Cameroun: Appel à Jean Lambert NANG pour la création d’une Fondation Canon de Yaoundé (FCY)

Cameroun: Appel à Jean Lambert NANG pour la création d’une Fondation Canon de Yaoundé (FCY)

Raoul Nkuitchou:Camer.beCher Jean-Lambert,Tout d’abord, permettez-moi d’adresser, en ces temps de fêtes, mon respect et mes amitiés à vos lecteurs ainsi qu’à votre famille et à vous-même.Ancien supporter du Canon de Yaoundé, j’ai lu avec déchirement votre bel hommage à l’équipe qui a porté toute ma jeunesse au Cameroun, et évidemment celle de centaines de milliers d’autres personnes au pays et bien au-delà (Le Jour quotidien du 13 décembre). Je ne sais pas si vous êtes personnellement des nôtres – supporters et anciens du « Kpa-Kum » –, ou si votre tribut tient simplement à votre amour du jeu et à votre conscience professionnelle. Qu’importe ! Vous savez bien que le roi Mbapè Leppé n’appartient pas qu’aux anciens supporters de l’Oryx de Douala. Vous avez vu juste. Oui : il n’est pas possible que le Canon de Yaoundé, cette formation qui a écrasé le football africain à une époque comme même le FC Barcelone ne le fait aujourd’hui en Europe, n’ait pas un Siège décent dans notre capitale.

Où les jeunes Camerounais d’aujourd’hui iront-ils apprendre que notre club tapait le Tout-Puissant Mazembé aller et retour ω Comment allons-nous faire pour que nos enfants ne nous prennent pas pour des radoteurs, lorsque nous leur raconterons que les équipes du Maghreb payaient la CAF pour échapper au Canon lors des tirages au sort ! Sans des preuves, qui nous croira lorsque nous rappellerons que les joueurs du club de Nkoldongo mettaient les professionnels « européens » sur le banc chez les Lions Indomptables ω

Cher Jean-Lambert,

Je vous lance un appel amical et solennel, au nom du football camerounais, et d’ailleurs universel. Initiez la création d’une Fondation Canon de Yaoundé (FCY), pour récolter des fonds en vue de financer l’édification d’un petit immeuble – chic, quand même ! – qui servira la gloire de cette association sportive qui a tant donné au football et à la réputation du Cameroun.

Bien sûr, je vous recommanderai de prendre quelques précautions, pour rassurer les donateurs du pays et de l’étranger. Vous vous entourerez d’une petite équipe d’experts (Comptable, Avocat, Notaire, etc.) et de quelques signatures (Ministère des sports, FECAFOOT, CAF). On ne sait jamais ! Jean Mony – Manga Onguené pour les non initiés –, que j’avais croisé un jour dans un aéroport, et auprès de qui je posais déjà le problème que vous venez d’éclairer, m’avait dit comment eux les anciens n’arrivaient à rien faire dans la bonne direction, à cause des problèmes bien de chez nous. Il vous faudra être tenace. Et vous aurez ce qu’il faut.

Le terrain ω Notre ancien capitaine, le docteur Abéga, reconverti victorieusement dans la politique, se débrouillera pour nous en trouver un. Le plan ω J’ai quelques copains Architectes : ils se battront pour nous fournir gracieusement ce dont nous aurons besoin. Si on se débrouille bien, on aura même quelques fournitures supplémentaires. Qui n’a pas envie, parmi les architectes, de voir son nom plaqué à l’entrée du Siège du Canon de Yaoundé ! Les finances ω On fixera la souscription à 10000 CFA, pour les simples comme nous ; 1000000 à 2000000 CFA pour les mécènes ; et 10000 € (ou plus) pour les anciens professionnels passés par chez nous. Et on en a plein !
Tenez, une idée. On ira voir Tommy – l’homme qui a inventé le « long courrier » – et on lui demandera sa contribution, plus un petit quelque chose. Faisons en sorte d’enquiquiner Jojo – Joseph Antoine Bell pour la FIFA. Quoi alors ω « Tu donnes 10000 pour le Siège, et comme il n’aime pas que tu lui passes devant, il initiera quelque chose pour l’Union de Douala qui n’a pas de siège non plus. »

Marquons-leur un but aux Kamakaï Nassara, comme au bon vieux temps !

