Cameroun, Comment vaincre le problème de tribalisme: le cas des peuples béti et bamiléké.
Cameroun, Comment vaincre le problème de tribalisme: le cas des peuples béti et bamiléké.
J’ai décidé en tant que Camerounais, fidèle lecteur de Camer.be et de Journalducameroun de réagir à l’article d’Eugène Fosi sur la brève histoire du tribalisme au Cameroun de l’indépendance à nos jours et à l’accueil chaleureux que lui réserve Félicité Ngadja dans sa rubrique Débat, le citant de part en part.L’impression qui se dégage après lecture de cet article, et au vu de quelques observations personnelles faites ici et là, est que le thème du tribalisme au Cameroun semble être le leitmotiv d’une certaine tendance de l'élite intellectuelle d'origine bamiléké qui présente le groupe comme étant devenu la cible de toutes les discriminations, soit du fait de la méfiance des autres groupes ethniques, soit du fait d'une mythification excessive d'une hégémonie présumée.
Sans vouloir polémiquer davantage, il serait intéressant de prouver ici que cette vision des choses ne repose sur aucun fondement véritable mais plutôt sur des quiproquos. Elle peut d’ailleurs être reprise à bon escient par tous les peuples du Cameroun. Preuve, s’il en est une, que tout ce qu’on affirme gratuitement s’infirme aussi gratuitement. Cependant, loin de faire fi de cette vision, nous voulons nous interroger sur les raisons et les causes qui justifieraient les cas de figures cités par l’auteur, notamment en ce qui concerne l’attitude supposée tribale des Béti et des Douala envers les Bamiléké. Le sérieux et la délicatesse du thème devraient mériter de profondes investigations et analyses, mais surtout, un esprit d’impartialité dans la recherche de la vérité et le traitement des données. Dès lors, chaque exemple, chaque déclaration, chaque fait historique, parce que fils de son temps, devrait être expliqué dans le contexte bien précis qui l’a vu naître et qu’on ne saurait sciemment occulter par des visées quelconques.
Je me bornerai à commenter juste deux exemples pris au hasard, parmi ceux cités par l’auteur.
Primo, il me semble que considérer la déclaration de Jean Lamberton de 1960 selon laquelle le Cameroun avance avec un caillou dans la chaussure, les Bamiléké, comme un fait social de tribalisme contre ledit peuple, c’est oublier simplement toutes les manœuvres employées par les colons pour briser la résistance de tout peuple qui refusait la collaboration. Partout sur le territoire camerounais, des chefs et leurs peuples rebelles furent assassinés, diabolisés aux yeux des autres peuples plus dociles, rendus même aux travaux forcés. Chez les Fang du sud Cameroun et du Gabon, par exemple, parce qu’ils refusaient de collaborer dans l’entreprise des colons français à soumettre les autres peuples de la région, à en faire des administrés – ce qui tenait plus au caractère anarchique, c’est-à-dire acéphale de ce peuple – le colon va créer le mythe du Fang sauvage, cannibale et envahisseur, pour le confondre avec les autres peuples de la région, et pire encore, le mythe du Fang authentique, pour confondre ces derniers entre eux.
Il a fallu attendre le congrès de Mitzic de 1947 réunissant des Fang, des Boulou, des Ntoumou, des Mvaé, des Ewondo et des Fong venus du Cameroun, du Gabon, du Congo et de la Guinée équatoriale, et qui prit le nom de Congrés Pahouin, Ntoumou, Boulou, Mvaé, Fong, se refusant à les englober tous dans l’appellation Fang pour voir ce peuple qui se revendique d’un ancêtre commun enterrer définitivement la hache de guerre et s’organiser pour son développement commun.
