Cameroun, Archives nationales: Vers l'amnésie ?

Cameroun, Archives nationales: Vers l'amnésie ?

 

Archives Nationales:Camer.bePeu connu du public, la structure croule sous le poids des années. Sa restructuration ne semble pas être à l'ordre du jour.Les Archives nationales sont une Direction du ministère de la Culture. Un décret présidentiel crée la structure en mars 1952. Sa mission est alors de « stocker et conserver tous les documents écrits pouvant servir et intervenir dans l’histoire du Cameroun ». Le bâtiment à l’allure coloniale qui abrite les archives fait face au tribunal du Mfoundi, centre administratif. Malgré la plaque portant l’inscription « Archives nationales », très peu de personnes identifient aisément ou accordent une attention au lieu où l’on stocke « la mémoire du Cameroun ». « Je fréquente très souvent le coin mais, je n’ai jamais vraiment remarqué cette maison », avoue un usager du tribunal. « Ce bâtiment n’a rien d’attirant. Je le trouve vieux », affirme Adrienne, une tenancière de « Call box » non loin des Archives nationales.

Plusieurs camerounais ignorent jusqu’au rôle de cette structure. « Je crois qu’on y garde des documents sur l’histoire du pays », hésite un étudiant. « C’est là bas qu’on garde tous les documents issus des administrations », croit savoir Edgar Nanga, un fonctionnaire.

L’intérieur de la bâtisse est assez spacieux. Des ouvrages sont posés à même le sol dans certains couloirs. Par exemple dans celui où se situe le bureau du Directeur, l’une des rares pièces offrant un minimum de convivialité.

Pour le reste, la poussière, l’humidité et la moisissure s’installent chaque jour davantage. La salle de lecture contient plusieurs tables sur lesquelles s’amoncellent une paperasse vieillie.

Des journaux datant des années 80 côtoient des traités signés il y a deux siècles et rédigés en anglais ou en allemand. « Nous recevons des éditions récentes de certains journaux. Mais, il n’y a pas beaucoup de nouvelles arrivées. A vrai dire je peux même dire qu’on n’en reçoit pas par rapport à ce qu’on devrait », confie un employé des Archives nationales.

Les documents sont entreposés au sous sol. Une sorte de grand hangar dans lequel sont entassés pêle-mêle des papiers, chemises et ouvrages de natures diverses. «

Cette salle n’est pas appropriée pour conserver des documents pour le long terme. On a déjà dressé toute sorte de rapports à ce sujet mais rien ne se passe », lance dépité, un agent en service au Archives nationales.

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© Emergence n°004 du mardi 22 juin 2010 : GHISLAIN AYINA



23/06/2010
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