Cameroun: Alors que les Camerounais vivent dans l'extrême précarité, Biya et sa cour font la noce à La Baule
Le président camerounais en vacances à La Baule, des dépenses estimées à plusieurs millions d’Euros. Entre la Suisse et la France, le chef de l’Etat a déjà coûté plus d'un million d'euros. France Inter et Radio Fidélité Nantes ont révélé vendredi matin que le président du Cameroun se repose dans un palace (Royal Thalasso Barrière) de La Baule. Paul Biya et sa suite : soit 43 chambres occupées pour un montant journalier de 42 000 euros. Mieux que les vacances de Sarkozy, Bush et Obama réunis dira l'un de nos confrères de Rue 89. Ceci ne représente qu'une estimation car, il se chuchote que le retour de Paul Biya au pays prévu au début du mois de septembre risquera d’être prolongé. Pendant ce temps les séances de shopping grimpent et grimpent
Les vacances du président de la République et de sa suite vont coûter cher au contribuable camerounais. Paul Biya a réquisitionné pour la circonstance un palace de La Baule et n'est pas venu seul : d'après France Inter, sa suite occupe 43 chambres dans les deux établissements, pour un montant global estimé à 42 000 euros par jour. Soit une facture totale qui devrait approcher le million d'euros, puisque la délégation présidentielle reste trois semaines sur place.
Quelles que soient les raisons qui expliquent le choix du Président de descendre à cet hôtel de luxe, on doit en vérité dire que ce séjour présidentiel est de ceux qui marquent les Finances de l’Etat. Et comme le chef de l’Etat est connu pour sa générosité pour ses militants, on peut sans trop de risque avancer que ce montant ne prend pas en compte les enveloppes qu’il offre à ceux qui l’approchent sans oublier les membres de sa confrérie religieuse et ses sbires.
Pour le cas de ce séjour français, toutes ces dépenses faramineuses se font avec l'aval des autorités françaises à l'instar du maire UMP de La Baule, Yves Metaireau, qui, selon France Inter, a pu dans la journée d'hier (vendredi 28 août 2009, Ndlr) décoré le chef de l'Etat camerounais de la médaille d'honneur de la ville en tant que « nouveau résident secondaire ».
Selon la même source, le maire, comme tous les commerçants du coin, apprécient ces généreux touristes qui ne lésinent pas à la dépense pendant qu'ils déclarent eux mêmes leurs biens et ne peuvent pas imiter leurs touristes président. Une manière de dire au président camerounais et sa suite « Venez nous enrichir pour mieux appauvrir votre peuple »
Selon Ouest France, sous la plume de Franck Dubray, la France vient de réitérer son aide au Cameroun en confirmant le versement de 537 millions d’euros sur cinq ans pour le désendettement et le développement du pays. Avec ces multiples dépenses organisées à ce rythme par Paul Biya et son épouse , en cinq ans, rien ne sera fait et le peuple camerounais à qui est destiné cette aide ne l’aura reçu que sur les chiffres transcrits sur des papiers. Au fait, qu’avons-nous jusqu’ici reçu comme rapport de ces différentes aides que l’on énonce chaque année ici et là en faveur du Cameroun ?
Rien à faire désormais chez nous. Pour peu que l’on soit chef de l'Etat, on se permet de dilapider en grande pompe les richesses de son pays au mépris total du peuple. Doit-on s’en féliciter ou plutôt s’en inquiéter ? La question mérite d’être posée dans notre société où le rêve de bien vivre se conjugue au passé simple de l'indicatif.
Pourquoi dilapider tant d'argent alors que tout récemment et plus précisément en février 2008, des jeunes sont descendus dans les rues de nos villes et villages pour réclamer les conditions de vies meilleures suite à la cherté de la vie au Cameroun?
Nous sommes dans un pays où l'on remarque l’absence totale de perspective pour le citoyen à qui les décideurs (commerçants de la république) et ceux du pouvoir de Yaoundé, ont confisqué même le droit de rêver ; vivant plus que jamais au jour le jour, heureux de voir venir le soir pour s’endormir dans le délestage de l’Aes SONEL quand il peut, et surpris ou malheureux d’être encore en vie le lendemain au lever du jour.
Le Cameroun est devenu en moins de deux décennies un vaste enclos carcéral, un cimetière de l’élite intellectuelle et de la pauvre population, du moins pour la majorité. Nos écoles ne forment plus que des diplômés sans avenir. Nos routes n’ont plus que de noms, nos hôpitaux devenus de véritables mouroirs.
La tricherie, la corruption ont tué la nation. L’impunité s’est installée avec record Idem pour l’insécurité qui a pris du temps pour construire son nid. Nos parents sont incapables de nourrir leurs progénitures. Leurs progénitures incapables de subvenir à leurs besoins même les plus élémentaires. D’où la tendance à aller rechercher ces besoins voir même mendier chez le voisin (pays étrangers). Cette tare de notre société est un véritable crime contre l’humanité puisqu’elle condamne des êtres doués, pleins de capacité et donc ayant une vocation remarquable, celle de l’être humain à croupir dans la misère.
Croire que l’on pourra se développer et développer les siens en dépensant plus de 42 000 Euros par jour dans un palace à l'étranger est un péché contre un peuple qui ne demande qu’à survivre comme c’est le cas actuellement au Cameroun. Toutes ces dépenses ne viennent que corroborer avec ce que nous pouvons qualifier de « biens mal acquis ». Quand on bel et bien travaillé à la sueur de son front, on ne peut pas se permettre de telles dépenses.
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