Cameroun, Cinquantenaires,Connaissance de nos héros indépendantistes: Wilson Ndeh Ntumazah
Cameroun, Cinquantenaires,Connaissance de nos héros indépendantistes: Wilson Ndeh Ntumazah
Ancien président de One Kamerun (Ok) au Cameroun sous administration britanique, un des militants anti-colonialistes dès les années 50, Wilson Ndeh Ntumazah avait rallié les patriotes de l’UPC en lutte pour la réunification et l’indépendance du Cameroun. Il a été, avec le Professeur Kapet de BANA, délégué de l’U.P.C, à la 1115 ème séance de la 16ème session spéciale de l’Assemblée Générale des Nations Unies consacrée à la réunification et l’indépendance du Cameroun, à New York, en avril 1961, après l’assassinat du Docteur Félix Roland MOUMIE, Président de l’U.P.C, mort en Suisse, le 03 novembre 1960 et en remplacement de son successeur, OUANDIE Ernest, alors au maquis.
Ndeh Ntumazah était une figure de la lutte des Camerounais pour l’indépendance totale. Il croyait visiblement à une victoire du camp nationaliste. Ainsi
peut-on comprendre son entrée à l’Upc, en 1950, soit deux ans avant la création de ce parti par Um Nyobè et les autres. Lorsque l’administration coloniale française interdit l’Upc en 1955, Ntumazah lance le One Kamerun Movement (Ok), formation politique qui entend poursuivre le combat de l’Upc. Il œuvre pour l’indépendance du pays, et contribue activement à l’exfiltration des upécistes pourchassés par les forces françaises. L’étau colonial se resserre autour de lui. Et en 1962, il est poussé à l’exil.(1)
Ainsi, l'on se souvient que fuyant la répression aveugle de la part du pouvoir néo colonial qui s’abattait sur les membres de l’Upc (Union des Populations du Cameroun), Ndeh Ntumazah avait quitté clandestinement le Cameroun en 1962 en adoptant un pseudonyme de Mbarack Ben Ibrahim. Il s’était retrouvé tour à tour au Ghana, la Guinée, l'Algérie et enfin en Grande-Bretagne où il est resté pendant longtemps. Il revient au Cameroun en 1991.
Originaire de Mankon, près de Bamenda, dans la région du Nord-Ouest, il y voit le jour en 1926. C’est dans cette partie du pays qu’il va passer l’essentiel de sa jeunesse (2)
Ntumazah's Conversational Autobiography son unique œuvre littéraire a été publié dix ans après son retour au Cameroun. Œuvre dans laquelle Il a fait beaucoup de révélations sur sa vie et son passé historico-politique. Dans cette œuvre selon lui, sa cible était « la France et son attitude déshumanisante envers l'Afrique ».
Ntumazah disais il y a de cela une dizaine d’années à la presse camerounaise qu'il aimerait à travers son œuvre que le peuple camerounais se souvienne de tous les « leaders historiques qui ont sacrifié leur vie pour l’intérêt du Cameroun ».
A la faveur de la tentative démocratique amorcée par Paul Biya, président de la République au début des années 90, Ndeh Ntumazah rentre au Cameroun avec nombre de militants de l’UPC en exil. Il a même été élu président de l’UPC au congrès unitaire de Yaoundé en septembre 1996. Après avoir boycotté les
élections législatives et présidentielles de l’année suivante auxquelles Augustin Frédéric Kodock avait pris part avec ses partisans, Ndeh Ntumazah rejoint cependant celui-ci en janvier 2000. L’alliance ne dure pas longtemps. Deux ou trois ans après, il s’allie au mathématicien Henri Hogbe Nlend.
Le Président d'honneur de l'Union des Populations du Cameroun (UPC) et l'un des fondateurs de ce parti historique décède le jeudi 21 janvier 2010 dans un hôpital de Londres de suite d'une longue maladie. Il était âgé de 84 ans.
Le patriarche Ndeh Tumazah partait ainsi sans faire la lumière sur certains points d’ombre notamment sur les querelles internes qui minent le parti des crabes au Cameroun et les circonstances exactes de l’assassinat de Ruben Um Nyobè dont il détenait manifestement ou du moins en partie le secret.
(1) Denis Kwebo,Quotidien Le Jour 30 mars 2010
(2) Ntumazah's Conversational Autobiography
Lire le dossier sur quelques uns de nos héros sur les liens ci-dessous
© Camer.be : Hugues SEUMO
Paru le Vendredi 28-05-2010 16:36:56