Cameroun : Abel Mbengué , "Je n’aurais pas remboursé si j’étais concerné"
Cameroun : Abel Mbengué , "Je n’aurais pas remboursé si j’étais concerné"
L’observateur «averti» du monde du football analyse l’affaire du trop perçu.
Quel commentaire vous inspire l’affaire
des 235 millions Fcfa de trop perçu par des membres de la délégation
camerounaise au Mondial 2010 ?
Je suis écœuré devant l’exploitation de ce dossier. Cela veut
dire que n’importe qui peut faire notre travail, n’importe qui peut
faire partie de la corporation des médias. Je suis triste devant la
paresse ou alors l’irresponsabilité avec laquelle on traite ce
feuilleton. Est-ce la première fois dans ce pays qu’on parle des mots
gratification ou prime ? A ma connaissance, toutes les administrations
ont la culture des primes ou des gratifications. Est-ce qu’une seule
fois, l’on a demandé aux membres d’un projet de rembourser leurs primes
parce que le projet n’a pas abouti ? Est-ce qu’un jour à des gens qui
perçu de l’argent de manière légale et réglementaire de rembourser ?
Est-ce qu’on les a trainés dans la boue comme nous le faisons
aujourd’hui pour certaines personnes ? Moi, je dis il y a un texte qui
existe. Tout le monde est d’accord. Qu’on publie donc ce texte
réglementaire qui ne date pas de la Coupe du monde 2010. Publions ce
texte pour mettre tout le monde d’accord. Au lieu de jeter des noms en
pâture à la vindicte populaire. Les journalistes qui perçoivent des
gratifications dans les administrations seraient-ils heureux de voir
leurs noms apparaitre dans les médias ? Le texte qui encadre la
répartition des primes existe avant le ministre des Sports et le Premier
ministre actuels. Sachons gérer sereinement l’information. C’est très
important.
Est-ce que tous les membres de la délégation camerounaise devaient percevoir la prime de participation ?
Seul le décideur sait pourquoi il a mis X et Z et non A et B comme
bénéficiaires de la prime. Le texte dont je parle existe avec des
fonctions mais pas des noms. Ce sont des titulaires de fonctions et non
des noms. Il faut faire la part des choses. Voilà comment je traiterai
une telle information que de jeter des noms à la vindicte populaire.
Qu’en est-il du cas du président de la
Fécafoot dont le communicateur dit qu’il n’a rien perçu alors que son
nom apparait sur la liste rendue publique par le Minsep ?
Je sais qu’il y a une pression. Iya doit partir, Iya doit
partir…vous savez combien de personnes devraient partir ? Soyons
sérieux. Pourquoi Iya ? Pourquoi vous ne mettez pas l’accent sur le fait
que pour une fois la fédération a accompagné la participation des Lions
indomptables pour des centaines de millions Fcfa. Alors que par le
passé, on disait que la fédération à bouffer de l’argent. Je ne suis pas
un fonctionnaire de la Fecafoot, mais j’essaye d’être serein dans la
compréhension de l’information. M. Iya Mohamed n’a pas touché, il faut
vérifier l’information.
Le Sg de la Fécafoot affirme qu’il a perçu puis rembourser le trop perçu et sa cellule de communication affirme le contraire ?
Le secrétaire général dit qu’il a touché de l’argent, eh bien
moi je dis non. Parce que conformément aux textes M. Iya est
effectivement sur la liste, en qualité de président de la fédération
camerounaise de football. Vous voulez que je vous dise, moi je n’aurais
pas remboursé si j’étais concerné parce que c’était un délit.
D’aucuns pensent que si les Lions
n’avaient pas réussi une si piètre prestation, le scandale n’aurait pas
éclaté. C’est aussi votre avis ?
Vous avez-vous-même su tirer la conclusion. Je vous redis que les primes
dont il s’agit ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a longtemps que le
ministre Joseph Owona les a réévaluées. Les journalistes encouragent
l’émotion populaire. Ce n’est pas notre rôle, cher confrère.
Au-delà, cette affaire ne passe-t-elle pas
pour la partie visible de l’iceberg d’une certaine gabegie autour des
Lions indomptables?
Pourquoi est ce que de grosses sommes d’argent ne circuleraient
pas dans les milieux du football ? Le stade est le lieu idéal de
rendez-vous multiculturel. Vous connaissez un autre rendez-vous aussi
rassembleur. Et puis, si le football sait fructifier son argent, où est
le problème. Surtout si cet argent est géré dans la transparence.