Bts : Fame Ndongo veut faire fabriquer des diplômes
Le Minesup a pris l’attache du directeur de l’Office du Bac pour lui conseiller une imprimerie en urgence.
Le
ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Jacques Ndongo fait des
pieds et des mains pour faire fabriquer des diplômes du Brevet de
techniciens supérieurs (Bts), du Higher national diploma (Hnd),
l’équivalent du Bts dans le système anglophone, et du diplôme supérieur
d’études professionnelles (Dsep). Qu’ils soient «sécurisés et
infalsifiables» ou pas. En tout cas, c’est la substance de la double
mission qu’il a confiée au directeur du Développement de l’enseignement
supérieur, Jean Marie Essono vendredi, 27 août 2010.
En effet, selon
des sources introduites, dépêché auprès du directeur de l’Office du
baccalauréat (Obc), Zacharie Mbatsogo, M. Essono était chargé de le
persuader pour lui trouver en urgence une imprimerie pour la production
des parchemins durant le week-end.
Une initiative qui s’est révélée
un échec dans la mesure où, l’Obc fait fabriquer ses diplômes par l’une
des entreprises de M. Tamba qui les commande à l’étranger. Selon les
exigences des directives européennes en la matière, il faut passer les
commandes trois mois au moins avant. Le Minesup n’a cependant pas
désarmé puisqu’il a, malgré tout, envisager de faire imprimer ces
précieux sésames sur place au Cameroun l’essentiel étant de les rendre
disponible à son cabinet ce lundi au cas où les lauréats qui ont promis
de passer les réclamer le feraient.
Selon des sources dignes de foi, techniquement, l’opération n’a pas prospéré.
La
seconde mission dont était chargé Jean-Marie Essono était de convaincre
Zacharie Mbatsogo de persuader à son tour le président de l’Association
des instituts privés d’enseignement supérieur, Joseph Ndi Samba
d’accepter de rencontrer Jacques Fame Ndongo pour aplanir les
«incompréhensions et malentendus nés de la remise des diplômes aux
meilleurs étudiants du Complexe universitaire Siantou lundi dernier à
Yaoundé.
Toujours selon nos sources, Joseph Ndi Samba a opposé une
fin de non recevoir. Estimant que «le ministre avait pris le risque de
s’embourber». Le promoteur des établissements Ndi Samba estime que le
ministre a pris le risque en tentant de le ridiculiser sur la place
publique.
Modalités de retraits
Le temps est donc à la
pression du côté du ministère de l’Enseignement supérieur loin de la
sérénité affichée par Jacques Fame Ndongo, lundi dernier. Une cérémonie
au cours de laquelle avaient pris part les ministres de la Communication
Issa Tchiroma Bakary et Baba Hamadou du Tourisme. Mais aussi le recteur
de l’université de Yaoundé I, Oumarou Bouba et le vice-chancelor de
l’université de Buéa, Vincent Titanji, etc. Au tableau des
récipiendaires, 160 «majors». Et pourtant, seuls les meilleurs (une
dizaine), ont reçu leurs parchemins des mains des personnalités ayant
honoré l’évènement de leur présence.
A l’occasion, dans une
énumération enflammée, le Minesup, affublé pour la circonstance du titre
de «grand chancelier des ordres académiques» va, vers la fin de son
allocution, dérouler les actions menées ou en vue que le promoteur du
complexe universitaire Siantou annonce: Dans le domaine des structures
et des infrastructures l’orateur citera: Le «palais étoile», le bâtiment
à cinq niveaux abritant les salles de cours et les bureaux, les
laboratoires et la bibliothèque.
Bien avant, le président
général du Complexe universitaire Siantou, Lucien Wantou Siantou aura
justifié le choix de son école pour cette cérémonie «historique»:
«Seulement pour la cuvée 2009, 163 étudiants du complexe universitaire
Siantou ont réussi avec brio leur examen de Bts, Hnd et Dsep avec au
moins une moyenne de 12/20. On ne saura cependant rien de la
disponibilité des parchemins encore moins sur les modalités de retraits
auprès des services compétents au Minesup. Suffisant pour que des
interrogations fusent au point d’intriguer les autres promoteurs des
instituts supérieurs privés (Ipes). Joseph Ndi Samba, président
directeur général du groupe éponyme et président de l’Association des
promoteurs des Ipes indique, abasourdi, qu’il «n’a jamais pris part à
une réunion préparatoire à la remise des diplômes du Bts. C’est vous qui
m’apprenez qu’une telle cérémonie a eu lieu. Les lauréats de Ndi Samba
n’ont pas, de toute façon reçu de diplômes. Je vais me rapprocher du
ministre de l’Enseignement supérieur…» Même son de cloche chez les
autres. Des propos auxquels le ministre réagira au risque de créer une
affaire Bts.
Léger Ntiga