Cameroun : Au coeur de la présidence de la République bis
Ferdinand Ngoh Ngoh.L’évocation de la présidence de la République
charrie à la fois crainte, admiration et interrogations dans
l’imaginaire collectif camerounais. Ainsi, au sein de l’opinion
publique, les synonymes pour désigner cette institution ne se compte
plus. Quand on ne parle pas du « Palais » ou du « saint des saints », on
la qualifie de « Etoudi » ou du «château ».
En tout état de cause, à
voir les bousculades, y compris des gens de la haute société, lors de
la traditionnelle garden-party le 20 mai, pour ne citer que ce cas, il
est indubitable que ce Palais là exerce un magnétisme sur des personnes
même les plus insoupçonnées. Beaucoup souhaiterait à coup sûr que le
gouvernement instaure, comme c’est le cas en France, une « journée du
patrimoine », sorte de journées portes ouvertes pour lever un tant soit
peu le mystère sur le joyau architectural où travaille le chef de
l’Etat.
Hormis le coté découverte, la présidence de la
République, qui pèse 47,427 milliards Fcfa dans le budget 2012 (contre
45,352 milliards en 2011) traîne aussi l’image d’un «cimetière des
dossiers» et d’une administration d’accaparement des principaux leviers
du dispositif institutionnel (Défense, Contrôle supérieur de l’Etat,
désormais les Marchés publics, etc.). En effet, ils sont nombreux, les
citoyens qui comprennent peu au fonctionnement du centre de décision de
l’Etat. On ne sait non plus qui y travaille et dans quel segment. Cette
situation fait ainsi le lit du trafic d’influence, surtout dans
l’attente de décrets significatifs du chef de l’Etat, à l’instar du
remaniement ministériel.
Les «mieux informés» soutiennent qu’un
gouvernement parallèle siège à la Présidence, torpillant, dans de
nombreux cas, les initiatives des ministres du « gouvernement formel ».
Dans un «régime hyper présidentialiste», où le Président, et par
induction la présidence de la République, est l’alpha et l’oméga du
système, avouons qu’il ne s’agit pas toujours d’un conte de fées !
Comme
Prométhée, le quotidien Mutations est allé voler le feu du ciel (la
Présidence) pour le partager avec ses lecteurs. Le présent dossier fait
ainsi le tour de l’organigramme formel, non sans évoquer, les subtilités
de l’organigramme informel de cette institution.
Georges Alain Boyomo