CAMEROUN - CANDIDAT UNIQUE DE L’OPPOSITION POUR 2011 : QUE FRU NDI ET CAMDIAC AILLENT AUX ÉLECTIONS PRIMAIRES

CAMEROUN - CANDIDAT UNIQUE DE L’OPPOSITION POUR 2011 : QUE FRU NDI ET CAMDIAC AILLENT AUX ÉLECTIONS PRIMAIRES

CAMEROUN - CANDIDAT UNIQUE DE L’OPPOSITION POUR 2011 : 
QUE FRU NDI ET CAMDIAC AILLENT AUX ÉLECTIONS PRIMAIRES Il y a quelques jours, le Chairman du SDF a brillé par son absence aux conventions du CAMDIAC à Washington. Pour beaucoup de militants de ce parti, les assises de Washington ne furent qu’un rassemblement des « poids mouches » de l’arène politique Camerounaise. Pour ceux là qui croient encore que seul John Fru Ndi(en tant que « poids lourd » de l’opposition) mérite  d’être le candidat unique capable de battre le RDPC en 2011, j’ai une suggestion : Allez aux primaires ?

Les détracteurs du chairman pensent que l’homme de Ntarikon n’est qu’un tonneau vide finalement rattrapé par la realpolitik, dépassé par les évènements et à court de slogan creux du genre « Power to the people ». Ceux là insistent que depuis les élections de 1992 où la machine RDPC a vaincu le chairman, l’homme qui croit fermement à « sa victoire volée » a fini par développer une peur bleu des urnes camerounaises. En réalité il n’a jamais rien gagné à travers les urnes. En effet, hors des suffrages internes du SDF (par ailleurs devenu son business privé où à chaque fois le chairman est reconduit automatiquement aux affaires), Fru Ndi n’a jamais rien gagné d’officiel. Jamais élu maire ou député, de quel baromètre dispose le chairman pour jauger sa popularité ? Peut-être pense t-il qu’être député ou maire est trop petit pour lui ? En absence d’une attestation de réussite électorale délivrée par le peuple lui-même, sur quoi se base John Fru Ndi pour se réclamer le seul camerounais à vaincre le RDPC ? Malgré son absence à Washington, Fru Ndi a encore une opportunité de croiser le fer avec les leaders du consensus de Washington (Ndam Njoya. Mboua Massok, Hameni Mbieleu etc.) . Cette opportunité passe par les élections primaires. S’il gagne, il sera armée d’autorité morale pour challenger le RDPC, s’il perd qu’il se retire paisiblement. Cependant, les camerounais souhaitent des vraies élections primaires et non la mascarade de 2004.

Un « candidat unique » nommé par un groupe de politiciens n’a aucune chance

Beaucoup ont accusé John Fru Ndi d’être un mauvais perdant lorsque Ndam Njoya et non lui (Fru Ndi) fut retenu comme candidat unique de l’opposition en 2004. Il faut aussi noter que opposition était un mauvais joueur. Elle a commise la bêtise de croire qu’un groupe de politiciens (comme Tchiroma, Bedzigui, Ben Muna et autres) pouvaient se réunir dans une chambre et manufacturer un « candidat unique » que le petit peuple camerounais aurait tout simplement à accepter. Quelle mascarade ! On a voulu faire croire aux camerounais que les critères du choix étaient logiques, justes, démocratiques et acceptées d’entrée de jeu par tout les candidats y compris Fru Ndi. Pour qui se prennent-ils pour savoir ce qui est juste, logique ou démocratique à la place du peuple? N’est-ce pas insulter l’intelligence du peuple que de vouloir « nommer »  un candidat unique ? Qui avait mandaté les Tchiromas, Bedziguis et Ben Munas de choisir un candidat pour le peuple ? Étant « nommé » par un groupe de politiciens « non-élu », Ndam Njoya n’avait aucun argument pour fustiger le sabotage  de sa candidature par John Fru Ndi « le mauvais perdant ».Devant ce décors, il ne restait plus que le rouleau compresseur de la machine-RDPC pour écraser les morceaux d’opposition restante sur l’arène politique.

Le peuple doit choisir lui-même son candidat unique

Que Célestin Bedzigui ne se cache pas derrière CAMDIAC (dont il est le chairman) pour recommencer la feymania de 2004. Lui qui vit aux USA doit certainement avoir appris comment on choisi démocratiquement un candidat unique d’opposition. Avant d’être le porte flambeau du parti démocratique, Barack Obama a visité chacun des 50 états unis, participé à une centaine de débats télévisés et battu une dizaine de concurrents. Les opposants camerounais devraient  s’en inspirer. Les politiciens peuvent définir les règles du jeu mais en fin de compte c’est  le peuple qui devra choisir son candidat.
Laisser Biya tranquille

Comme l’a indiqué Ben Muna : «Biya Must Go» n’est pas un programme politique. L’opposition ne peut pas passer 20 ans à être exclusivement contre quelque chose, elle devra être pour quelque chose. Pendant que le RDPC redouble la puissance de sa machine électorale, l’opposition  ne devrait-elle pas inventer la sienne ? Les méthodes du RDPC sont connues : confiner les ténors de l’opposition dans leur villages (Fru Ndi au Nord-Ouest, Ndam Njoya dans le Noun) et racler le reste du pays. Si les partis de Fru Ndi et Ndam Njoya gagnent toujours dans les villages de leurs leaders, qu’est-ce qui empêche Bedzigui, Mboua Massock, Ekindi, Hameni Mbieleu ou Ekane Anicet  de gagner dans leur village ? Même si le peuple est contre la corruption chronique et la pauvreté endémique qui règne au Cameroun, il n’est pas près à choisir l’opposition par défaut. Juste parce qu’on est contre le régime RDPC ne veut pas nécessairement dire qu’on est pour l’alternative que présentent les opposants. Beaucoup d’opposants refusent d’admettre qu’ils ont perdu toute crédibilité aux yeux du peuple. Regagner la confiance du peuple passe par les primaires.

