Camair-Co: Toujours en zone de turbulence
AOUNDE - 16 Avril 2012
© André Michel Bayiha | La Nouvelle
Le feuilleton Camair-co n'arrête pas de s’enrichir en épisodes dans une chronique où le Cameroun semble avoir décidément pris le plus mauvais envol. Le Premier ministre Philémon Yang est-il de ce flou artistique qui n'a toujours pas dit son nom? La question brûle les lèvres de nombreux observateurs.
© André Michel Bayiha | La Nouvelle
Le feuilleton Camair-co n'arrête pas de s’enrichir en épisodes dans une chronique où le Cameroun semble avoir décidément pris le plus mauvais envol. Le Premier ministre Philémon Yang est-il de ce flou artistique qui n'a toujours pas dit son nom? La question brûle les lèvres de nombreux observateurs.
Selon une source crédible, une réunion
secrète s'est tenue à la résidence du Pm samedi le 7 avril 2012. Cette
assise qu'a présidée le patron des lieux, a vu la présence de tous les
directeurs de Camair-Co de couleur noire, quelques membres du conseil
d'administration parmi lesquels le secrétaire dudit conseil, lkomè et
celui que certains proches du Pm présentent comme l'homme le plus
susceptible de perdre le chef du gouvernement par l'entremise de ses
conseils manipulateurs, le célèbre Fabien Nkot, en service à la
primature et directeur du dossier Camair-Co à la primature. Si notre
source ne révèle pas clairement l'objet de cette réunion, elle fait
néanmoins état d'une exclusion quelque peu inexplicable du secrétaire
lkomè de cette rencontre, alors qu'il s'agissait visiblement d'une
affaire Camair-Co qu'il connait sûrement. D'où les premières
interrogations : était-ce une rencontre des membres d'une secte ou de
sorciers exigeant que les non initiés et les intrus soient chassés comme
des malpropres? De quelle façon cet homme était-il dangereux pour la
rencontre? Avait-on peur qu'il ne divulgue quelque secret dans la
gestion cahoteuse de Camair-Co? Ces questions préliminaires cachent une
fondamentale : pourquoi une rencontre de cette envergure peut-elle avoir
lieu à la résidence du Pm et non à l'immeuble Etoile ? L'idée d'une
telle assemblée chez une grosse personnalité de la République ne pose
d'emblée aucun souci sur le plan de la liberté de réunion, mais il y a
tout lieu de s'étonner du caractère informel de cette assise qui met en
évidence l'absence absurde des dirigeants blancs de Camair-Co alors que
c'est eux qui sont concernés au premier chef lorsqu'on évoque le label
Camair-Co. Veut-on déjà les débarquer à la manière dont nous avons vu
mettre dehors les entraîneurs blancs de football? Rien n'est moins sûr.
Toujours est-il que la maison Camair-Co a déjà suffisamment laissé des
fissures au point où on peut de l'extérieur voir le feu qui brûle à
l'intérieur.
L'une des flammes de ce feu dévorant s'appelle l'endettement dans lequel Camair-co ne cesse de s'enliser. Une source digne de foi fait état d'une réunion bilatérale entre Camair-Co et Doual'air, tenue le 12 mars dernier dans la salle de conférence de la direction générale de Doual'air, partenaire privilégié de Camair-co. Cette assise à laquelle ont pris part Christian Josse, directeur général de Doual'air ; Louis Mbouck, directeur de la logistique (Doual'air) ; Patrick Sansorny, directeur de la production (Doual'air) ; Aliyou Njikam, comptable (Doual'air) ainsi que quelques cadres de la Camair-Co tels que Emmanuel Mbozo'o Ndo, directeur général adjoint qu'accompagnaient Magloire Pépin Mougnol, Johan Pauwels, Fritz Wotany, Yvette Gouet, Marthe Nida, Marie Noelle Ndomo et Ruben Oum, avait pour objet principal le paiement des créances dues à Doual'air.
