Cabale médiatique contre Mebe Ngo’o : Les journalistes peinent à fournir des preuves à la Conac

 

Cameroun,Cameroon - Cabale médiatique contre Mebe Ngo’o : Les journalistes peinent à fournir des preuves à la ConacLes trois journalistes auditionnés par la diversité des investigations de la Commission Nationale Anti-corruption sur l’enrichissement supposé du Ministre de la Défense n’ont fourni aucune preuve matérielle l’incriminant.

Sur très haute instruction du Chef de l’Etat il y quelques temps, la CONAC avait procédé à la vérification des dénonciations faites par certains journalistes des hebdomadaires privés. A savoir Jules KOUM KOUM de regretté mémoire, directeur de publication du Jeune Observateur, Dieudonné Mveng, patron de la Météo et Jacques Blaise Mvié patron de la Nouvelle. Des sources proches de la direction des investigations de la Conac affirment qu’il était question d’obtenir des trois confrères des pièces à conviction sur les allégations faites au sujet des biens mal acquis d’Edgard Alain Mebe Ngo’o.

Des allégations prises très  au sérieux par la Présidence de la République et la Conac. On se souvient que les trois confrères avaient commis pour la gouverne de l’opinion une série d’articles pour dénoncer la prétendue fortune d’Edgard Alain Mebe Ngo’o au Cameroun tout comme à l’étranger, sans oublier son imposant parc automobile. Nos trois confrères énumèrent comme avoirs immobiliers au Cameroun qui appartiendrait à d’Edgard Alain Mebe Ngo’o : des établissements hôteliers dans la cité balnéaire de Kribi, les villages Sangmélima et Ebolowa, un complexe à Yaoundé non loin de la Chancellerie de Turquie et des résidences en France anormalement étiquetées appartenant au Chef de l’Etat.

Ils citent aussi un parc automobile personnel constitué de plusieurs véhicule de luxe dont une Mercedes 500 class S, une Lexus 430, une Toyota Maxima, une Land Cruiser, une Peugeot 607 et bien d’autres. Les trois journalistes avaient fourni aux enquêteurs de la Conac des pièces à convictions en leur possession afin d’aider à boucler l’enquête. Des pièces constituées de photos et autres documents douteux. Aussi, une bonne frange de l’opinion publique autant que des proches du Mindef voeint de la manipulation dans ces sorties, voire de l’acharnement contre l’actuel Mindef dont l’ascension fulgurante et les méthodes de travail font de nombreux jaloux.

Autant le relever, Edgard Alain Mebe Ngo’o qui essuie depuis quelques mois un lynchage médiatique sans précédent aurait sans doute aimé être sous les feux de la rampe d’une autre manière. En même temps qu’il est appelé à gérer au quotidien un département ministériel ô combien important, le Mindef doit aussi aujourd’hui faire face à une tourmente médiatique liée à sa fortune présumée, dont l’étalage dans les trois organes de presse suscités, avec force détails et photos, entretient une véritable chronique.

On eut dit que c’est même devenu un succès commercial que de  parler des voitures ou des costumes du Mindef, au point où la logique de vente des canards l’emporte sur celle de l’information. Nul doute que le lynchage médiatique dont cet originaire de zoétélé est la cible a pris une tournure avec l’audition par la Conac des trois journalistes. Ceux que les proches du Mindef appellent le ‘‘trio infernal’’ ont donc été invités par la Conac à apporter les preuves de leurs allégations sur les biens meubles et immeubles, les voitures, les terrains … les cuillères et fourchettes de Mebe Ngo’o. En effet, si elle veut aller loin dans les enquêtes, elle doit faire mieux qu’une simple  comptabilité des biens. Mieux, elle doit détenir les éléments de preuve d’un détournement des biens publics pour une fin privée ou le caractère disproportionné des revenus avec les avoirs du mis en cause.

Le véritable enjeu du procès médiatique de l’ancien DGSN pour l’instant consiste donc à identifier ce qui lui appartient dans la longue liste publiée dans les trois journaux qui mêlent parfois ses voitures personnelles à celles de l’agence de location de véhicules de luxe appartenant à son épouse. Les enquêteurs vont surement vérifier s’il n’existe ou non des justifications ou explications à la provenance de sa fortune. A défaut de la déclaration des biens qui éviterait ce type de déballage malodorant, la Conac interrogera très probablement le parcours du Mindef, notamment les fonctions occupées jusqu’ici et susceptibles de lui assurer quelques revenus intéressants. Pour le cas d’Edgard Alain Mebe Ngo’o qui affiche plutôt une mine sereine, la tâche pourrait se révéler particulièrement ardue, au vu de la singularité des postes occupés ces  quinze dernières années.

© Première-heure : Patrick Kemegni


19/07/2014
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