Calendrier national des primaires sur les 11 régions

Un calendrier national des élections primaires est nécessaire.  Que les prétendants au trophée du « candidat unique » de l’opposition parcourent les 10 régions et 354 arrondissements que compte le Cameroun. Que Fru Ndi, Ndam Njoya, Hameni Bieleu et autres offrent des débats télévisés intra-opposition aux Camerounais. Si la CRTV les boycotte, Équinoxe et Canal 2 feront l’affaire. Quelle est la différence entre Ekindi et Mboua Massock ? Entre Ekane Anicet et Bedzigui ? Qu’est-ce que  Ndam Njoya  offre qui soit tellement différent de Fru Ndi ? Voila ce que le peuple veut savoir. La 11ème région du Cameroun (la diaspora) aura son mot à dire. Organiser les primaires à Londres, Berlin, Bruxelles, Paris, Washington ou Beijing n’est pas un problème. Les ressources humaines et financières sont là. Si les leaders d’opposition passent encore par un hui-clos  pour choisir candidat parmi eux (comme en 2004), au cas où le perdant rejette le verdict, le peuple ne saura qui croire puisqu’il n’a jamais été invité dans la danse. L’opposition ne pourra que subir une déculottée aux urnes, même avec un « candidat unique ».

L’échec des intellos

Il existe 3 écoles de pensée dans l’opposition camerounaise : D’un coté il ya ceux qui croient qu’une victoire de l’opposition passe par un candidat unique,  de l’autre ceux qui rejettent le concept de candidature unique de l’opposition et enfin ceux qui passent leur temps à justifier leur échecs.

Les pro-« candidat unique »

Ceux-là pêchent par une certaine naïveté à croire qu’un « candidat unique de l’opposition » est tout ce qu’il faut pour automatiquement déloger Biya d’Etoudi. Cette vision est trop paresseuse et simpliste. Il ne suffit pas seulement de trouver un candidat unique de l’opposition, la manière dont ce candidat est trouvé compte. Il faut le faire en associant le peuple à travers des moyens démocratiques. Deuxièmement, avoir un candidat unique peut augmenter les chances de l’opposition sans garantir une victoire. Cependant au cas où le régime RDPC vole une victoire d’un candidat démocratiquement porté à la tête de l’opposition, ce dernier aura la force morale de mobiliser la nation toute entière pour réclamer son droit. Voilà pourquoi les villes mortes de 1993 ont mordus. Beaucoup ont cru à une victoire de l’opposition. Les opposants ont profité de ce sentiment d’injustice pour créer un soulèvement populaire. L’opposition d’aujourd’hui rongée par l’égoïsme ne peut espérer un sacrifice pareil du peuple que si et seulement si leurs leaders commencent par sacrifier leurs propres egos pour l’intérêt supérieur de la nation. Choisir un candidat unique c’est sacrifier les égoïsmes des uns et autres.  

Les anti-« candidat unique »

Bien que moins médiatisé, le second groupe rejette le concept de candidature unique de l’opposition. Pour Jean Takoungang : « La candidature unique n’est qu’un alibi inespéré offert aux dictatures tropicales pour justifier leurs fraudes et nombreux hold-up électoraux, …». Pour lui,  il est anti-démocratique d’esquiver la pluralité électorale en inventant la notion de candidature unique de l’opposition. L’erreur de ceux-ci c’est de n’envisager qu’un candidat unique choisi à hui-clos par des politiciens dans une chambre noire. Si le processus est transparent avec la participation du peuple, il n’ya rien de plus démocratique. 

Les pleurnichards

Certes, la démocratie made in Cameroon coute moins chère que les ordures du marché Mokolo, seulement le bas peuple n’en a que foutre. Le peuple cherche un homme ou un groupe d’hommes capable de les sortir de la galère, point. Passer le temps à se plaindre du code électoral, de L’Elecam et n’est qu’un signe d’échec. S’il est vrai que RDPC a tribalisé le champ politique au Cameroun, rien n’empêche l’opposition de tourner cette balkanisation en sa faveur. C’est noble de rêver d’un Cameroun idéal où le peuple ne vote pas les appartenances ethnique, pour l’instant il faut faire avec le Cameroun qu’on a devant nous. Dans ce Cameroun, le tribalisme politique est la norme et non l’exception. Si les leaders des 200 partis d’opposition se concentrent chaqu’un dans son village, la majorité des 350 arrondissements  ne pourra que basculer. Avec une majorité parlementaire, l’opposition pourra modifier le code électoral.

Quant-aux présidentielles, nos ancêtres les Gaullois nous ont appris que ces élections se font à 2 tours si personne n’obtient plus de 50% des votes au 1er tour ;  John Fru Ndi avait donc au moins droit à un 2ème tour en 1992. Cependant, il revient à l’opposition d’aujourd’hui de faire preuve de créativité. Mboua Massock a crée  « les villes mortes ». En en absence d’un système électoral à 2 tours, l’opposition doit créer son premier tour (c’est-à-dire les primaires comme au pays de Barack Obama). Que celui qui en sorte vainqueur aille retrouver Biya sur le ring. La bataille avec le RDPC sera en fait « le  2ème tour » où la nation pourra choisir entre 2 visions.

© Avec Camer.be : Idriss Baron


20/07/2010
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