Boulimie langagière - Marafa: Haro sur la diversion
YAOUNDÉ - 23 Mai 2012
© Jean Pierre Amougou Belinga | L'Anecdote
Au-delà de provoquer l'ire des camerounais a l'issue du débat que veut lui imposer la méthode Marafa qui consiste à écrire des lettres au président Biya au lieu de se soumettre aux procédures inhérentes à son inculpation.
Il y a bientôt deux mois avec l’arrestation d’Inoni Ephraïm et Marafa Yaya ci-devant ancien hauts commis de l'Etat et non moins proches collaborateurs du Chef de l'Etat, l'opération «Epervier» a repris son envol. Cet acte d'envergure, dans la campagne de lutte contre les maux qui minent notre pays, a eu pour conséquence de rassurer l'opinion sur la détermination du Chef de l'Etat non seulement d'apporter toute la lumière sur l'affaire albatros, mais surtout sur l'impartialité des services de la justice. Au-delà de provoquer l'ire des camerounais a l'issue du débat que veut lui imposer la méthode Marafa qui consiste à écrire des lettres au président Biya au lieu de se soumettre aux procédures inhérentes à son inculpation.
Loin de nous l'intention d'en rajouter au débat houleux et ennuyeux sur l'opportunité de l'arrestation de Marafa et Cie, les mobiles de son inculpation malgré leur évidence, en s'interrogeant sur le fond des arguties de l'écrivain politiquement sur le tard, mais simplement de la qualité des personnages mis en scène dans cette tragi-comédie politique vers laquelle nos contradicteurs voudront nous mener. Il faut bien reconnaître qu'il est légitime, pour le cas d'espèce, qu'un mis en cause, dans une affaire aussi grave, usite de tous les mayens légaux et réglementaires pour assoir sa défense. Mais, comment pouvons nous évacuer les nombreuses qualités de Marafa, qu'il convoque du fait de ses accointances avec les cercles du pouvoir politique, tant dans l'administration qu'au sein de son parti, le Rdpc. Car si l'homme d'Etat, qui s'est délibérément dépouillé de ses attributs vers la poubelle de l'histoire revendique la déchéance des attributs politico-administratifs, il ne peut en être de même pour ses autres multiples et non moins illustres casquettes politiques. Dont la moindre ne saurait être le strapontin de membre du saint des saints que constitue le comité central du Parti qui l’a adoubé au bureau politique.
Le fils inculte issu pourtant d'une dynastie administratrice et politique fort établie depuis les colons aurait-il choisi, à défaut ce qui semble être le cas, de mourir indigne, comme il a vécu.
Comme un païen qui se frustre inutilement à parler latin devant un grec, Marafa, ancien ministre de l'intérieur près d'une décennie durant, devrait savoir combien il est inélégant de communiquer par media sur le secret de l'instruction. La boulimie de la parlotte, qui subitement l'habite depuis son incarcération, ne saurait s'expliquer par un droit de réserve qu'il prétend avoir perdu, dès lors qu'il n'a pas démissionné de certaines de ses fonctions publiques acquises du fait de son magistère. Notamment au sein du Rdpc où il fait partie, grâce à Paul Biya, des rares citoyens à être membre du bureau politique, sorte de cercle tabou ou se prennent encore en principe l'ensemble des décisions et actes régaliens de l'Etat. Dans ma modeste carrière de citoyen contributeur docile et consentant à l'œuvre de construction du pays, j'ai connu comme Alain Champfort presque tous les hommes célèbres de notre temps et je les ai vus malheureux par cette passion de célébrité, d'enrichissement et d’hypocrisie. Et malheureusement mourir après avoir dégradé par elle leur caractère moral est convaincu d'être une victime, expiratoire, d'un système auquel il joue encore, comme Pierre Désiré Engo, Titus Edzoa ou Ondo ndong, un rôle important. Se proclamant un chargé d'une mission divine, parce que jadis grisé par la puissance et le pouvoir, il pousse l'arrogance et l'inconscience jusqu'à menacer publiquement le Chef de l'Etat en exercice, jusque dans sa cellule. Comme un homme non dénué de qualités (sinon il ne serait pas arrivé jusque là où il est) mais de niveau intellectuel très moyen. Nous sommes donc ici en plein irrationnel, à la merci d'un mysticisme excessivement dangereux. Et il y a lieu de croire que ce n'est qu'un début.