Secundo, considérer le cas de juillet 1999, où des Béti érigent des barricades sur la nationale Bafoussam-Yaoundé, suite à la nomination de feu Mgr Wouking comme Archevêque de Yaoundé, comme acte de tribalisme des Béti contre les Bamiléké, c’est faire du tort aux nombreux chrétiens de diverses origines qui peuplent l’Archidiocèse de Yaoundé. Car en principe, il ne revient pas au peuple chrétien de décider du choix de son pasteur. Et les chrétiens ne le savent que trop bien. Sinon, Baba Simon n’aurait jamais été l’apôtre des Kirdis qu’on connaît. Les chrétiens n’aspirent donc qu’à travailler avec leurs pasteurs, quelles que soient leurs origines, provenance ou race.
L’incident de juillet 1999 aura par contre permis de mettre à nu au niveau de Yaoundé, en tout cas, toutes les manœuvres et manigances qui sous-tendent bien souvent, malheureusement, la noble nomination des évêques, archévêques ou cardinaux dans l’Eglise catholique. En effet, pour ceux qui s’en souviennent encore, en amont de ces incidents, résulte l’incapacité des prêtres de l’Archiodicèse de Yaoundé, réunis pourtant au sein d’une association, APDYC, à se trouver un apôtre, prophète et roi. On apprit alors que parmi les prêtres béti de Yaoundé, il y en avait qui étaient plus béti que d’autres et donc d’emblée épiscopables ; on nous revéla que feu Mgr Jean Zoa, natif de la Lékié, n’était pas un pur béti d’Ongola et qu’il était temps que les Ewondo assurent enfin la destinée de leur Archidiocèse ; on apprit aussi que l’un des successeurs potentiels de feu Mgr Jean Zoa fut Mgr Adalbert Ndzana de Mbalmayo, natif de la Lékié lui aussi. Les remous et tensions qui soulevèrent le diocèse de Mbalmayo quelques temps après ces soupçons de succession n’eurent pas d’autres explications que celles de l’écarter définitivement du choix des prétendants au poste.
Une simple question s’impose dès lors à nous : si les prêtres autochtones étaient si engagés à se disputer pour savoir qui serait le successeur légal de feu Mgr Jean Zoa et à écarter les potentiels candidats, pourtant cousins de tribu, les Eton et autres, est-ce avec un prélat bamiléké, allochtone, qu’ils allaient se montrer plus sympathiques ? Comme dans le cas de Mbalmayo, l’incident de juillet 1999 fut l’œuvre de quelques aigris dissidents qui utilisèrent l’argument de la tribu pour amener une partie du peuple et du clergé à se soulever contre la soi-disant intrusion des Bamiléké. Cet incident est donc plus à comprendre comme l’incapacité notoire et légendaire du peuple Béti à parler d’une seule voix, que l’expression d’une haine quelconque envers les Bamiléké.
J’en déduis donc, pour ma part, qu’il n’ y a pas de tribalisme supposé ou avéré entre les Bamiléké et les Béti, les Anglophones et les Francophones, les Sudistes et les Nordistes. Ceux qui soutiennent cette thèse vont vite en besogne. Il n’ y a que des situations conflictuelles qu’il revient à chaque fois de situer dans leur contexte précis. Les mariages mixtes existent d’ailleurs entre les différents peuples du Cameroun, sans exclusion, créant ainsi un sentiment de fraternité intertribale et une collaboration tous azimuts. Sous tous les cieux, on voit des hommes et des femmes béti et bamiléké, anglophones et francophones, nordistes et sudistes faire fi des préjugés de clan, des mises en garde classiques et de méfiance traditionnelle d’un groupe vis-à-vis de l’autre, afin de lutter et de vivre ensemble.
Cet article, à une heure critique de la construction de notre identité camerounaise, se veut pour seule fonction d’attirer l’attention sur les cas de cohabitation pacifique et authentique entre les différentes tribus du Cameroun, les Béti et les Bamiléké en l’occurrence, afin d’affermir davantage dans le cœur des Camerounais cet esprit d’ouverture à l’autre qui passe nécessairement par l’ouverture à soi-même, la connaissance de soi-même. Savons-nous déjà qui nous sommes, comme peuple ou tribu, et les mobiles qui nous animent ? Sinon, comment se risquer dans la rencontre avec l’autre ?
