Cameroun: Bernard A. Muna demande un mandat de transition
Après avoir fait acte de candidature en déposant son dossier à Elecam et le double à la Cour suprême, le candidat de l'Alliance des forces progressistes (Afp), a rencontré les journalistes au détour d'une conférence de presse pendant laquelle il a décliné son projet programme, sa vision et ses ambitions pour le Cameroun de demain.
Vendredi, 2 septembre 2011. Il est presque 12 heures 20 minutes, lorsque le candidat Bernard Muna, président national de l'Alliance des forces progressistes (Afp), arrive dans les bureaux d'Elecam à Yaoundé accompagné de cadres de son parti, entre autres, le 2è vice-président Pascal Zamboué qui affiche avec fierté le reçu de versement des cinq millions Fcfa délivré par le trésor public (représentant les frais de cautionnement du candidat), Maidadi Saidou, Sg du parti, et Alice Sadio, son adjointe, en charge de la communication.
« Les Camerounais ont besoin d'un candidat crédible, intègre, honnête ; un homme qui a de l'amour pour son pays. Quelqu'un qui est capable d'asseoir le changement tant souhaité et attendu », clame-t-il. Pas question de spéculer sur l'oiseau rare dont il est question. « Je suis le candidat crédible, capable d'impulser le changement et la refondation d'une nouvelle société camerounaise portée vers des valeurs éthiques ; la métamorphose des mentalités. Je suis prêt à œuvrer pour un pays qui s'ouvre à de nouveaux investisseurs en tordant le cou à la corruption qui à ce jour, est un véritable fléau, frein au développement », poursuit Ben Muna.
Interrogé sur une candidature unique de l'opposition, le candidat de l'Afp pense qu'après 20 ans de tentatives et de recherche de l'oiseau rare, l'opposition camerounaise a fatigué le peuple qui par voie de conséquence, n'y croit plus. « De 1992 à ce jour, toutes les tentatives ont échoué. Les Camerounais n'ont plus foi qu'on peut trouver ce candidat, même s'ils ont foi au changement. D'où la nécessité d'avoir quelqu'un comme moi, capable en ce moment, de leur rapporter ce changement. Mes ambitions pour le Cameroun sont clairement déclinées dans mon programme politique baptisé : ‘ensemble, reconstruisons le Cameroun’ et la plate-forme que je propose aux Camerounais », explique-t-il.
Ben Muna se sent déjà dans la peau du prochain président de la
République élu au terme de la présidentielle de 2011 et se positionne
comme l'homme de la situation, le chef de l'Etat d'un régime de
transition pour la reconstruction et la réconciliation. Le gouvernement
de la transition étant ici, celui qui va accorder une attention
particulière à la fourniture en eau potable ; à la construction des
infrastructures routières ; à la fourniture des équipements et des soins
de santé; à la promotion de l'agriculture. « Je m'engage
solennellement à n'effectuer qu'un seul mandat de cinq ans. A 71 ans, je
n'ai pas besoin de m'éterniser au pouvoir. J'accepte de changer la
société pour la laisser à une jeunesse consciente, responsable et
crédible. Une jeunesse débarrassée de tous les avatars et les fléaux
tels que la corruption », lance Ben Muna.
Focal. Plaidoyer pour des institutions fortes et inviolables
Tout en décriant la ruse du président du Rdpc qui a subtilement désarçonné l'opposition en convoquant le corps électoral alors que beaucoup de poids lourds étaient encore dans l'impréparation, Ben Muna répondant samedi aux questions de journalistes, évacue l'effet de surprise et pense que la « naïveté » de quelques leaders politiques qui ne seront pas prêts à la date, n'est pas à plaindre; nul ne pouvant se prévaloir de ses propres turpitudes.
Il évacue toute forme d’appel au boycott et se dit prêt et déterminé pour la bataille électorale du 9 octobre. « Je suis prêt à combattre le Rdpc; car son candidat s'affaiblit à force de recevoir les coups. La démocratie ne tombe pas du ciel. C'est une conquête perpétuelle qui demande de rester en permanence sur les feux de la rampe. Nous sommes en train de construire une société démocratique qui appelle au respect de la constitution, au respect des lois et les institutions de la République », clame-t-il.
Le candidat de l'Afp pense que la création d'un Cameroun fort, développé et prospère, passe inéluctablement par l'élaboration d'une constitution qui rencontre l'assentiment et les aspirations de tous les Camerounais. Une constitution où la séparation des pouvoirs est clairement établie ; une loi fondamentale qui survit à ses géniteurs et qu'on ne peut toucher, ni tailler, dans le souci de faire plaisir à un homme, ni même de l'éterniser au pouvoir.
« Travaillons dans le sens de toujours faire dominer l'intérêt général. Un pays de bâtisseurs se reconnaît par la solidité de sa constitution et le respect dû aux institutions. Je vais veiller à ce que chaque Camerounais respecte la constitution. Nous ne sommes pas condamnés à être des éternels voleurs, corrupteurs et corrompus, des menteurs, des tricheurs et des imposteurs. Faire régner une justice sociale, redonner confiance aux Camerounais et améliorer leurs conditions de vie... j'en fais mon serment », conclut Bernard Muna.
Souley ONOHIOLO