Cameroun, Coulisses : le chef de l’Etat pris à son propre piège ?
Cameroun, Coulisses : le chef de l’Etat pris à son propre piège ?
Deux
mois après la célébration avec faste du cinquantenaire de
l’indépendance, où le président camerounais avait particulièrement
apprécié le déplacement d’une dizaine de ses pairs lors desdites
festivités, en l’occurrence la conférence internationale sur l’avenir du
continent Noir « Africa 21 », mais également le défilé civil et
militaire, le 20 mai, à Yaoundé, le moment est donc venu pour que Paul
Biya, à son tour, rende la politesse à ses homologues dont les pays
commémorent également, cette année, le cinquantenaire de leur accession à
la souveraineté internationale.Comme chacun des vingt millions de
Camerounais peut aisément le deviner, Paul Biya ne traîne pas
particulièrement la réputation de rendre visite aussi facilement à ses
voisins, ses déplacements internationaux, en dehors des « brefs séjours
privés en Europe », se rapportant généralement à une implication directe
avec la France où encore les Nations unies, comme on a pu sans doute le
remarquer le long du conflit ayant opposé le Cameroun au Nigeria ces
quinze dernières années. Selon des informations émanant de l’entourage
présidentiel, parmi les pays représentés au niveau le plus élevé lors du
cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun, le 20 mai 2010, difficile
pour l’instant de dire que même la moitié d’entre eux recevront à leur
tour Paul Biya.
Pour mieux l’étayer, le premier sur la liste, en l’occurrence la République démocratique du Congo, a pu le vérifier il y a un mois, où le chef de l’Etat s’était fait représenter par « la quatrième personnalité » sur l’échelle protocolaire, Luc Ayang, le président du moribond Conseil économique et social.
En tout état de cause, le « jeune » président de la Rdc, Joseph Kabila, qui n’a pas la réputation de rendre « les visites de courtoisie » à ses frères du continent, peut le comprendre. Du coup, tout laisse croire que nombre d’Etats, dont ceux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), pourront faire sans la « présence effective » de leur leader sous régional, même si, selon toute vraisemblance, Paul Biya compterait bien se rendre au Nigeria, en octobre, à l’occasion du cinquantenaire de ce pays.
La présence de trois chefs d’Etat nigérians, entre autres, le président en exercice, Godluck Jonathan Ebellé, et deux de ses prédécesseurs, en l’occurrence Olusegun Obasandjo, grand artisan de paix avec Paul Biya alors que les deux pays faisaient face à un différend frontalier, et Yakubu Gowon, signataire des accords de paix de Maroua et de Maidougouri avec Ahmadou Ahidjo, dans les années 1970, ne peut laisser indifférent Paul Biya qui pourrait, à l’occasion, être à la tête d’une forte délégation d’officiels camerounais.