Les Bamiléké et les Béti doivent comprendre qu’ils sont liés par un même destin qu’il s’agit de construire ensemble, car aucun peuple au Cameroun ne trouvera sa survie du déclin d’un autre peuple. Et le tandem Bamiléké-Béti se trouve être un axe central dans la construction de notre nation. Aucun effort ne doit par conséquent être ménagé afin de renforcer et d’affermir l’efficacité et la solidité de cet axe, car il y va du bonheur de tous.
Mais alors, que dire de l’origine des différents conflits observés, comment les comprendre, les analyser et y apporter une esquisse de réponse? Sans être expert, je pourrais m’essayer à donner quelques causes structurelles du prétendu conflit bamiléké-béti au Cameroun. Et selon moi, c’est dans la constitution des différentes traditions qu’il faudrait en chercher les origines.
Primo, Je dirais d’emblée qu’il y a un affrontement tacite entre deux modes de vie assez diamétralement opposés. Une étude comparative sérieuse devrait aider à en faire le point des traits de convergence et de divergence. Je vais pourtant me risquer à quelques constatations de fait.
Si les Béti furent autrefois un peuple nomade, c’est la constitution des Etats par le colon qui a stoppé ce nomadisme. Ils seraient ainsi partis des hauts-plateaux de l’Est-Africain et auraient atteint l’estuaire du Gabon vers 1850. Il y a donc lieu de reconnaître qu’à partir de cette époque, ils vont développer un mode de vie propre aux sociétés sédentaires où la notion de terre garde une importance très capitale.
D’après une approche ethnolinguistique, Christophe Bertrand Messina nous fait savoir que le terme Ntobo a une connotation péjorative chez les anciens béti parce qu’il désigne celui qui abandonne son propre village natal pour se fixer ailleurs pour une raison ou pour une autre. Ntobo peut donc se traduire en français par allochtone. C’est donc par rapport à la terre, au territoire natal, bref à la patrie que les Béti conçoivent le ntobo.
En effet, la terre n’a pas qu’une importance économique, mais revêt toute une dimension spirituelle et religieuse significative. Dans une conception où le monde des vivants est en interaction permanente et nécessaire avec le monde des ancêtres défunts, ces derniers constituent une partie de la force vitale des béti. Le village natal est leur sphère de compétence. S’éloigner donc de sa patrie, c’est se déposséder de cette force vitale, c’est se déposséder soi-même, c’est être zeze mod, fainéant, vaurien. D’ailleurs, le Béti qui quitte son terroir pour s’installer chez une femme, ntobo minga, ou communément appelé ambassadeur perd l’estime et le respect des siens et dans une large mesure, sa part d’héritage aussi.
On peut comprendre pourquoi, sans le justifier, l’allochtone, le ntobo, est l’objet de dénigrement, la risée des populations autochtones. Le Béti ne comprend pas, en effet, comment on peut se développer et s’épanouir autrement que dans son biotope originel. Pour lui, être chez soi, c’est faire fructifier, faire prospérer la famille, c’est perpétuer la lignée, c’est manifester et exprimer l’éternité de vie. La notion de chez-soi est à la fois garante d’identité, de responsabilité et d’estime.
