Officiellement, venue signer «un protocole d’accord d’information avec son homologue» Mais aussi visiter des entreprises de presse camerounaise. Affoussiatou Bamba est accusée par la presse ivoirienne de corrompre des médias camerounais.
Le feu est mis aux poudres par certains médias ivoiriens.
Au moment où les ministres de la Communication ainsi que de la défense de Côte d’Ivoire terminent leur « mission» au Cameroun. Nombreux de nos confrères de la presse ivoirienne évoquent une «tentative» de corruption de la presse camerounaise par certains officiels ivoiriens. Dans un article publié par le site ivoirien «Notre voie», l’on apprend que : «Alassane Ouattara qui se trouve à un an de la présidentielle de 2015, ne veut pas que des vérités sur la crise postélectorale de 2010 soient sues de l’opinion africaine et internationale.
Alors, il utilise tous les moyens pour tenter de faire taire les médias camerounais qui sont attachés à la vérité en Côte d’Ivoire». Des affirmations qui font suite à une déconvenue vécue entre la télévision à vocation internationale «Afrique médias» et la ministre ivoirienne de la Communication, Affoussiatou Bamba Lamine.
Nos confrères ivoiriens affirment que le face-à-face entre la ministre ivoirienne de la communication Affoussiatou Bamba et la chaîne de télévision Afrique médias n’a pas pu avoir lieu. Les médias ivoiriens à la source de cette nouvelle expliquent que : « Mme Affoussiatou Bamba-Lamine ne s’est pas pointée» au rendez-vous. «Elle s’est refusée à toute confrontation avec Afrique-Média que le régime Ouattara accuse pourtant de ternir son image au plan international.» Une perception que certains médias ivoiriens élargissent à une bonne frange de la presse camerounaise. Des médias, soutiennent des publications ivoiriennes, «qui sont attachés à la vérité en Côte d’Ivoire».
Sur leur lancée, ces médias ivoiriens indiquent que «Des rumeurs persistantes au Cameroun, aux dires de nos confrères, font état d’une tentative de corruption des médias camerounais qui serait menée par une personnalité proche du pouvoir ivoirien. Elle serait porteuse d’une forte somme d’argent évaluée à 2 milliards Fcfa visant à soudoyer les patrons de presse camerounais afin qu’ils polissent l’image d’Alassane Ouattara.» Des allusions, soutiennent nos confrères ivoiriens, qui seraient à l’origine de la conférence de presse donnée par la ministre ivoirienne de la communication le 25 avril 2014 à Yaoundé.
Promotion du pouvoir ivoirien
Jointe au téléphone, une source proche de la direction générale de la chaîne de télévision Afrique médias affirme avoir été approchée par certains officiels ivoiriens. «Ils sollicitent une campagne de promotion sur les réalisations du nouveau pouvoir ivoirien. Mais, nous avons décliné l’offre.» d’où le refus de la chaîne Afrique médias d’accueillir la ministre ivoirienne de la Communication dans ses locaux. Tout comme les médias ivoiriens, la direction de la télévision panafricaine Afrique média confirme la suspension de son signal sur le territoire ivoirien. Approchés, certains confrères ayant reçu la visite de la ministre ivoirienne relativisent.
Rédacteur en chef de la chaîne de télévision Canal 2, Christian Ndobo explique que, «Nous n’avons rien perçu dans ce sens à notre niveau. Lors de nos échanges avec la ministre nous avons abordé les possibilités de partenariat entre les médias ivoiriens et ceux du Cameroun. La ministre et sa délégation venaient s’enquérir de l’expérience camerounaise en matière de libéralisation de l’espace audiovisuel.» La même source explique par ailleurs que, «dans ce type de situation, tout le monde y va de son analyse et de son commentaire.» Une position quelque peu partagée par un cadre de la chaîne de télévision Equinoxe. «Vous imaginez que, même si ça avait été le cas nous ne serions pas informés de cette façon.»
Les officiels ivoiriens se refusent à tout commentaire sur cette affaire qui fait des vagues tant en Côte d’ivoire qu’au Cameroun. Selon une note d’information du ministère de la Communication ivoirienne rendue publique par l’agence panafricaine de presse (Apa), «la mission de la ministre ivoirienne de la Communication procède du souci de signer un protocole d’accord relatif à la communication et à l’information avec son homologue camerounais. » Une visite qui permet également à la ministre Affoussiatou Bamba-Lamine de visiter «des entreprises de presse écrites et audiovisuelles publiques et privées.» Seules des entreprises triées sur le volet ont reçu la délégation ivoirienne camerounaise à Douala.