Cette réunion, il faut le rappeler, faisait suite à une instruction donnée à Doual'air par sa hiérarchie à Paris, de suspendre toutes les prestations fournies à Camair-Co pour non règlement de factures. Au cours de cette réunion, on apprendra que des factures impayées au 12 mars se chiffrent à 116 145 090 Fcfa auxquelles il faut ajouter les factures non encore envoyées à Camair-Co qui sont estimées à 24 903 744 Fcfa et les 2 parties ont convenu d'un règlement d'une somme 81 601 138 Fcfa dans un délai qui courait jusqu'au 30 mars 2012 dernier.
Sonnette d'alarme
Certaines sources proches de la gestion Camair-Co indiquent que cette somme ne représente rien à côté du milliard de Fcfa que la maison doit aux Adc. D'autres font état d'une mise en demeure pour non paiement à l'hôtel Pullman à Charles de Gaule, complétant la liste des endettements qui s'allonge surtout avec le loyer du directeur général Van Elk à l'hôtel Akwa Palace dont le non paiement s'élève à 17 millions Fcfa. Pas besoin d'être sorcier pour comprendre que la maison est plus que jamais en danger ou court simplement à sa perte. Dans le rapport qui a sanctionné ce tête-à-tête Camair-Co - Doual'air, on peut lire, «le Dg de Doual'air a estimé que le temps est venu pour Camair-Co de faire des économies sur ses finances par exemple en achetant directement certains produits tels que les boissons auprès des fournisseurs locaux (Sabc, Sosucam, Uccao, Dolait, Tole Tea, Guinness». Autrement dit, Camair-Co serait une victime des spécialistes en dépenses ostentatoires, manquant surtout d'expertise pour savoir ce qui peut être bénéfique pour la maison ou ce qui peut causer un trou financier. Ce qui confirme le ton avec lequel le rapport d'audit avait mentionné l'absence d'expertise comme étant l'une des causes fondamentales du pilotage à vue dont souffre Camair-Co aujourd'hui. Cela est d'autant plus alarmant que la gestion de cette boîte n'est pas seulement nulle mais elle est dangereuse au vu de la méfiance de la quasi-totalité de ses partenaires qui prennent déjà leurs précautions contre ce mauvais payeur. Voilà pourquoi le Dg de Doual'air a indiqué que sa hiérarchie à Paris l'a instruit d'augmenter la caution de Camair-Co et de suspendre les services si elle ne respecte pas les conditions de paiement. Au jour d'aujourd'hui, suivant les dires des partenaires de Camair-Co, la maison n'inspire plus aucune confiance. Le slogan «l'étoile du Cameroun» brille plutôt par sa médiocrité, son management tatillon avec la bénédiction du conseil d'administration. Ce dernier n'a toujours pas montré sa véritable face dans cette affaire, tant il est vrai que Philémon Yang, son patron, semble être de ces docteurs qui ont l'art d'administrer aux malades de la nivaquine contre le cancer du poumon. Des sources très proches de Camair-Co révèlent que le chef du gouvernement disposerait de gros intérêts dans cette nébuleuse qui malheureusement, selon plusieurs rapports de réunion, signale déjà au rouge.
Dans une de nos récentes éditions, nous avons commencé à tirer la sonnette d'alarme sur le rôle « brumeux » du Pm dans l'affaire Camair-Co tout en circonscrivant l'objet de notre inquiétude qui, à ce jour ne cesse de gagner des proportions plus larges. Des recrutements fantaisistes et mafieux à l'installation d'une gabegie systématique en passant les trous financiers signalés par l'audit du cabinet d'expertise comptable Bekolo&Partners, adressé au Conseil d'administration que dirige le Pm, nous avons déroulé le chapelet