Cependant, force est de constater que le chez-soi traditionnel des Béti est devenu le siège des institutions camerounaises. Ce qui soulève un certain nombre de questions importantes qu’il faudrait chercher à élucider. Pour Jean-Marc Ela, « chaque agglomération comporte presque toujours un groupe important d’autochtones pour lesquels la ville joue un rôle de capitale et de regroupement. Ouagadougou est d’abord une ville mossi, Ibadan une ville yoruba, Kano une ville haoussa, Yaoundé une ville beti, Brazzaville une ville lari, Kampala une ville baganda. »
Les Béti sont donc les autochtones de Yaoundé, la capitale du Cameroun. La question qui se pose est celle de savoir comment concilier les notions d’autochtones et d’allochtones en plein centre urbain, cadre supposé de modernité et surtout d’hétérogénéité ethnique et culturelle. Par ailleurs, le préambule de la constitution camerounaise atteste clairement que « tout homme a le droit de se fixer en tout lieu et de se déplacer librement, sous réserve des prescriptions légales relatives à l’ordre, à la sécurité et à la tranquillité publique. » C’est dire qu’en tant qu’occupants de Yaoundé, capitale du Cameroun, les Béti sont contraints à la cohabitation avec les autres groupes ethniques.
Par contre, les choses deviennent un peu plus compliquées avec l’introduction des notions d’autochtone, d’allochtone et donc d’ethnicité dans la nouvelle constitution camerounaise promulguée le 18 janvier 1996. L’article 56, alinéa 3 stipule en effet que « le conseil régional est présidé par une personnalité autochtone de la région élue en son sein pour la durée du mandat du conseil. » Et partant, le préambule de cette même constitution stipule que « l’Etat assure la protection des minorités et préserve les droits des populations autochtones conformément à la loi. »
Cette disposition, contrairement à ce que de nombreux Camerounais ont pensé et écrit, n’institutionnalise pas le tribalisme au Cameroun, loin s’en faut, elle semble, pour ma part, avoir résolu ( ?) au niveau juridique camerounais, l’existence du paradoxe essentiel de la postmodernité, à savoir comment concilier le désir moderne de tout peuple à la mondialisation en même temps que celui traditionnel de la valorisation de ses savoirs locaux. En effet, tous les Africains sont d’avis qu’il y a nécessité de protéger nos cultures, d’institutionaliser nos langues locales et de vulgariser nos savoirs locaux, mais seulement, personne ne veut répondre de la manière dont cela doit être fait.
Pour ma part, je pense que si nous sommes tous d’avis du retour du local sur le national et l’international, du traditionnel sur le moderne, il faut commencer par protéger les minorités. C’est bien le gage qui annonce la fin du paradigme classique occidental dominant et l’émergence d’un nouvel ordre intellectuel, technique et social basé sur la biodiversité du monde.
Pourtant dans son article « Positionnement : qu’est-ce qui peut expliquer une lecture tribale de la rénovation de Yaoundé ? », Thierry Amougou ne partage pas cet avis, il déplore plutôt que cette réforme constitutionnelle ne se soit pas penchée sur l’éradication des dispositions d’autochtones et d’allogènes qui peuvent faire de tout Camerounais un étranger en plein territoire camerounais et donner lieu à des lectures tribales des politiques. Pour lui, le fait de donner force de loi aux notions d’autochtones et d’allogènes en les intégrant dans notre constitution est une constitutionnalisation officielle du tribalisme et les conséquences risquent
d’être graves. Le problème est donc loin d’être résolu. Il faudra cependant répondre à une question fort évidente : comment accepter aujourd’hui de recourir à nos particularismes ethniques ou tribaux, langues, coutumes, traditions, sans toutefois protéger les minorités qui les abritent ? Comment proclamer la biodiversité au Cameroun, si l’on ne peut respecter, garantir et protéger le mode de vie des pygmées, par exemple, dans leur biotope particulier ? Qui, mieux qu’un pygmée, peut assurer la destinée de ce peuple, décider de ce qui est bon pour eux ? Le débat reste en tout cas ouvert.
Dans le contexte actuel à Yaoundé et dans les villes béti, parler de ntobo, c’est renvoyer d’abord et avant tout aux Bamiléké. En effet, les relations entre Béti et Bamiléké ont favorisé en général l’émergence des exclusions diverses. Le rejet du Bamiléké s’est enraciné et s’est accru dans l’imaginaire béti d’après la perception selon laquelle les Bamiléké sont des envahisseurs. Ils auraient un plan secret d’occupation de toutes les provinces du Cameroun; de même qu’ils auraient également les projets de prise du pouvoir politique parce que déjà détenteurs du pouvoir économique.
