Cameroun : attention, danger, « Tout peut arriver à tout moment », avertit le rapport de l’ICG
Cameroun : attention, danger, « Tout peut arriver à tout moment », avertit le rapport de l’ICG
mercredi 21 juillet 2010 par
L’ONG International Crisis Group (ICG) s’inquiète des « dangers d’un régime en pleine fracture », titre d’un rapport sur le Cameroun, publié le 24 juin. Les perspectives s’avèrent plutôt sombres, dans un pays dont le président vieillissant, Paul Biya, 77 ans, au pouvoir depuis 28 ans, se distingue surtout par ses absences. Pour mémoire, le chef de l’État camerounais n’a passé que 138 jours dans son pays en 2009, coulant le reste de l’année sur les rives du lac Léman, en Suisse, où il loge dans un palace.
« Tout peut arriver à tout moment », avertit le rapport de l’ICG. « L’argent accumulé par certains dignitaires du régime pourrait leur permettre de financer une guerre », tandis que les émeutes de février 2008 pourraient de nouveau embraser Douala, ville frondeuse. Aussi le think tank demande-t-il à la France et aux États-Unis de faire pression pour la mise en place d’institutions (Sénat, Conseil constitutionnel et régions), de manière à éviter « l’éventualité de violences lors d’une transition, y compris si celle-ci était causée par un événément imprévu comme le décès en fonction du président ».
Car l’enjeu, désormais, c’est « l’après-Biya ». L’incertitude, face à l’absence de schéma clair pour la succession, fait penser aux scénarios qui se sont déjà joués au Gabon voisin, mais aussi en Côte d’Ivoire et en Guinée. Deux pays lourdement pénalisés par les crises politiques qui ont suivi la mort de leurs présidents à vie, Félix Houphouët-Boigny et Lansana Conté.
Source : Libération