des soucis qui s'attachent à Camair-Co de nos jours. Tous ces maux qui minent la maison aérienne du Cameroun ont été portés à la connaissance du Pm, patron du conseil d'administration, mais selon notre source, grand sera l'étonnement de l'assistance le 7 avril à son domicile quand le chef du gouvernement arguera qu'il n'est pas au courant des problèmes que connaît notre compagnie aérienne. Certains se demanderont tout bas s'il ne s'agit pas d'une mauvaise foi manifeste, tandis que d'autres se diront que c'est peut-être une façon d'amener le sujet. Sujet, qui va au-delà d'un simple rapport d'audit qui selon des sources concordantes, accable les gestionnaires de Camair-Co, et élit domicile dans les méandres des turpitudes d'un chef de gouvernement aux abois dans une situation qui décidément ne s'arrange pas. C'est clair aujourd'hui que l'on n'est toujours pas sorti de l'auberge ténébreuse de Camair-Co, surtout lorsqu'on voit avec quelle façon rocambolesque et secrète on essaie de résoudre le problème. Au domicile du Pm! Et selon certains observateurs, le Pm est très loin d'être blanchi dans les maux qui éreintent notre compagnie aérienne aujourd'hui. Ils en veulent pour preuve le rôle qu'il aurait joué dans le cadre des recrutements à sa solde à Camair-Co. Ils parlent des fortes sommes d'argent engrangées dans ce processus où les fonds mis en jeu par l'Etat du Cameroun sont passés pour une vache à lait. C'est peut-être conscient des gaffes auxquelles il aurait donné son onction que Philémon Yang initie à son domicile, des rencontres aux allures de messe de minuit dans un véritable royaume d'incertitudes, de croc-en-jambe contre l'Etat camerounais et des malversations de toutes sortes où l'on signale des réseaux étrangers et locaux. C'est peut-être aussi conscient du fait que les étrangers à la tête de la Camair-Co sont en train de bluffer toute la République, qu'Il organise une réunion secrète, à leur insu. Mais au-delà de cette perte en conjectures, un mal apparaît en filigrane : le Pm ne devrait pas s'accommoder d'un poste de Pca où il sera taxé de délit d'initié.
L'une des flammes de ce feu dévorant s'appelle l'endettement dans lequel Camair-co ne cesse de s'enliser. Une source digne de foi fait état d'une réunion bilatérale entre Camair-Co et Doual'air, tenue le 12 mars dernier dans la salle de conférence de la direction générale de Doual'air, partenaire privilégié de Camair-co. Cette assise à laquelle ont pris part Christian Josse, directeur général de Doual'air ; Louis Mbouck, directeur de la logistique (Doual'air) ; Patrick Sansorny, directeur de la production (Doual'air) ; Aliyou Njikam, comptable (Doual'air) ainsi que quelques cadres de la Camair-Co tels que Emmanuel Mbozo'o Ndo, directeur général adjoint qu'accompagnaient Magloire Pépin Mougnol, Johan Pauwels, Fritz Wotany, Yvette Gouet, Marthe Nida, Marie Noelle Ndomo et Ruben Oum, avait pour objet principal le paiement des créances dues à Doual'air.
Cette réunion, il faut le rappeler, faisait suite à une instruction donnée à Doual'air par sa hiérarchie à Paris, de suspendre toutes les prestations fournies à Camair-Co pour non règlement de factures. Au cours de cette réunion, on apprendra que des factures impayées au 12 mars se chiffrent à 116 145 090 Fcfa auxquelles il faut ajouter les factures non encore envoyées à Camair-Co qui sont estimées à 24 903 744 Fcfa et les 2 parties ont convenu d'un règlement d'une somme 81 601 138 Fcfa dans un délai qui courait jusqu'au 30 mars 2012 dernier.
