Bras de fer Minsep-Fécafoot: Incapable de résister, Adoum Garoua rend les armes
Douala, 10 avril 2013
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Revirement spectaculaire ! Le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) qui avait décidé le 25 mars dernier, de la suspension du processus électoral dans les Ligues décentralisées de la Fécafoot, vient d’enlever le véto en demandant à la fédération de poursuivre sereinement les joutes électorales.
© Christian TCHAPMI | Le Messager
Revirement spectaculaire ! Le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep) qui avait décidé le 25 mars dernier, de la suspension du processus électoral dans les Ligues décentralisées de la Fécafoot, vient d’enlever le véto en demandant à la fédération de poursuivre sereinement les joutes électorales.
Aveu d’impuissance ? A coup sûr. On
avait peut-être eu tort de penser que Adoum Garoua-contrairement à ses
nombreux prédécesseurs-pouvait faire le poids contre la Fécafoot.
C’était une hérésie que de croire que le patron des sports dont on a
toujours reproché l’indolence, puisse se démarquer aussi courageusement.
La preuve, dans la lettre n° 077 datant d’hier mardi 9 avril 2013,
Adoum Garoua qui écrit au président de la Fécafoot, Iya Mohammed,
ordonne à l’instance faîtière du football camerounais de poursuivre le
processus de renouvellement des organes dirigeants dans ses Ligues
décentralisées. «En accusant réception de votre correspondance de
référence visée en objet, faisant suite, j’ai l’honneur de vous inciter
à la poursuite de l’exécution des opérations électorales dans votre
fédération en respect de la législation nationale et des principes
sportifs internationaux », écrit Adoum Garoua qui demande par la même
occasion à Iya Mohammed, de s’entourer des précautions nécessaires pour
éviter toute menace ou trouble à l’ordre public qui pourrait résulter de
l’organisation par la Fécafoot desdites élections. A cet effet « vous
voudriez bien me rendre compte des démarches que vous aurez effectuées
dans ce sens et de leur résultat », ajoute le Minsep. Et de conclure sa
correspondance en informant Iya Mohammed, de la poursuite des
consultations élargies des acteurs du football engagées dans son
département ministériel et prévu pour se tenir du 09 au 23 avril 2013.
C’est dire que Adoum Garoua est revenu sur la décision qu’il a prise le 25 mars dernier lorsqu’il adressait une correspondance au président de la Fécafoot lui ordonnant de suspendre le processus électoral dans les ligues régionales jusqu’à nouvel ordre. Les raisons de cette décision courageuse trouvaient réponse dans le mouvement de contestation initié par des footballeurs, réclamant l’annulation par la Fécafoot, des textes leur interdisant de se présenter auxdites élections. C’était en fait cette décision qui avait mis le feu aux poudres et susciter l’ire de l’ancien international de volley-ball qui avait aussitôt mis le pied à l’étrier. Mais sa bravoure vient de fondre comme neige au soleil. Dans l’entourage du Minsep, l’on apprend que c’est le Chef de l’Etat, informée de la menace de suspension qui pèse sur le Cameroun, qui aurait sommé le patron des sports de résorber cette situation dans les brefs délais. Le pauvre n’a donc eu d’autre choix que de plier l’échine devant la Fécafoot qui avait botté en touche l’injonction du ministre qui prônait la concertation. La preuve, les joutes électorales sont déjà bouclées dans 34 départements. Elles se sont déroulées au nez et à la barbe des autorités administratives qui avaient pourtant reçu l’ordre de ne pas en donner l’autorisation.
Conflit
L’apparent sursaut d’orgueil du ministre des sports n’a donc duré que le temps d’un battement de cils. Un scénario qui laisse penser que la guerre Minsep-Fécafoot n’est en réalité qu’un conflit de façade puisque ces deux institutions qui sont appelées à mutualiser leurs efforts en tout temps ont déjà offert aux camerounais des revirements des plus spectaculaires notamment quand il s’agit des gros dossiers comme c’est le cas avec le processus électoral. Plusieurs fois, il est arrivé que le ministère de tutelle et l’instance faîtière de football se regardent en chiens de faïence quand on parle d’espèces sonnantes et trébuchantes à l’instar de la nomination d’un entraîneur sélectionneur de l’équipe national fanion du Cameroun.
