Biometrie - Yaoundé: Démarrage de la refonte des listes au petit trot
DOUALA - 04 OCT. 2012
© Le Messager
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Yaoundé: Démarrage de la refonte des listes au petit trot
L’affluence remarquée aux premières heures de la journée du 3 octobre 2012, au sein des antennes communales d’Elections Cameroon (Elecam) à Yaoundé s’est estompée dès l’après midi. Par ailleurs, les partis politiques de l’opposition ont brillé par leur absence.
Au-delà de 14 heures hier, à Obobogo (Yaoundé III), à Tongolo (Yaoundé I) ou encore au quartier du Lac (Yaoundé VI) et dans une certaine mesure à Nkolmesseng (Yaoundé V) les opérateurs de saisie commis à l’inscription des électeurs sont beaucoup moins sous pression. Ils n’ont plus devant eux les longues files visibles aux aurores. Ces agents d’Elecam peuvent même se donner plus de temps pour l’identification, l’enregistrement, la prise de photo et d’empreintes, l’impression des récépissés des usagers. Contrairement à la matinée où dès l’ouverture des bureaux, des dizaines de personnes ont envahi les antennes suscitées.
A celle de Nkolmesseng notamment les premiers futurs électeurs se sont fait inscrire à 7 heures 45. Soit 15 minutes après l’ouverture de l’antenne. Quelques temps après, autorités administratives conduites par le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé V, autorités municipales et autres responsables des forces de sécurité sont allés s’inscrire à leur tour. Ces différentes personnalités autant qu’environ les 250 autres déjà inscrites à cette antenne d’Elecam vers 13 heures hier ont pu facilement prendre la mesure des inscriptions endossées sur la biométrie. Car de fait, les quatre kits (sur les huit prévus) servant à l’enrôlement des futurs électeurs s’imposent dans le hall du bâtiment. Chacun de ces kits est doté de claviers et d’écrans qui permettent de procéder à la collecte des informations ; d’un générateur pour pallier une éventuelle panne ou coupure d’électricité. L’enrôlement prend entre 7 et 10 minutes selon les cas ordinaires ou spéciaux.
Cas spéciaux
Dans ce dernier chapitre, Madame Marie Claire Menguini, chef d’antenne évoque celui d’un impétrant dont la déformation faciale a poussé son équipe et elle à traiter le cas de façon particulière de par le timing, le traitement de la photo et le report des informations. En dehors de cela, le chef d’antenne de Nkolmesseng dit n’avoir pas rencontré de heurts. Mieux, elle espère pourvoir franchir la barre des 90 000 inscrits de l’ancien fichier électoral de sa commune. Pour ce faire, elle compte mettre en mouvement des équipes mobiles dès la semaine prochaine afin d’aller vers les citoyens en âge de voter pour régler la question du peu d’engouement déjà perceptible. Cette opération de proximité se déroulera, renseigne-t-elle, essentiellement dans les grandes artères et autres zones densément peuplées de la commune tels le carrefour Mobile Essos, Titi Garage, Stade Omnisport, Marché Mimbomane, Eldorado Mvog-Ada etc.
Les autres chefs d’antenne de la ville de Yaoundé comptent bien mettre en œuvre une opération similaire visant également à régler la difficulté attachée au manque d’engouement observé chez les « Yaoundéens ». Pour cela, il faudra en sus du battage programmé, donner des assurances que les inscriptions endossées sur les éléments biométriques garantiront la transparence électorale. Car d’après le Cameroon Peoples Party et l’association Cameroon Ô Bosso, les inscriptions se déroulent sans la présence des commissions mixtes départementale prévue par la loi notamment l’article 51, qui stipule que, «Les listes électorales sont établies par les démembrements territoriaux d’Elections Cameroon, en relation avec les commissions mixtes compétentes » et l’article 52 al2 qui exigent la présence des partis politiques dans lesdites commissions. Si sur le terrain, les cadres Elecam expliquent que certains partis politiques ont boudé leurs invitations, malgré le constat desdites commissions le 24 septembre 2012, reste qu’il aura peine à convaincre si la refonte se poursuit sans la présence de ses partenaires légaux.
Rodrigue N. TONGUE
A Douala: Des potentiels électeurs réclament les cartes biométriques
Ils n’approuvent pas le fait qu’Election’s Cameroon leur délivre à la place un récépissé. Autres griefs, le flou qui entoure les sites des antennes.
Comme annoncé par le directeur général d’Election’s Cameroon (Elecam), le lancement des inscriptions biométriques a commencé hier mercredi 3 octobre 2012. Pour ce premier jour, c’était plutôt timide dans les antennes communales du département du Wouri. Pendant la caravane de vérification du déroulement des inscriptions dans cinq antennes communales du Littoral (excepté celle de Manoka), les plaintes pleuvent. Douala II, il est 12h à l’antenne communale. Située dans l’enceinte du camp Tsf, rien ne fait croire qu’il y a une antenne d’Election’s Cameroon dans les environs. Même des riverains ignorent l’existence de cette antenne. Après quelques mètres, au moment où le reporter pense rebrousser chemin, il aperçoit des femmes aux couleurs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais qui lui indiquent le lieu des inscriptions. Enfin !
