Cameroun : 200 millions Fcfa contre l’homophobie
Cameroun : 200 millions Fcfa contre l’homophobie
Appui. L’Union européenne va financer un projet d’assistance et d’encadrement aux homosexuels.
L’Union européenne vient d’accepter de financer le Projet d’assistance
et d’encadrement aux minorités sexuelles. Le Paemh, d’un montant de 300
000 euros, près de 200 millions de francs Cfa, a été conjointement monté
et présenté par Sidado, Cofenho, le Collectif des familles d’enfants
homosexuels, et Adefho, l’Association de défense des homosexuels,
dirigée par maître Alice Nkom. Il a démarré depuis le 22 décembre 2010
et s’étendra sur 24 mois.
Le Paemh vise à réduire de 50% le taux d’interpellation pour faits
d’homosexualité. Actuellement, révèle Stéphane Koche, coordonnateur du
projet, « au Cameroun, 200 personnes sont interpellées chaque année et
gardées à vue arbitrairement ». Le projet entend apporter assistance
judiciaire à ces personnes gardées à vue ou incarcérées. Il y aura
également une assistance matérielle et médicale pour des gens
généralement abandonnés et malades pendant leur détention. Un autre
volet du projet prévoit d’ailleurs d’en faire des militants, de les
associer au combat en les outillant une fois sortis de prison.
Le Paemh prévoit, autre volet, de mobiliser la société camerounaise
autour de la question des minorités sexuelles. Un objectif qui passera
par l’identification des acteurs au sein de la société civile
susceptibles d’accompagner la dynamique (prêtres, médecins, avocats,
hommes de médias, etc). Trois séminaires sont en effet prévus à leur
intention. Enfin, le Paemh comporte un volet plaidoyer à deux axes. Le
premier concerne la Cour suprême appelée à se prononcer sur l’article
347 bis du code pénal qui pénalise les relations homosexuelles. Le
deuxième axe touche à l’accès universel aux soins de santé pour les
personnes homosexuelles. Le projet sera mené dans les régions du Centre,
du Littoral et du Sud-Ouest.
Début 2010, la délégation de l’Union européenne au Cameroun avait lancé un appel à propositions pour des projets de promotion des droits de l’homme avec deux axes prioritaires : la promotion des droits de l'homme en milieu carcéral et le respect des droits des personnes vulnérables et stigmatisées.