Cameroun - Crise ivoirienne : Laurent Gabgbo a fait du mal à la Côte d’Ivoire et à l’Afrique
Cameroun - Crise ivoirienne : Laurent Gabgbo a fait du mal à la Côte d’Ivoire et à l’Afrique
L’Historien Gbagbo semble avoir perdu le sens de l’Histoire, pour apprécier le rôle et les pouvoirs que s’assigne la Communauté Internationale.
Permettez que je sorte de ma retraite pour dire:
Il est surprenant de voir certains occulter des faits qui pourtant parlent haut:
- Gbagbo ordonnant que la télévision ivoirienne arrête de publier les
résultats des régions au fur et a mesure de leur réception par la
Commission Electorale;
- Gbagbo ordonnant que l’équipe de la télévision plie bagage du site de la Commission Electorale.
- Le soit disant Président du Conseil Constitutionnel arguant d'un
retard de... ‘‘Quelques heures''!!!!!! pour disqualifier la Commission
électorale... Sommes- nous en Afrique ou même ailleurs, même aux Etats
Unis, ou le décompte des voix peut, du fait des difficultés de toute
nature, prendre plus de temps que prévuωωω
- La rapidité plus que suspecte de l’alignement sur la position du camp
Gbagbo du Président du Conseil Constitutionnel invalidant les voix
venant du fief de Ouattara sans autres forme de procès, faisant des
Ivoiriens de ces régions des citoyens qui ne ''comptent pas''...
- Et au final, Gbagbo et son camp tentant une
opération du même type que celle que Bongo Père a réussi lors de sa
dernière élection: passer en force en s' appropriant le principe de la
Légalité produit par ''son'' Président du Conseil Constitutionnel pour
faire échec au principe de la Légitimité produit par le décompte des
votes rendu public par la Commission électorale, oubliant qu' a la
différence du Gabon d' hier, la Communauté Internationale avait son
dispositif de veille en place...
Substituer ces faits qui établissent Gbagbo en mauvais perdant par des
arguties et un plaidoyer fourre- tout ou d' avoir été au fonctionnaire
du FMI vaut a Ouattara d' être présenté par certains comme un agent du
néo-colonialisme qui ne l' autoriserait pas a gagner une élection, ou
la position de la Communauté Internationale y compris de la l' UA et de
la CEDEAO le reconnaissant comme vainqueur et Président légitime de la
Côte d'Ivoire serait forcement une manifestation du cheval de Troie du
néo-colonialisme pour prendre le contrôle de la Côte d' Ivoire, n' est
plus ni moins qu'un procès en sorcellerie. Engager et entretenir un tel
procès comme on voit certains le faire depuis quelques semaines suscite
des inquiétudes quant à une profonde déliquescence des capacités
d'analyse des faits et un inconfort manifeste à faire lit avec
l'objectivité.
De fait, il se révèle aujourd'hui que certains choisissent de sombrer dans l'ivresse des thèmes incantatoires du genre '' haro sur le néo colonialisme'' qui autorisent toutes les paresses intellectuelles et leur font faire l’économie de la douleur qu’impose l’analyse critique.
Feindre tout a coup d'ignorer l'emprise que dans les démocraties tropicales d'Afrique Francophone, les tenants du pouvoir politique ont sur les structures judiciaires dont les '' Conseils Constitutionnels et autres Cours Suprêmes'' sont partie comme on le voit au Cameroun, Gabon, Congo et j'en passe, découvrir à ces institutions une soudaine virginité d'impartialité et d' objectivité, surtout lorsque l'on est CAMEROUNAIS et qu' on vit ce que nous savons, le système en Côte d' Ivoire en étant un siamois, ignorer cette emprise disais-je, est une marque de ... naïveté ou alors de ... puérilité impardonnable, n'en déplaise a certains.
L’Historien Gbagbo semble avoir perdu le sens de l’Histoire, pour apprécier le rôle et les pouvoirs que s’assigne la Communauté Internationale lorsqu' elle estime que la paix civile est en péril dans un pays du fait d'un individu ou d'un Etat. Il devrait penser au Timor Oriental, à la Yougoslavie de Milosevic, à Haïti de Jean Baptiste Aristide, au Liberia de Charles Taylor, à la Sierra Leone, à Jean Pierre Bemba du Congo.
La ''Communauté Internationale'' ne peut s’offrir
le luxe que lui soit reproché, comme cela a été le cas hier au Ruanda,
d'avoir plié bagage pour que dès le lendemain, les tueries du même genre
que celles enregistrées au Ruanda commencent. Qui plus est, ce n’est
pas seulement la ''Communauté Internationale'' des Blancs qui le
désavoue, même ses pairs africains le font, lui infligeant une véritable
''Berezina politique et diplomatique'', toute chose qui justifierait
que cet individu, qui fait penser aujourd’hui à UBU ROI, demande un
asile dans le désert du Kalahari en Namibie avec pour compagnons pour
la fin de ses jours les rats et les criquets du désert!!! Les options
qui lui sont ouvertes maintenant sont d’ ailleurs désormais limitées:
une cellule à la Haye comme Charles Taylor, un exil dans un coin perdu
d’Afrique comme Jean Baptiste Aristide, l’anéantissement physique comme
Savimbi dont à l' occasion d’une mission de l'ONUDI en Angola, j'ai pu
visiter en 2005 le site où il avait été tué.
En tout cas, Laurent GBAGBO aura déjà causé un immense tort à la Côte d'
Ivoire en décrédibilisant et en compromettant deux institutions clés de
ce pays qu'il a entrainé dans sa folle aventure : l'Armée et la
Justice. Pire, il a porté un coup sérieux à la Nation et de l’Unité
nationale en Côte d' Ivoire, en faisant penser par les manigances dont
il est le maitre d'œuvre que d'être un électeur du Nord expose votre
vote à être effacé du revers de la main par un individu, faisant de vous
un non- citoyen.
Au-delà des rodomontades de ce désormais personnage de cirque, ce sont ces trois fêlures qu'il infligées à la Côte d'Ivoire au moment de quitter le pouvoir qui sont préoccupantes et qui demanderont du temps pour être réparées.