Cameroun : Amadou Ali , l’habitué des coups fourrés
Cameroun : Amadou Ali , l’habitué des coups fourrés
Il se présente comme Monsieur propre. Ses visées pouvoiristes sont un secret de polichinelle. Peut-être tente-t-il d’endormir Paul Biya avant de le cueillir.
Il a laissé tomber les masques le 15 juin dernier 2010 en laissant comprendre à l’opinion publique nationale et internationale que tous ceux qui sont arrêtés dans le cadre de l’Opération Épervier n’ont aucune chance de s’en sortir, mettant ainsi à mal le sacro saint principe de la présomption d’innocence. Répondant à une question de Boris Bertolt du quotidien Le Jour qui lui répercutait l’avis des Camerounais qui estiment que l’Opération Épervier est politique, le ministre de la justice, Garde des sceaux avait déclaré : « C’est vous qui le dites. Ce sont ceux là qui font la politique, nous on fait la justice. Je mets quiconque au défis de prouver que ceux qui aux arrêts étaient innocents […] Ceux qui disent qu’ils sont innocents ont bien caché ce qu’ils ont volé ».
Pour Amadou Ali, pas de doute, ils sont coupables, même si la justice n’a pas encore établi la culpabilité de plusieurs d’entre-deux. Le Garde des sceaux sait de quoi il parle, puisqu’au quotidien, il ne cesse de faire pression sur des magistrats, principalement sur les procureurs de la république afin qu’ils orientent les décisions de justice dans le sens de la culpabilité des prévenus. En outre, Réagissant récemment à un éditorial de François Soudan publié dans l’édition n°2561, édition du 07 au 13 février 2010, sur les " prisions d'Afrique », Amadou avait cru devoir apporté un démenti en affirmant que les prisons camerounaises sont « loin d’être des goulags tropicaux ». Il affirmait dans son droit de réponse adressé à cet hebdomadaire paraissant à Paris, qu’au Cameroun la détention d'un prévenu ou d'un accusé est l'exception, la règle étant la liberté. Amadou Ali était conscient que ces déclarations sont fausses.
Toutes les études réalisées sur les prisons camerounaises par le ministère de la justice, l’Union européenne, les organisations de défense des droits humains, toutes les enquêtes journalistiques ont montré que dans les prisons camerounaises on y trouve près de 75 % des prévenus et 25% de condamnés. C’est dire si au Cameroun, la liberté est l’exception et la détention la règle. On dit l’actuel ministre de la justice être le bras séculier de Paul Biya, dans la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics. Le vice-Premier ministre chargé de la Justice a visiblement pris du galon depuis le lancement de l ' Opération Épervier au Cameroun . Amadou Ali est devenu certainement l'homme le plus craint, après Paul Biya, au Cameroun. Il symbolise en même temps toutes les incohérences d'une opération sensée assainir l'administration publique camerounaise.
On l’accuse, à raison, de vouloir à travers l'Opération Épervier, éliminer tous les éventuels candidats, à la succession de Paul Biya. Sa conversation téléphonique avec Edouard Akamé Mfoumou prouve qu'il est un adepte du rouleau compresseur pour ses éventuels adversaires. Amadou Ali est surtout sans pitié. L'affaire des tracteurs indiens a démontré, aux yeux du monde qu'Amadou Ali est loin d'être un exemple. Un des 28 engins agricoles destinés à la mécanisation de l'agriculture au Cameroun a échoué chez le vice Pm au détriment des agriculteurs. L'implication du Minustice, dans l'enlèvement au Nigeria du ''rebelle des monts Mandara'' a fini par convaincre les plus sceptiques sur l'activisme de ce natif de Kolofata. Tout comme, il serait impliqué dans le scandale de la construction du palais de justice de Nkongsamba où des millions de Fcfa auraient été détournés. Certaines mauvaises langues affirment qu’il connaît très bien le dossier, mais peut demander que l’on ouvre une enquête judiciaire parce qu’il serait lui-même impliqué. Vrai ou faux ? Toujours est-t-il la rumeur circule.