’il vous plaît ».
Selon Maurice, un commerçant au Carrefour Ndokoti, tous ces jeunes qui sont couchés là pour demander de l’argent ou solliciter une quelconque aide financière ne sont pas des malades. « Certes, il y en a parmi eux mais, le pourcentage est de 0,001 %. Ils viennent eux même se coucher en bordure de route avec une bande collante sur leur nombril. Le soir venu, ils se lèvent discrètement et s’en aillent avec leur argent », affirme Maurice. Et de conclure : « C’est une astuce qu’ils ont développé pour se faire de l’argent sans trop réfléchir s’ils auront des bénéfices ou non comme nous autres commerçants ».
La seconde catégorie regroupe des jeunes métis et touareg. Ces derniers viennent pour la plupart de l’Afrique de l’Ouest. Ils apostrophent et s’agrippent au bras des passants en leur quémandant quelques pièces de monnaie.
Utilisation
Selon l’un des jeunes mendiants, cet argent permet à ses parents de leurs acheter à manger au quotidien. Quand à la petite Maïmouna, elle explique : « Nous sommes cinq chez mon père et ma mère. On travaille jusqu’à la tombée de la nuit. Après, on rentre à la maison avec beaucoup d’argent » dit-elle en montrant discrètement deux billets de deux milles francs cachés sous son pagne.
A la question de savoir où ils habitent tous, c’est le silence absolu. La mendicité est certes admise dans la communauté musulmane. Mais, plusieurs communes et communautés urbaines camerounaise répriment ardemment cette activité.
A Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine, a enclenché une chasse aux mendiants dans la ville. Ce combat d’éradication semble cependant très difficile au regard de la pauvreté qui sévit au Cameroun.
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