Cameroun: Des directeurs généraux bientôt virés
Cameroun: Des directeurs généraux bientôt virés
Selon des sources concordantes, plus d'une dizaine de gestionnaires sont dans le viseur du prince. Leurs noms circulent. Ceux de leurs remplaçants aussi.Le landerneau politique national est en ébullition. Le toilettage de l'appareil administratif devient à l'observation, un impératif à la veille de l'élection présidentielle. Au-delà du réajustement ministériel et de la nomination des préfets qu'on dit être à l'ordre du jour, le mouvement des directeurs généraux des entreprises publiques et para publiques ferait partie des urgences de l'heure de Paul Biya. Pour le président de la République, il s'agirait selon quelque indiscrétion, de revigorer son arsenal électoral en se débarrassant des dernières tentacules d'une nébuleuse qui jadis, érodait son programme des Grandes Ambitions.
Dans son plan secret d'encerclement de l'appareil étatique, la nébuleuse G11 se serait évertué à placer ses pions à tous les niveaux de la sphère décisionnelle, en confiant ainsi les rênes de certaines sociétés d'Etat à plusieurs de ses affidés. C'est dans ce sillage que Camille Philippe Akoa (Feicom), Amadou Vamoulké (Crtv), Yérima Boubakary Halilou (Src) et Charles Metouck (Sonara) par exemple, arrivent aux affaires.
Nommé à la tête du Feicom le 11 mai 2006, la consécration de Camille Philipe Akoa est une récompense pour services rendus à Polycarpe Abah Abah. Magistrat de formation, au plus fort de l'affaire Etat du Cameroun contre Mounchipou Seydou, Camille Philippe Akoa signe sous l’effet d’une overdose “gombotique”, l'autorisation d'évacuation de Caroline Abah pour faciliter sa prétendue évacuation sanitaire. De ce fait, dès la nomination de Polycarpe Abah Abah au ministère de l'Economie et des Finances, le magistrat sera nommé chef de la division des affaires juridiques au Minefi. Une première tentative sera mise en branle pour le placer à la tête de la Sonara lors d'un conseil d'administration en juillet 2005. Seulement, le blocage du groupe Total va faire échouer le coup. Depuis l'incarcération des présumés parrains de la nébuleuse G11, certaines sources indiquent que Camille Philippe Akoa est devenu l'un des chargés de mission des bagnards auprès des réseaux et lobbies occidentaux. Une inconduite qui serait déjà parvenue au chef de l'Etat. Surtout que sa gestion n'est pas des plus orthodoxes. Pour le remplacer, deux noms circulent : Laurent Mindja et Samuel Agbortogho.
Amadou Vamoulké, lui, arrive à la Cameroon radio télévision (Crtv) en 2005 par le truchement de James Onobiono. C'est ce dernier qui propose à Jean-Marie Atangana Mebara le nom de son communicateur pour remplacer Gervais Mendo Ze. Mais depuis son arrivée à la Crtv, ''ce sont les ratés dans les retransmissions des grands événements, le tribalisme et l'amateurisme, le tout accompagné d'une gestion épicière''. Il se murmure dans les couloirs du Palais de l'Unité que Paul Biya n'oserait pas aller à l'élection présidentielle avec lui. Ndifontah Nyamdi est de plus en plus pressenti pour le remplacer.
Yérima Boubakary Halilou par contre est envoyé en mission commandée à la Société de recouvrement des créances (Src) en 2005 par Jean-Marie Atangana Mebara. Un ami de longue date, du temps où il était Dga au Crédit Lyonnais et l'autre Pca. Il doit ressortir tous les dossiers stratégiques des personnalités qui se sont endettées auprès des banques. Mais depuis lors, c'est "l'inertie totale à la Src". Son remplacement par un homme de poigne serait à l'ordre du jour.
Charles Metouck, c'est toujours par le canal de l'ancien ministre d'Etat secrétaire général à la présidence, que Charles Metouck arrive à la Sonara en 2002. D'ailleurs, leur proximité charrie bien des commentaires. Grand financier du G11, " Charles Metouck se serait davantage enrichi sur le dos de la Sonara à travers ses sociétés. Scimpos livre la colle industrielle et Bernado Oil livre des vêtements de travail et opère des transactions financières ". Son départ pourrait être perçu dans certains milieux comme le coup fatal qui conduira le G11 aux abysses.
© La Météo : Michel Tafou