La
nouvelle configuration du nouveau conseil d’administration de la
Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) est-elle susceptible
d’éloigner, à court terme, cette compagnie de la zone de turbulence ?
Bien malin qui pourra répondre à cette question lancinante.
Depuis le 22 février 2013, les commentaires vont bon train. Certains présagent un avenir radieux pour la compagnie au regard de la qualité des hommes choisis au sein de ce conseil par le chef de l’Etat. D’autres, bien que unanimes sur le choix des hommes, se demandent s’ils auront les mains libres pour mener à bien leur mission de redressement et de rayonnement de la Camair-Co. Au delà de ces supputations, force est de se demander qui sont, en réalité, les trois personnalités désignées par le chef de l’Etat et que les sept autres membres du conseil devront s’appuyer sur eux pour faire de la Camair-Co un firmament. D’abord, Edouard Akame Mfoumou. Cet administrateur civil principal a la particularité d’avoir marqué les usagers positivement à tous les postes qu’il a occupé dans la haute sphère de l’administration.
A l’ex- Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Cameroun (ex-Bicic) où il fût directeur général, l’homme aura brillé par une rigueur certaine dans la gestion et surtout dans le respect de normes prudentielles imposées par le super gendarme des banques en Afrique centrale, la Cobac. Ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances autour des années 1996, il mena une guerre féroce contre des fonctionnaires véreux. Son rebondissement à la Camair-Co n’est pas quelque chose d’anodin. Car, il fût, pendant un certain temps, président du conseil d’administration de la défunte Cameroon Airlines (ex- Camair).
La deuxième personnalité choisie par le chef de l’Etat est un connaisseur du monde de l’aéronautique civil. Il s’agit de Jean-Paul Nana Sandjo. Il a la réputation d’être, dans l’environnement aéronautique, «un cerveau». Ce d’autant qu’il maîtrise jusqu’à la virgule près, non seulement des problèmes de la gestion technique d’une compagnie de navigation aérienne, mais aussi toutes les subtilités qui concourent à sa rentabilité et par conséquent, à son rayonnement.
Jouer à la cour
Le savoir-faire et la compétence de Gns-international ont d’ailleurs suscité l’admiration de la grande firme londonienne AJW-Aviation Ltd. Elle en a fait de Gns International son représentant en Afrique centrale. Voilà autant d’atouts que la Camair-Co pourra tirer de cet expert pour enfin jouer à la cour «des grands» comme Kenya airways, Ethiopien airlines, Air Maurituis, Brussels Airlines, Swiss Air etc. Le conseil d’administration doit compter sur la troisième personnalité désignée par le président de la République, Amadou Bello. Il est l’un des tout premier Président directeur général de la défunte Camair.
Il a certainement des arguments à faire valoir au regard de sa grande expérience. En d’autres termes, la recette qui avait permis, sous son règne, à l’ex-Camair de connaître la prospérité sera mise au profit de la Camair-Co. Pour les autres représentants de l’administration publique, il ressort qu’ils ont un confort intellectuel appréciable et sont suffisamment cultivés pour ne pas être menés en bateau lors des différents conseils d’administration par qui que ce soit. En somme, des hommes neufs pour une nouvelle compagnie. Mais, on saura juger les maçons au pied du mur.