Sonnette d'alarme
Certaines sources proches de la gestion Camair-Co indiquent que cette somme ne représente rien à côté du milliard de Fcfa que la maison doit aux Adc. D'autres font état d'une mise en demeure pour non paiement à l'hôtel Pullman à Charles de Gaule, complétant la liste des endettements qui s'allonge surtout avec le loyer du directeur général Van Elk à l'hôtel Akwa Palace dont le non paiement s'élève à 17 millions Fcfa. Pas besoin d'être sorcier pour comprendre que la maison est plus que jamais en danger ou court simplement à sa perte. Dans le rapport qui a sanctionné ce tête-à-tête Camair-Co - Doual'air, on peut lire, «le Dg de Doual'air a estimé que le temps est venu pour Camair-Co de faire des économies sur ses finances par exemple en achetant directement certains produits tels que les boissons auprès des fournisseurs locaux (Sabc, Sosucam, Uccao, Dolait, Tole Tea, Guinness». Autrement dit, Camair-Co serait une victime des spécialistes en dépenses ostentatoires, manquant surtout d'expertise pour savoir ce qui peut être bénéfique pour la maison ou ce qui peut causer un trou financier. Ce qui confirme le ton avec lequel le rapport d'audit avait mentionné l'absence d'expertise comme étant l'une des causes fondamentales du pilotage à vue dont souffre Camair-Co aujourd'hui. Cela est d'autant plus alarmant que la gestion de cette boîte n'est pas seulement nulle mais elle est dangereuse au vu de la méfiance de la quasi-totalité de ses partenaires qui prennent déjà leurs précautions contre ce mauvais payeur. Voilà pourquoi le Dg de Doual'air a indiqué que sa hiérarchie à Paris l'a instruit d'augmenter la caution de Camair-Co et de suspendre les services si elle ne respecte pas les conditions de paiement. Au jour d'aujourd'hui, suivant les dires des partenaires de Camair-Co, la maison n'inspire plus aucune confiance. Le slogan «l'étoile du Cameroun» brille plutôt par sa médiocrité, son management tatillon avec la bénédiction du conseil d'administration. Ce dernier n'a toujours pas montré sa véritable face dans cette affaire, tant il est vrai que Philémon Yang, son patron, semble être de ces docteurs qui ont l'art d'administrer aux malades de la nivaquine contre le cancer du poumon. Des sources très proches de Camair-Co révèlent que le chef du gouvernement disposerait de gros intérêts dans cette nébuleuse qui malheureusement, selon plusieurs rapports de réunion, signale déjà au rouge.
Dans une de nos récentes éditions, nous avons commencé à tirer la sonnette d'alarme sur le rôle « brumeux » du Pm dans l'affaire Camair-Co tout en circonscrivant l'objet de notre inquiétude qui, à ce jour ne cesse de gagner des proportions plus larges. Des recrutements fantaisistes et mafieux à l'installation d'une gabegie systématique en passant les trous financiers signalés par l'audit du cabinet d'expertise comptable Bekolo&Partners, adressé au Conseil d'administration que dirige le Pm, nous avons déroulé le chapelet des soucis qui s'attachent à Camair-Co de nos jours. Tous ces maux qui minent la maison aérienne du Cameroun ont été portés à la connaissance du Pm, patron du conseil d'administration, mais selon notre source, grand sera l'étonnement de l'assistance le 7 avril à son domicile quand le chef du gouvernement arguera qu'il n'est pas au courant des problèmes que connaît notre compagnie aérienne. Certains se demanderont tout bas s'il ne s'agit pas d'une mauvaise foi manifeste, tandis que d'autres se diront que c'est peut-être une façon d'amener le sujet. Sujet, qui va au-delà d'un simple rapport d'audit qui selon des sources concordantes, accable les gestionnaires de Camair-Co, et élit domicile dans les méandres des turpitudes d'un chef de gouvernement aux abois dans une situation qui décidément ne s'arrange pas. C'est clair aujourd'hui que l'on n'est toujours pas sorti de l'auberge ténébreuse de Camair-Co, surtout lorsqu'on voit avec quelle façon rocambolesque et secrète on essaie de résoudre le problème. Au domicile du Pm! Et selon certains observateurs, le Pm est très loin d'être blanchi dans les maux qui éreintent notre compagnie aérienne aujourd'hui. Ils en veulent pour preuve le rôle qu'il aurait joué dans le cadre des recrutements à sa solde à Camair-Co. Ils parlent des fortes sommes d'argent engrangées dans ce processus où les fonds mis en jeu par l'Etat du Cameroun sont passés pour une vache à lait. C'est peut-être conscient des gaffes auxquelles il aurait donné son onction que Philémon Yang initie à son domicile, des rencontres aux allures de messe de minuit dans un véritable royaume d'incertitudes, de croc-en-jambe contre l'Etat camerounais et des malversations de toutes sortes où l'on signale des réseaux étrangers et locaux. C'est peut-être aussi conscient du fait que les étrangers à la tête de la Camair-Co sont en train de bluffer toute la République, qu'Il organise une réunion secrète, à leur insu. Mais au-delà de cette perte en conjectures, un mal apparaît en filigrane : le Pm ne devrait pas s'accommoder d'un poste de Pca où il sera taxé de délit d'initié.