Oubliant que chez les bantous on reconnaît la valeur d'un homme, au propre comme au figuré, devant sa progéniture (Sic)! Au lieu donc de décaper, comme un homme atteint d'arthrose psychique, le simple bon sens et l'estime que le public avait de lui, Marafa aurait mieux fait d'attendre d'être devant la barre, lieu indiqué et légal pour débiter tous les torts de Biya et son régime.
Ce que le peuple, abasourdi par tant de naïveté, lis et entend aujourd'hui émane donc d'un cavalier désarçonné qui tente de se remettre en selle, un haut commis d'Etat déboussolé qui s'efforce de retrouver ses marques.
Pour comprendre ce qui se passe-et essayer d'éclairer l'avenir, si on veut se tromper le moins possible et sauver le peuple de la manipulation, il faut faire preuve de modestie et s'astreindre à la plus grande prudence. Pour ma part, je n'énoncerais que trois pistes de réflexion qui intéresseraient tous les protagonistes de l'affaire Albatros, ou ceux qui liront les prochaines lettres de Marafa à Paul Biya.
1- L'Etat du Cameroun a déjà débloqué plus de 25 milliards de FCFA dans cette transaction qui a débuté avec Marafa en 2001.
2- Le président de la république, qui va se déplacer dans quelques jours, ne le fera pas comme c'est le cas depuis près de 15 ans dans un aéronef officiel
3- Si Paul Biya voulait éliminer un candidat à l'élection présidentiel (pas en 2018 !) il aurait dû le faire avant octobre 2011.
Si les chèvres ne disent pas que le bouc sent mauvais, on attend toujours de savoir où est passé l'avion. Sinon à quoi avait servi l'argent débloqué?
© Jean Pierre Amougou Belinga | L'Anecdote
Au-delà de provoquer l'ire des camerounais a l'issue du débat que veut lui imposer la méthode Marafa qui consiste à écrire des lettres au président Biya au lieu de se soumettre aux procédures inhérentes à son inculpation.
Il y a bientôt deux mois avec l’arrestation d’Inoni Ephraïm et Marafa Yaya ci-devant ancien hauts commis de l'Etat et non moins proches collaborateurs du Chef de l'Etat, l'opération «Epervier» a repris son envol. Cet acte d'envergure, dans la campagne de lutte contre les maux qui minent notre pays, a eu pour conséquence de rassurer l'opinion sur la détermination du Chef de l'Etat non seulement d'apporter toute la lumière sur l'affaire albatros, mais surtout sur l'impartialité des services de la justice. Au-delà de provoquer l'ire des camerounais a l'issue du débat que veut lui imposer la méthode Marafa qui consiste à écrire des lettres au président Biya au lieu de se soumettre aux procédures inhérentes à son inculpation.
Loin de nous l'intention d'en rajouter au débat houleux et ennuyeux sur l'opportunité de l'arrestation de Marafa et Cie, les mobiles de son inculpation malgré leur évidence, en s'interrogeant sur le fond des arguties de l'écrivain politiquement sur le tard, mais simplement de la qualité des personnages mis en scène dans cette tragi-comédie politique vers laquelle nos contradicteurs voudront nous mener. Il faut bien reconnaître qu'il est légitime, pour le cas d'espèce, qu'un mis en cause, dans une affaire aussi grave, usite de tous les mayens légaux et réglementaires pour assoir sa défense. Mais, comment pouvons nous évacuer les nombreuses qualités de Marafa, qu'il convoque du fait de ses accointances avec les cercles du pouvoir politique, tant dans l'administration qu'au sein de son parti, le Rdpc. Car si l'homme d'Etat, qui s'est délibérément dépouillé de ses attributs vers la poubelle de l'histoire revendique la déchéance des attributs politico-administratifs, il ne peut en être de même pour ses autres multiples et non moins illustres casquettes politiques. Dont la moindre ne saurait être le strapontin de membre du saint des saints que constitue le comité central du Parti qui l’a adoubé au bureau politique.