En remontant le temps, on se rappelle qu’il n’y a pas longtemps, Augustin Thierry Edjoa, alors ministre des sports et de l’éducation physique, se prévalant de certains droits et autres prérogatives sur l’équipe nationale de football, a mis de côté la short lis’ constituée par la Fécafoot pour nommer Otto Pfister, entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables et ce, à la grande surprise de tous, y compris des membres de la Fécafoot. On a alors parlé de pots de vins et autres dessous de tables, qui ont cours dans le système maffieux de notre football. L’affaire a fait long feu et a permis à chaque partie de ne pas tomber le masque en déployant ses arguments. Minsep Fécafoot ont même été à l’origine de réunions de crise tenue au Palais de l’Unité, ou d’enquêtes commanditées par la plus haute autorité. En témoigne l’onde de choc produit par l’annulation du match Algérie-Cameroun de novembre 2011 qui n’a pas laissé indifférents les plus hautes autorités du pays. Avec cette nouvelle et honteuse défaite de la tutelle, Iya Mohammed, qui en 14 ans de présidence de la Fécafoot a vu défiler au moins une dizaine de ministres de sports démis à cause de ses récurrents bras de fer avec le gouvernement, peut se servir un bon verre de cognac.
Christian TCHAPMI
C’est dire que Adoum Garoua est revenu sur la décision qu’il a prise le 25 mars dernier lorsqu’il adressait une correspondance au président de la Fécafoot lui ordonnant de suspendre le processus électoral dans les ligues régionales jusqu’à nouvel ordre. Les raisons de cette décision courageuse trouvaient réponse dans le mouvement de contestation initié par des footballeurs, réclamant l’annulation par la Fécafoot, des textes leur interdisant de se présenter auxdites élections. C’était en fait cette décision qui avait mis le feu aux poudres et susciter l’ire de l’ancien international de volley-ball qui avait aussitôt mis le pied à l’étrier. Mais sa bravoure vient de fondre comme neige au soleil. Dans l’entourage du Minsep, l’on apprend que c’est le Chef de l’Etat, informée de la menace de suspension qui pèse sur le Cameroun, qui aurait sommé le patron des sports de résorber cette situation dans les brefs délais. Le pauvre n’a donc eu d’autre choix que de plier l’échine devant la Fécafoot qui avait botté en touche l’injonction du ministre qui prônait la concertation. La preuve, les joutes électorales sont déjà bouclées dans 34 départements. Elles se sont déroulées au nez et à la barbe des autorités administratives qui avaient pourtant reçu l’ordre de ne pas en donner l’autorisation.
Conflit
L’apparent sursaut d’orgueil du ministre des sports n’a donc duré que le temps d’un battement de cils. Un scénario qui laisse penser que la guerre Minsep-Fécafoot n’est en réalité qu’un conflit de façade puisque ces deux institutions qui sont appelées à mutualiser leurs efforts en tout temps ont déjà offert aux camerounais des revirements des plus spectaculaires notamment quand il s’agit des gros dossiers comme c’est le cas avec le processus électoral. Plusieurs fois, il est arrivé que le ministère de tutelle et l’instance faîtière de football se regardent en chiens de faïence quand on parle d’espèces sonnantes et trébuchantes à l’instar de la nomination d’un entraîneur sélectionneur de l’équipe national fanion du Cameroun.
En remontant le temps, on se rappelle qu’il n’y a pas longtemps, Augustin Thierry Edjoa, alors ministre des sports et de l’éducation physique, se prévalant de certains droits et autres prérogatives sur l’équipe nationale de football, a mis de côté la short lis’ constituée par la Fécafoot pour nommer Otto Pfister, entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables et ce, à la grande surprise de tous, y compris des membres de la Fécafoot. On a alors parlé de pots de vins et autres dessous de tables, qui ont cours dans le système maffieux de notre football. L’affaire a fait long feu et a permis à chaque partie de ne pas tomber le masque en déployant ses arguments. Minsep Fécafoot ont même été à l’origine de réunions de crise tenue au Palais de l’Unité, ou d’enquêtes commanditées par la plus haute autorité. En témoigne l’onde de choc produit par l’annulation du match Algérie-Cameroun de novembre 2011 qui n’a pas laissé indifférents les plus hautes autorités du pays. Avec cette nouvelle et honteuse défaite de la tutelle, Iya Mohammed, qui en 14 ans de présidence de la Fécafoot a vu défiler au moins une dizaine de ministres de sports démis à cause de ses récurrents bras de fer avec le gouvernement, peut se servir un bon verre de cognac.
Christian TCHAPMI