La compagnie aérienne nationale a obtenu l’exclusivité du marché du transport en aller-retour des pèlerins camerounais pour le Hajj 2014. Marché qu’elle exécute tant bien que mal.
CONTRAIREMENT À L’ÉDITION 2013 du Hajj où la Commission nationale avait octroyé le marché du transport des pèlerins camerounais à une compagnie étrangère, cette année c’est la Camair-Co qui a obtenu l’exclusivité dudit marché. Une sage décision qui concourt à booster l’activité de cette compagnie aérienne nationale qui a tout le mal à décoller depuis sa création et son lancement effectif en mi 2012. Pourtant, la nouvelle compagnie aérienne nationale qui faisait ses premiers pas avait besoin d’un tel marché pour réduire son déficit d’exploitation qui affichait plus de 15 milliards Fcfa.
Et attendait pour se maintenir une perfusion permanente de l’Etat qui a déjà englouti dans cette entreprise un peu plus de 35 milliards Fcfa. Pis encore, sous la gestion de ses premiers Directeurs généraux Nerlandais. Seulement, si la Commission nationale du Hadj 2014 a cravaché dur pour que le voyage aller pour la Mecque se déroule sans gros incident, le voyage retour connait quelques couacs. Il ya encore quelques jours les passagers ont séquestré les responsables de Camair-Co à l’aéroport international de Garoua de 22h à 12 heures le lendemain matin pour réclamer leurs bagages qui n’étaient pas arrivés dans le même vol. Il avait fallu beaucoup de négociations pour faire entendre raison aux passagers.
Plus de peur que de mal, ils étaient rentrés en possession de leurs bagages 48 heures plus tard. Et depuis lors, la gestion du retour se passait sans incident majeur, puisque la Direction générale de Camair-Co a pris en leasing des avions qu’elle n’a même pas eu le temps le temps de peindre aux couleurs de la compagnie aérienne nationale. Ce qui continue d’entretenir le flou au sein des pèlerins qui ne savent pas si c’est toujours la Camair-Co qui les transporte. En dépit de voir le personnel navigant aux couleurs nationales. Alors qu’on voulait donner le bon dieu sans confession à la Commission nationale du hajj et aux dirigeants de la Camair-Co, on apprend que les pèlerins qui devraient regagner le Cameroun samedi 25 octobre 2014 n’ont pas pu décoller. Ceci à leur grand désarroi.
Et pour cause, le vol qui devait effectuer la liaison entre l’Arabie Saoudite et le Cameroun samedi dernier est tombé en panne vendredi aux environs de 14h30. Le Boeing 767 est ainsi immobilisé sur le tarmac de l’Aéroport de Djeddah. Une panne que l’équipage a constatée au moment où l’avion venait d’entamer la phase de décollage. Contraignant le pilote à rebrousser chemin. Non sans avoir informé les passagers des raisons de sa décision. Ce qui a entrainé une grosse frayeur, malgré que la panne fût minimisée. Le dépannage qui était supposé se faire rapidement n’a pas abouti. Les mécaniciens de la compagnie saoudienne Emirates qui sont montés à bord pour donner un coup de pouce à l’ingénieur de l’équipage ne parviendront pas à rétablir la panne.
Après près de deux heures de maintenance, la panne ne sera pas solutionnée. Les passagers ont été débarqués et logés dans un hôtel proche de l’aéroport de Djeddah dans des conditions de promiscuité, de 5 personnes par chambre. Faute d’avoir une représentation de Camair-Co, les responsables de la Camair-Co, les membres délégués de la Commission nationale du Hajj et les diplomates camerounais assurent la gestion au sol des pèlerins. Mais ils ne vont pas donner signe de vie pendant ce moment.
C’est aux environs de minuit (heure locale) qu’ils vont pouvoir être joints pour assurer la ration alimentaire aux pèlerins. Ce qui sera aussitôt fait. Même le lendemain, les pèlerins n’ont pas pu quitter l’Arabie Saoudite parce qu’apprendront-ils, il faudra attendre que la pièce endommagée soit acheminée à Djéddah probablement hier lundi.
Des nominations décriées
Cet incident arrive au moment où le Conseil d’Administration de Camair-Co vient de viser dans un jeu d’ascenseur les nominations des responsables proposés par le Dg Nana Sandjo Jean Paul. Avec un positionnement réciproque des protégés. C’est ainsi que, ce dernier qui était le propriétaire de la société de prestation en pièces détachées de Camair et qui demeure le prestataire en la matière de Camair-Co en a profité pour positionner son homme de main depuis de longues années dans le poste très stratégique de directeur de la maintenance, en la personne de Justin Siewe.
Il remplace au poste Ngangue qui l’avait remplacé au poste il y a moins d’un an à la suite des mouvements du personnel entrepris aux lendemains de l’arrivée de Fréderic Mboto Edimo. Plusieurs autres postes sont ainsi concernés. On dit que ces nominations n’ont toujours pas respecté les critères de compétence et de profil de carrière. Mais un positionnement des protégés qui vont permettre d’asseoir confortablement les réseaux maffieux qui ne permettent pas à l’étoile du Cameroun de luire dans les airs. Une instabilité qui est contreproductive. Nous y reviendrons.