Le fils inculte issu pourtant d'une dynastie administratrice et politique fort établie depuis les colons aurait-il choisi, à défaut ce qui semble être le cas, de mourir indigne, comme il a vécu.
Comme un païen qui se frustre inutilement à parler latin devant un grec, Marafa, ancien ministre de l'intérieur près d'une décennie durant, devrait savoir combien il est inélégant de communiquer par media sur le secret de l'instruction. La boulimie de la parlotte, qui subitement l'habite depuis son incarcération, ne saurait s'expliquer par un droit de réserve qu'il prétend avoir perdu, dès lors qu'il n'a pas démissionné de certaines de ses fonctions publiques acquises du fait de son magistère. Notamment au sein du Rdpc où il fait partie, grâce à Paul Biya, des rares citoyens à être membre du bureau politique, sorte de cercle tabou ou se prennent encore en principe l'ensemble des décisions et actes régaliens de l'Etat. Dans ma modeste carrière de citoyen contributeur docile et consentant à l'œuvre de construction du pays, j'ai connu comme Alain Champfort presque tous les hommes célèbres de notre temps et je les ai vus malheureux par cette passion de célébrité, d'enrichissement et d’hypocrisie. Et malheureusement mourir après avoir dégradé par elle leur caractère moral est convaincu d'être une victime, expiratoire, d'un système auquel il joue encore, comme Pierre Désiré Engo, Titus Edzoa ou Ondo ndong, un rôle important. Se proclamant un chargé d'une mission divine, parce que jadis grisé par la puissance et le pouvoir, il pousse l'arrogance et l'inconscience jusqu'à menacer publiquement le Chef de l'Etat en exercice, jusque dans sa cellule. Comme un homme non dénué de qualités (sinon il ne serait pas arrivé jusque là où il est) mais de niveau intellectuel très moyen. Nous sommes donc ici en plein irrationnel, à la merci d'un mysticisme excessivement dangereux. Et il y a lieu de croire que ce n'est qu'un début.
Oubliant que chez les bantous on reconnaît la valeur d'un homme, au propre comme au figuré, devant sa progéniture (Sic)! Au lieu donc de décaper, comme un homme atteint d'arthrose psychique, le simple bon sens et l'estime que le public avait de lui, Marafa aurait mieux fait d'attendre d'être devant la barre, lieu indiqué et légal pour débiter tous les torts de Biya et son régime.
Ce que le peuple, abasourdi par tant de naïveté, lis et entend aujourd'hui émane donc d'un cavalier désarçonné qui tente de se remettre en selle, un haut commis d'Etat déboussolé qui s'efforce de retrouver ses marques.
Pour comprendre ce qui se passe-et essayer d'éclairer l'avenir, si on veut se tromper le moins possible et sauver le peuple de la manipulation, il faut faire preuve de modestie et s'astreindre à la plus grande prudence. Pour ma part, je n'énoncerais que trois pistes de réflexion qui intéresseraient tous les protagonistes de l'affaire Albatros, ou ceux qui liront les prochaines lettres de Marafa à Paul Biya.
1- L'Etat du Cameroun a déjà débloqué plus de 25 milliards de FCFA dans cette transaction qui a débuté avec Marafa en 2001.
2- Le président de la république, qui va se déplacer dans quelques jours, ne le fera pas comme c'est le cas depuis près de 15 ans dans un aéronef officiel
3- Si Paul Biya voulait éliminer un candidat à l'élection présidentiel (pas en 2018 !) il aurait dû le faire avant octobre 2011.
Si les chèvres ne disent pas que le bouc sent mauvais, on attend toujours de savoir où est passé l'avion. Sinon à quoi avait servi l'argent débloqué?