Cameroun - Affrontements interethniques à ebolowa : Incertitude sur l’indemnisation des victimes

Cameroun - Affrontements interethniques à ebolowa : Incertitude sur l’indemnisation des victimes

Cameroun - Affrontements interethniques à ebolowa : Incertitude sur l’indemnisation des victimes 143 boutiques pillées et de nombreuses motos cassées ou volées. Les indemnisations s’élèvent à des centaines de millions de Fcfa». C’est le bilan du recensement fait par la commission d’évaluation des dégâts des émeutes du 25 juin 2010.

La révélation est d’un membre de la commission ayant requis l’anonymat. D’après notre source, « ce sont des informations délicates qu’il ne faudrait pas rendre publiques dans le souci de maintenir le calme actuel. Qui pourra s’engager à payer une note aussi lourde ? ».

Notre source ajoute que « les rapports ont été acheminés au cabinet civil de la présidence de la République et au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Si ces deux hiérarchies peuvent faire quelque chose, tant mieux, si rien n’est fait, les victimes peuvent considérer ces pertes comme des accidents qui peuvent arriver dans la vie. En accusant les Bulu, doit-on les arrêter tous, pour les traduire en justice ? ».

Le membre de la commission d’évaluation des dégâts des émeutes du 25 juin 2010 à Ebolowa déplore en outre que « le recensement des pertes ait été fait uniquement sur la base des déclarations des victimes. C’est ainsi que plusieurs victimes pouvaient avancer des sommes fantaisistes pour gonfler leur chiffre d’affaire ». Autre fait à déplorer selon notre source, « il est revenu à la commission que plusieurs membres de la communauté Bamoun n’ayant pas été victimes des pillages se sont fait enregistré. Résultat, la note est devenue trop lourde pour les pouvoirs publics ».

Ces propos sont corroborés par Mbouobouo Issofa, victime des émeutes du 25 juin dernier qui dénonce l’opportunisme de certains de ses frères Bamoun et des autres communautés venus se faire enregistrer pour alourdir l’enveloppe. « Nous proposons aux autorités une enquête sur le terrain, afin de recenser les vraies victimes ». Mardi, 20 juillet 2010, au marché central d’Ebolowa, la vie semblait avoir bien repris son cours normal. L’affluence est en effet celle des grands jours, les vendeurs ont repris droit de cité et les stigmates des pillages du 25 juin 2010 ont totalement disparu.

© Le Jour : Jérôme Essian


23/07/2010
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