Ce village du Nyong-et-Kellé, devenu district en 1992 puis arrondissement en 2010, a logé ses bureaux administratifs chez des privés dont l’un dit en avoir marre d’être impayé.
La création du district de Bôndjock, par décret présidentiel le 5 octobre 1992, a été saluée à sa juste valeur par les populations locales des sept villages concernés, autrefois dépendant de l’arrondissement de Makak, ville située à quelques 15km de Bôndjock, le chef-lieu de la nouvelle unité administrative transformée depuis deux ans en un arrondissement. Mais qui dit chef-lieu de district ou chef-lieu d’arrondissement dit bâtiments administratifs devant abriter les services publics créés à la suite de l’unité administrative. Pour le cas de Bôndjock, il n’existait pas un seul local appartenant à l’Etat au moment de la création du district en 1992. La situation n’a du reste pas évolué aujourd’hui, si l’on excepte les bâtiments du lycée construits par les élites du village et rétrocédés à l’Etat.
Les services administratifs de la nouvelle unité administrative ont donc commencé à fonctionner normalement dans ces bâtiments dont le propriétaire dit avoir fourni les mobiliers de bureaux. Les trois années de la période de grâce passent et d’autres encore, sans un signal de l’administration. Jusqu’au 13 septembre 1999, «à ma grande surprise, l’Etat m’envoie un message me demandant de conventionner les deux bâtiments déjà occupés et je reçois aussi l’offre du contrat du ministère de la Défense. Hélas, les contrats signés avec l’Etat ne seront honorés que pendant deux ans. Et à partir de 2004, l’Etat commence à m’adresser des attestations de mon mandatement pour insuffisance budgétaire», relate le chef de village de Bôndjock.
Le propriétaire des bâtiments ainsi loués à l’Etat, muni de cette paperasse, va alors se mettre à faire la navette entre son village et les bureaux administratifs à Yaoundé où on l’oriente pour le paiement des loyers dus. Il se retrouve à la Caisse autonome d’amortissement (CAA) qui l’envoie au ministère des by Text-Enhance">Finances. Après plusieurs voyages et démarches, il réussira à se faire payer une fraction de ce que l’Etat lui doit, en 2004. Depuis lors, plus rien! Il dispose au total de huit attestations de non mandatement pour un cumul d’arriérés de paiement qu’il évalue aujourd’hui à 16 441 000 F Cfa.