Bozizé au Cameroun: Les camerounais se prononcent

Yaoundé, 27 Mars 2013
© Olive Atangana | L'Actu

Si la plupart pensent que la place de l'ex Président est à Bangui où il doit assumer ses erreurs, d'autres approuvent la décision de le garder en tant que réfugié de passage.

La question ne préoccupe pas vraiment les camerounais. La majorité affiche une parfaite ignorance non seulement des récents évènements de dimanche dernier à Bangui, mais aussi et surtout, que l'ex Président de Centrafrique est au pays de Paul Biya depuis lundi dernier, d'après un communiqué du Secrétaire Général de la Présidence. «Bozizé est au Cameroun? Depuis hier? Franchement je ne suis pas au courant», déclare sans l'once d'une gêne, F. T, étudiant. Face à la surprise non dissimulée du reporter, Elisabeth, elle, argumente que «j'ai mes problèmes. Donc, ça ne m'intéresse pas». Contrairement à cette dame, certain s'essaye à donner des avis. Quelques uns voient en cela un soutien normal. «On doit lui accorder l'asile politique en tant qu'être humain car, d'après la charte des Nations Unies sur les droits de l'Homme, on doit assistance à toute personne en danger», soutient Neuilly Patrik Ava.

C'est aussi ce que pense j. Philipe, étudiant à Soa. «Du point de vue de la solidarité africaine, c'est une bonne chose. Mais du point de vue politique, il n'a eu que la monnaie de sa pièce». Pour lui, François Bozizé n'est pas à plaindre. Surtout après la nature de ses relations avec ses pairs de la Cemac. «Eux, ils jouent leur bal politique. Donc, ne regardons pas ça. Pour, l'instant, il est en danger», précise P. Ava. D'après la gestion contestée des affaires de son pays: mal gouvernance et autoritarisme et du point de vue de la démocratie, «c'est un problème de nos dirigeants en Afrique. Ils n'écoutent pas le peuple. Ils sont sourds à leurs cris de détresse et n'en font qu'à leur tête. Pour son cas, ce n'est pas aujourd'hui que ses problèmes ont commencés. Le peule ne voulait plus de lui mais, il ne l'a pas écouté», déclare, une pointe de regret dans la voix, Brice Ekop, responsable administratif d'une agence de communication et juriste de formation. Il pense donc qu'il faut qu'on cultive et intègre le principe d'alternance au pouvoir».

«Ce n'est pas normal que le Cameroun reçoive une telle personne, la situation s'est compliquée depuis plusieurs mois. Bozizé aurait dû quitter la barque avant, pas maintenant où tout est foutu». Et donc, «l'ex Chef d'État devrait rester dans son pays et assumer ses actes», dixit un responsable. Un sentiment que ne partage certainement pas le Chef de l'Etat, si l'on s'en tient au communiqué officiel du cabinet civil de la Présidence, lundi dernier. «Le Cameroun souligne son attachement au principe de non ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats et souhaite un retour rapide à la paix et à la stabilité en République centrafricaine».

Le Président François Bozizé, 66 ans, a été renversé dimanche au terme d'une offensive-éclair de la rébellion du Séléka sur Bangui. D'abord annoncé en République démocratique du Congo, «il a été obligé de venir au Cameroun parce que les autorités congolaises n'ont pas voulu de lui», affirme Brice Ekop.


28/03/2013
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