Burkina Faso:La tombe de Thomas Sankara profanée :: BURKINA FASO
Le caractère sacré d’une tombe est encore foulée au pied, dans la capitale du pays des hommes intègres. C’est du moins, le constat fait le 18 novembre 2013 au cimetière de Dagnoën où repose depuis le 15 octobre 1987, feu le président Thomas Sankara.La première fois, c’était le 27 juillet 2011. Aujourd’hui encore, nous avons découvert la tombe de l’illustre disparu profanée, violée. C’est en effet, la stèle de ladite tombe qui a été cassée en partie. L’acte a vraisemblablement été commis la veille, le 17 novembre 2013.
L’atteinte à une tombe, quelle qu’en soit la partie, est inacceptable. Et là, c’est la stèle funéraire, la partie qui comporte des inscriptions relatives au président Sankara, qui a été saccagée dans un cimetière clôturé, devant l’entrée duquel nous avons trouvé trois éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Ces derniers ont confié êtrearrivés sur les lieux ce matin même, 18 novembre 2013. Aussi ont-ils laissé entendre n’être pas informés sur l’existence d’un dispositif permanent de sécurisation du cimetière.
Ainsi, la tombe de feu le président de la Révolution d’août 1983 a été, pour la deuxième fois, profanée. Au-delà de fouler au pied la vénération due aux morts, c’est le caractère sacré du cimetière, de la tombe, qui a été torpillé. Ce qui suscite naturellement des questions. A qui en veulent les auteurs d’un tel acte ? Aux parents du disparu ? A ses fans ? Aux leaders politiques sankaristes ? Ou bien à Dieu qui l’aurait accueilli dans son royaume ?
Et la réponse, quelle qu’elle soit, invite en outre à s’interroger sur les raisons qui pourraient sous-tendre une telle barbarie. Quels intérêts, fictifs ou réels, pourraient bien, être poursuivis par le ou les auteur (s) ? Serait-ce des individus déterminés à s’illustrer de la piètre manière ? Le moins que l’on puisse souhaiter, c’est qu’ils soient identifiés et impunis à la hauteur de leur forfait.