Buea: Plus d’une centaine d’activistes du SCNC placés en détention préventive
BUEA - 02 OCT. 2012
© Blaise-Pascal Dassie à Buea | Le Messager
Ils ont été arrêtés hier lundi 1er octobre 2012 au catholic Church de Great Soppo.
© Blaise-Pascal Dassie à Buea | Le Messager
Ils ont été arrêtés hier lundi 1er octobre 2012 au catholic Church de Great Soppo.
Hier lundi 1er octobre 2012, la vaste
cour de la police judiciaire de Buea est noire de monde. Des activistes,
plus d’une centaine interpellée aux environs de six heures du matin s’y
trouvent. Dans l’une des salles qui donne sur la route, on peut
apercevoir certains qui sont cuisinés par un officier de la police
judiciaire. Après l’interrogatoire, ils en ressortent sans leur carte
d’identité nationale, et attendent à l’extérieur, angoissés. Pour la
plupart, ils ont été arrêtés à Ekona, Mutenguene, Tiko et Mile 14 à
Limbe. « Nous avons été mis aux arrêts le matin. Nous étions en train de
prier lorsque les policiers sont arrivés. Dans un premier temps, ils
ont quadrillé l’église. Nous avons continué de prier. Par la suite, des
cars de police sont arrivés et sans nous faire prier, on nous a
embarqués comme des voleurs de grands chemins. Arrivés a la police
judiciaire, nous avons été contraints d’apposer nos empreintes
digitales sur du papier. Il nous est revenus que les ordres sont venus
de Yaoundé. Tout ce que nous voulons c’est de manifester en toute
quiétude», indique Emmanuel Ndong du bureau du Southern Cameroon
National Council (Scnc), un mouvement sécessionniste crée en 1990 et
déclaré illégal par le pouvoir en place. Outre les activistes du Scnc,
Martin Fon Yembe et Bature Mvochon de «African Magazine» du Nigeria ont
également été interpellés.
Selon un officier de police judicaire, les personnes interpellées à Buea tentaient d’organiser une marche pour commémorer la célébration de la Réunification du Cameroun. « Ils sont également venus du Nord-Ouest. Certains ont pris la poudre d’escampettes lorsqu’ils se sont rendus compte de notre présence sur les lieux », affirme le chef de la division régionale de la police judiciaire. Dans le Nord-Ouest, des radios locales annoncent d’autres arrestations depuis hier matin, selon des sources dignes de foi. « Les services de renseignements ont bien fonctionné. Ils ont choisi l’église parce qu’ils voulaient tromper notre vigilance. Ils se disaient que nous ne pouvions pas les attaquer. Selon le programme qui nous est parvenus, ils y sont venus pour tromper notre vigilance. Après la prière, ils devaient lire la déclaration de leur président avant de descendre dans la rue pour manifester. Mal leur en a pris. Nous sommes intervenus à temps», se félicite-t-il. Ville militarisée Au sein du Scnc, ce n’est guère la solidarité. Des activistes venus du Nord-Ouest accusent ceux du Sud-Ouest d’être de mèche avec les forces de l’ordre. «Il est difficile de comprendre comment les policiers ont su que nous allions manifester. Il y a sûrement des taupes qui nous ont trahis», affirme un activiste venu du Nord-Ouest. Au moment où nous allions sous presse, toute la ville était placée sous haute surveillance et des tracts appelant à la libération des activistes circulaient. La centaine de manifestants attendaient d’être conduits à la prison de Buea. Ils répondront de leur acte devant les tribunaux. Fort à propos, on se souvient que le 1er octobre 2011, d autres activistes du Scnc avaient été interpellés à Buea. Leur procès qui se poursuit a été renvoyé au 8 novembre 2012. A en croire un avocat de la défense, le président du tribunal a justifié cet acte de renvoi par l’absence de deux magistrats de la collégialité nouvellement affectés au Tpi de Buea. |
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