Peut-être même que Bell enverra ses 2 fois 10000 pour le siège du Canon. En plus, le président de l’Union de Douala c’est un grand cousin, Faustin, un fier comme les gars de New-Bell qui ont réussi. Il aura envie de faire comme nous. On fera ainsi renaître cette vieille rivalité qui manque cruellement au football national depuis deux décennies maintenant. Voyez ce que ça rapporte à l’Espagne, que cette « guerre de cent ans » entre le Réal et le Barca !

On les battra. C’est clair. Nous avons formé Jacquot – Songo’o, il sait lui-même que ce n’est pas le Dragon du quartier Haoussa là-bas à Douala qui aurait fait de lui le millionnaire en euros qu’il est devenu en Espagne. François Omam Biyick va donner sa part, et grâce à lui nous obtiendrons la part du grand Roger – Milla pour les sponsors. Parce que si notre joueur, le doux Omam Biyick, n’avait pas battu les Argentins en 1990, Roger ne serait aujourd’hui qu’un ancien du « petit » TKC et de Bastia !!! Il y en a d’autres. Achille Emana, la star de Séville, n’est-ce pas le fils de « Essuie-glaces » ω Est-ce qu’il sait qu’il n’y a pas un endroit à Yaoundé où l’on peut aller voir ne serait-ce que les photos des misères que son paternel faisait aux défenseurs dans le temps ω Et Kameni de l’Espanyol de Barcelone donnera à son entraîneur Nkono sans même qu’on lui demande. Toutes ces fortunes colossales donneront au moins dix-mille (10000) euros pour construire le Siège-musée de l’équipe qui avait structuré la génération 1980/82/84 des Lions Indomptables, en partie parce qu’il est utile d’établir un lien entre les générations du football camerounais.

Je n’ai pas du tout oublié SEF – Samuel Eto’o Fils, qui sait qu’à Barcelone, dans la ville de ses miracles, on avait déjà vu notre gardien, l’« Araignée noire ». Si vous pensez que cela n’a rien pesé dans ses gros contrats, alors vous vous trompez. Il paraît d’ailleurs que le jeune homme est très généreux. Nous l’aurons notre Siège ! Encore, j'ai failli oublier Ibrahim Aoudou ! Qui se souvient que ce stoppeur, racé comme un Karl-Heinz Förster, a redéfini son poste ω Il nous faut un lieu de "pèlerinage" là-bas à Nkoldongo. C'est sûr que j'en ai oublié ; mais nous irons les chercher en temps utile. Après le Siège il faudra que la FCY règle la question d'un centre d'entraînement digne de notre rang.

Ce qu’on a manqué de faire avec l’Oryx et le Caïman, peut encore être – un peu – réparé grâce à une telle initiative. C’est parce qu’il n’y a pas ce genre de structure au Cameroun, que les jeunes internationaux de notre football ont souvent du mal à bien se tenir. Ce n’est pas du tout de leur faute, si on leur donne tout le temps l’impression que ce sport est né dans notre pays avec eux. Dans cette absence de mémoire, tout le monde est perdant. Il suffit de voir, pour se convaincre de la nécessité de faire vite – tant que les Manga Onguené, les Mbida Arantès, les Jean-Paul Akono, et bien d’autres sont encore disponibles – quelle est la différence de comportement entre des monstres sacrés de l’Amérique du Sud par exemple et nos vedettes de moindre importance. Chaque équipe là-bas est un petit musée. Et ceci explique cela.

© Correspondance : Raoul Nkuitchou Nkouatchet


26/12/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres