Boko Haram : Retour sur les otages chinois
Trois mois après l’attaque de Waza dans l’Extrême-Nord du Cameroun les négociations piétinent
La communauté chinoise installée au Cameroun est très inquiète et
davantage ceux faisant du commerce dans la capitale économique du
Cameroun.
Depuis l’enlèvement de dix de leurs compatriotes dans le grand Nord le 17 mai 2014, plusieurs d’entre eux déclarent avoir perdu le sommeil. Ce qui écœure ces ressortissants de Chine qui supplient le gouvernement camerounais de tout mettre en œuvre pour que leurs concitoyens soient libérés, c’est le silence qui règne autour de cette affaire.
Ni les ravisseurs qui les ont enlevés, ni les autorités camerounaises
très engagées pour la lutte contre cette bande armée qui sévit dans le
septentrion et plus précisément à la frontière entre le Cameroun et le
Nigeria, ne laisse filtrer le moindre espoir. Bref, c’est la loi de
l’omerta qui règne en maitre sur ce sujet.
Seulement, le fait qu’aucun cadavre de ces Chinois n’ait été retrouvé
et surtout le fait qu’on ne les a jamais déclarés morts, rassure la
communauté chinoise basée à Douala. «On prie tous les jours pour qu’on
ne les tue pas. Et on demande à Dieu de les protéger», déclare Xiang,
commerçant au marché Central de Douala.
Xiu Young, restaurateur, reste confiant quant à l’issue de ce drame.
Il espère que ses compatriotes enlevés seront libérés comme la famille
d’origine française enlevée presque dans la même région par des gangs
agissant de la même manière il y a plusieurs mois.
Négociations
Selon des informations, le silence du gouvernement camerounais n’est pas
synonyme d’abandon ni de négligence. En Partenariat avec l’ambassadeur
de Chine au Cameroun et du ministre des relations Extérieures de ce
pays, des pourparlers avec les rebelles à l’origine de l’attaque
auraient été engagées et poursuivent leur cours normale, indique une
source bien introduite de La Nouvelle Expression.
D’après d’autres informations de sources sécuritaires, les dix
chinois seraient bien vivants et se porteraient bien. «Pour l’instant,
les négociations se poursuivent», apprend-on. Il faut noter en passant
qu’aucune revendication n’a été faite par les ravisseurs après cette
attaque. Encore moins une demande de rançon, révèlent les mêmes sources.
Les faits
Dans la nuit du 16 au 17 mai 2014, une bandé lourdement armée que l’on
assimile aux membres présumés de Boko Haram ont attaqué un campement
d'ouvriers chinois à Waza. Pendant cette attaque armée et violente,
elle a tué un militaire camerounais et enlever dix techniciens
Chinois. Une attaque qui continue de maintenir la psychose d’une
nouvelle agression dans cette ville touristique, située à quelques
kilomètres de la frontière nigériane, et qui abrite l'une des réserves
fauniques les plus célèbres du Cameroun. La riposte de l'armée
camerounaise à cette attaque selon des informations, a coûté la vie à
22 assaillants nigérians, dont les corps ont été récupérés et enterrés
au Nigeria par leurs complices.