Et Yaoundé, loin s’en faut, n’est pas la seule ville du Cameroun aux prises avec le phénomène bamiléké, Jean Marc Ela signale aussi Douala, capitale économique du Cameroun, où l’immigration bamiléké a submergé les véritables autochtones. Ce qui ouvre l’horizon à des crises et tensions entre communautés : « Quant aux Bamiléké, ils forment partout le groupe des migrants le plus nombreux dont les activités sont tournées vers le commerce et les affaires, le transport et les petits métiers. » La situation semble se corser davantage entre les Bamiléké et les Béti, du fait qu’à Yaoundé, en plus de l’importance et de l’ancienneté de l’immigration bamiléké, on assiste comme à un véritable indice de tribalisation de la vie urbaine, car progressivement, des chefferies traditionnelles Bandjoun, Bafoussam, Baganté ou Bafang sont reproduites en pleine capitale.
Il serait donc intéressant d’étudier à présent le mode de vie du peuple bamiléké, afin de se rendre compte de sa spécificité, bien évidemment, mais surtout de déceler les différents points d’achoppement dans sa rencontre avec les autres peuples.
Le peuple bamiléké est un véritable conglomérat de peuples qui se distinguent par les chefs respectifs auxquels ils sont soumis. Partis de l'Egypte médiévale au IXe siècle de notre ère, ils arriveront en région tikar vers le milieu du XIIe siècle avant de se diviser vers 1360 à la mort de leur dernier souverain unique: le roi Ndéh. Le territoire bamiléké se caractérise aujourd’hui par une forte densité démographique, le manque de terres cultivables et une solide tradition de labeur. Ce qui va accélérer l’émigration des jeunes bamiléké depuis les années 1930. Celle-ci parfois prit des allures de colonisation intérieure.
Du statut de sédentaire, le peuple bamiléké fut contraint par la nécessité au semi-nomadisme. Dans son article : « Il n’existe pas de pauvres chez nous », Jean-François Gossiaux tente d’apporter des éléments d’explications sur la capacité des sociétés nomades à œuvrer plus efficacement pour le bonheur de tous. Ces sociétés, selon lui, sécrètent un certain nombre de dispositions traditionnelles comme la facilité d’échange et de négociation, la capacité linguistique, et bien d’autres, qui leur permettent de s’adapter plus efficacement dans différentes régions. ( A suivre)
1- Cf. Camer.be du 30 mai 2010
2- Pour Martin Njeuma, les Boulou, par exemple, auraient été stoppés
dans leur avancée vers la mer en 1890 par les Allemands qui, plus tôt,
le 14 juillet 1884 avaient signé le protectorat allemand sur le
Cameroun. Cf. Martin NJEUMA, histoire du Cameroun, L’Harmattan, Paris,
1989.
3- Christophe Bertrand MESSINA, Le ntobo chez les Ewondo : Etude de
l’impact des logiques traditionnelles d’identification de la citoyenneté
sur la convivialité ethnique au Cameroun, in Paul NKWI, The
anthropology of Africa : Challenges for the 21st Century, UNESCO-Dakar,
2000.
4- Cf. Jean-Marc ELA, La ville en Afrique noire, Karthala, Paris, 1983.
5- Cf. Thierry AMOUGOU, « Positionnement : qu’est-ce qui peut expliquer
une lecture tribale de la rénovation de Yaoundé ? » in www.
Cameroon-info.net, octobre, 2008.
6- Cf. Jean-Marc ELA, op. cit., p. 55
7- Cf. Jean-François GOSSIAUX, « Il n’existe pas de pauvres chez nous »
in L’HOMME, revue française d’anthropologie, janv/mars 2009, no. 189.