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Cela fait exactement un an que «l'étoile du Cameroun» brille et procure du baume au cœur de plusieurs compatriotes. Mais elle ne semble pas briller pour certains de ses employés qui continuent à attendre leur revenu mensuel un an après le lancement de la compagnie aérienne et malgré le train de vie jugé souvent princier et visible ici et là de certains responsables de la maison. «Cela fait très exactement un an que je n'ai pas perçu mon salaire à Camair-Co. Et là je parle sous le contrôle du directeur général ici présent. Mon bureau ne comporte que quelques chaises et une table modeste, un climatiseur...Il n'a rien du bureau d'un directeur général. Je ne sais pas si vous connaissez dans notre République un autre directeur général nommé par décret présidentiel qui vit dans les mêmes conditions que moi», déclare M. Emmanuel Mbozo'o, le directeur général adjoint de la compagnie aérienne nationale du Cameroun.

Il lui est tout de même rappelé son train de vie qui n'est pas celui d'un démuni. L'air bougon, il rétorque: «Avant ma nomination à la Camair-Co, je menais un train de vie modeste. Maintenant que je suis directeur général adjoint, c'est tout à fait normal qu'il change. Vous parlez de ma maison que vous trouvez luxueuse dans l'arrondissement de Douala Ille. Il ne s'agit pas de ma maison de fonction. Je l'ai achetée à raison de 15 millions sur fonds propres, j'ai déjà avancé 13 millions», se justifie le directeur adjoint qui évite néanmoins d'expliquer de quoi il vit au quotidien.


Chiffres réalisés en un an

C'est le 28 mars 2011 que la Camair-Co est lancée. Un an après, le directeur général, M. Alex Van Elk dresse le premier bilan. Il y ressort qu'en 2011, la compagnie a transporté 109 039 passagers. Le Boeing 767 a effectué 372 vols tandis que le B 737 en a effectué 498. L'on a souvent évoqué l'absence des passagers sur la ligne Douala Yaoundé. Mais les statistiques révélées au cours de la conférence de presse du 21 mars 2011 démontrent une autre réalité. Le taux de remplissage dans cette ligne, apprend-on, oscille entre 60 et 70 %.

Tout à côté, la ponctualité est désormais le nec plus ultra selon les déclarations du directeur général, qui se félicite que celle-ci soit évaluée à 93,07 % dans l'ensemble de l'entreprise. Dans les causes lointaines de la faillite de l'ancienne compagnie aérienne, un doigt accusateur avait été pointé vers l'Etat qui ne payait pas régulièrement ses voyages. Mais actuellement «nous exigeons désormais que tout le monde paie. Je vous rassure que notre Etat a décidé d'être le modèle en ce sens et paie toujours cash quand il sollicite Camair-Co», affirme M. Emmanuel Mbozo'o.

Le démarrage de la Camair-Co a nécessité 32 milliards. En un an, la compagnie aérienne a produit 15 milliards. Un déficit de 9 milliards est signalé: «30 à 40 % de nos dépenses vont dans le carburant. Nous n'entendons garder que des lignes prospères. C'est pourquoi nous avons rapidement supprimé la ligne de Bangui par exemple et ouvert d'autres destinations telles Libreville, Lyon en France, Cotonou, Brazzaville» entre autres, explique M. Alex Van Elk. Sur les 419 employés de cette entreprise, l'on y trouve 155 anciens agents de la défunte Camair, 61 expatriés et 398 Camerounais. Camair-Co comptait 33 pilotes expatriés en 2011. Cette année, il n'y en aura que 14: «Nous continuons à travailler et avons besoin de la collaboration des ministères du Tourisme et du Commerce, des opérateurs économiques. La Camair-Co est une affaire nationale, nous avons besoin de vous dire la vérité, c'est celle que nous avons dites. Nous avons besoin de tout le monde. Nous allons continuer à attendre les financements du gouvernement jusqu'en 2014», déclare le directeur général de la Camair-Co.