Cameroun: Demande de libération pour Lapiro de Mbanga et Paul Eric Kingué
Cameroun: Demande de libération pour Lapiro de Mbanga et Paul Eric Kingué
Après les voeux de certains artistes du monde qui ont chanté il y a de cela quelques mois pour la libération de Lambo Pierre Roger, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI, Ndlr) organise une fois de plus un plaidoyer en faveur de la libération du célèbre artiste camerounais et de Paul Eric Kingué, maire déchu de Njombé-Penja. Dans cette seconde correspondance de la Comicodi après celle adréssée récemment par la même organisation au président de la république, sans echos favorables, cette organisation dans sa lettre datant du 27 juillet 2010, adréssée au premier ministre et chef du gouvernement camerounais "renouvèle ses profonds sentiments patriotiques, et à l’honneur de venir très respectueusement" auprès de "la bienveillante autorité, solliciter, une fois de plus, la libération selon les termes et les procédures" jugés " appropriées, des citoyens Lambo Pierre Roger et Paul Eric Kingué"
Pour mémoire, Lambo Pierre Roger (Lapiro de Mbanga) et Paul Eric Kingué avaient été arrêtés à la faveur des mouvements d’humeur qui ont secoué le Cameroun au mois de février 2008. Par la suite, ils avaient été condamnés et écroués, d’abord pour Lapiro à la prison de Mbanga, ensuite Lapiro et Kingué à la prison de Nkongsamba et enfin à la prison de New-Bell où ils séjournent jusqu’à nos jours. Arrêtés eux aussi dans le cadre des émeutes de la faim de février 2008, ils n’avaient cependant pas bénéficié de la grâce que Paul Biya accordera à une centaine de Camerounais condamnés puis mis derrière les barreaux pour des actes liés à la violence versés à leur charge.
Selon la Comicodi, Lapiro de Mbanga et paul Eric Kingue sont " des citoyens jugés et condamnés sur la base de témoignages qui au fil du temps, se sont avérés pour l’essentiel contestable, dans la mesure où quelques accusateurs se sont publiquement rétractés". Quoi qu’il en soit tel nous pouvons lire dans la lettre de la Comicodi signée de son président jean Claude Shanda Tonmé, " le temps de la récrimination, de la colère, de la dénonciation et de la vengeance est passé. Depuis février 2008 et depuis ces procès qui ont alimenté les tribunaux et meublé les prisons, les cœurs se sont apaisés. Les citoyens de notre pays sont majoritaires à souhaiter aujourd’hui que ces deux élus du peuple, retrouvent la quiétude de leurs toits, la chaleur de leur lit, et la chaleur de leurs familles."
Par ailleurs, la Commission qui ne veut point se donner la liberté de porter un jugement sur les décisions des tribunaux pense qu’elle faillirait à un devoir d’honnêteté, de vérité et de loyauté citoyenne. " Nous croyons fermement que ce serait une erreur irréparable que de maintenir le conseiller municipal Lambo Pierre Roger et le Maire Paul Eric Kingué en prison dans un contexte politique fragile néanmoins dominée par une clameur populaire largement conciliante et réparatrice.
Selon cette organisation, il serait impossible "d'avancer dans la paix et la réconciliation, tant que deux leaders d’opinion, deux élus, deux citoyens aussi populaires et aussi connus, resteront en détention pour faire plaisir à quelques rivaux, pour assouvir les instincts de vengeance inutiles et dangereux de quelques uns. Il faut tourner définitivement la page de février 2008 sans créer de nouvelles blessures par une telle privation de liberté. Les mouvements d’humeur de février n’étaient pas seulement une aventure criminelle inconsciente et malveillante de bandes égarées et désordonnées, ils constituèrent aussi un moment politique important de l’histoire récente de notre pays. C’est pour cela qu’une décision politique s’impose aujourd’hui pour stopper la machine judiciaire."
En espérant que cette lettre adressée au premier ministre camerounais, trouvera un écho favorable auprès de ce dernier, force est de souligner que la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination affirme sans anicroche qu'elle "porte le message qui vient des cœurs d’en bas, de la foule d’anonymes réellement épris de paix, de justice et de compassion.