Ça n’a pourtant pas été aussi facile pour la vingtaine de personnes qui attendent d’être enregistrées. «Il faut délocaliser le site des inscriptions de Douala II parce qu’il est reculé et méconnu de plusieurs personnes. Nous (quatre personnelles au total Ndlr) sommes partis du quartier Village pour la mairie de Douala Ier pour nous inscrire. Mais quand nous arrivons, on nous demande d’aller plutôt à Koumassi. Là-bas, un agent d’Elecam nous renvoie à la mairie de Douala I er. Courroucés, nous y allons et un autre agent d’Elecam nous demande de nous diriger ici. Quand bien même on y arrive, on est perdu. Pas de plaque pour nous indiquer où se trouve l’antenne. C’est vraiment caché», raconte, la peine dans l’âme, Antoinette Bien. Et d’ajouter, «c’est décourageant. Ils doivent changer de site d’inscriptions ou lancer une vaste campagne de sensibilisation dans les quartiers. Le nombre de personnes présentes est insignifiant par rapport à la population de l’arrondissement.» Aussi note-t-on une communication insuffisante autour des différents postes témoins de l’opération. «Je ne sais pas ce qui se passe là-bas. Je vois juste les gens se diriger dans ce bâtiment. Il s’agit de quoi exactement ? » Interroge une habitante du camp.
La plainte qui revient dans les différentes antennes est celle de la carte biométrique. C’est que, après l’inscription, Elecam ne délivre pas une carte, mais un récépissé. «On aurait voulu qu’on nous remette directement la carte biométrique. Pourquoi est-ce qu’on nous donne le récépissé ? La biométrie est un pas en avant, mais elle ne me convinc pas. Elle n’exclut pas la fraude. Nous avons demandé la refonte certes, mais si la forme est bonne le fond ne l’est pas», martèle le président du Social democratic front de Douala IIème, Etienne Kwimba. M. Tagne va plus loin, «j’aurai aimé qu’en sus du nom du centre de vote, soit aussi mentionné sur le récépissé le numéro du bureau, pour qu’il n’y ait plus de confusion comme dans le passé.»
Le chef du service informatique de la délégation régional d’Elecam, Henri Songuè Mbonguè affirme qu’«il est impossible de délivrer la carte sur le coup pour des raisons de sécurité. On remet d’abord le récépissé.» Pour le gouverneur du Littoral qui a ouvert le bal de la refonte biométrique des listes électorales (à l’antenne de Douala Ier), «Elecam a mis en place toute la logistique nécessaire pour la réussite de l’opération.» Pour y arriver il faudra prendre en considération les critiques.
Valgadine TONGA (Stagiaire)
Focal: Mode opératoire
Au cours de la conférence de presse de mardi à la délégation régionale, Henri Songue Mbongue expliquait que lorsqu’un citoyen vient s’inscrire, l’agent d’Elecam lui demande son lieu de résidence, «parce que, dit-il les kits (constitués d’un lap top, d’une caméra, d’un scanner d’empreinte et d’une imprimante) sont affectés à un arrondissement bien précis.» Par la suite, on saisit le numéro de sa carte nationale d’identité. Mais «si c’est le récépissé qu’il présente, il faudra aussi avoir une photocopie de l’acte de naissance pour relever les noms des parents», indique-t-il. Après quoi, on capture la photo à l’aide de la caméra incorporé dans le kit. Après quoi, on capture les empreintes digitales (d’abord l’index et le majeur de la main droite, puis les deux pouces et enfin l’index et le majeur de la main gauche). Maintenant, la personne vérifie que les informations sont correctes. Pour finir, on lui délivre le récépissé. A noter en outre que les opérations démarrent à 8h pour s’achever dans la soirée, car, déclare le délégué Tete Ildevert Claude Emmanuel «on pourra aller à plus de 16h pour ceux qui ne sont pas disponibles dans la matinée.»
V.T. (Stg)
Bertoua: Des points d’inscription d’Elecam restés longtemps vides
Le manque de matériel commis pour les opérations d’inscriptions et l’enclavement de la région pourrait également fausser les données.
Premier indice d’un fiasco programmé, les six tentes dressées à l’esplanade de l’antenne communale Elecam de Bertoua 1er ce mercredi 03 octobre 2012, à l’occasion du lancement officiel des opérations d’inscriptions biométriques sur les listes électorales à l’Est, étaient totalement vides. Malgré toute la publicité faite autour de ce nouvel instrument « fiable » pour lutter contre la fraude électorale, les populations du chef-lieu de la région même par curiosité, n’ont trouvé aucun intérêt à prendre part à la cérémonie présidée par le gouverneur de la région de l’Est Samuel Dieudonné Ivaha Diboua. Dans les discours de circonstances relatifs au déroulement desdites inscriptions sur les listes électorales, le délégué régional d’Elections Cameroon Gabriel Bandibeno a indiqué que « l’opération qui débute ce 03 octobre va s’étendre jusqu’au 28 février 2013. Ainsi, les potentiels électeurs pourront s’y rendre de 08 heures à 17 heures de lundi à vendredi et de 08 h à 12 h le samedi ». Pour ce qui est des sites « nous avons pour le moment Bertoua 1er ; Bertoua 2ème et Mandjou ». L’équipement technique reçu par ses services est à cet effet constitué de « trois kits par antenne communale un kit de secours et trois groupes électrogènes », pour une région qui compte 771.755 habitants pour 04 agences départementales, 33 antennes communales et 1133 villages.
Pour ce coup d’envoi, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a fait le tour des trois agences installées à Bertoua. Malgré le climat de morosité observé ici et là, on parle en moyenne de 50 inscriptions par jour pour un quota d’environ 400 milles inscriptions à la fin de ces opérations. Notons ici que 24 opérateurs de kits on été formés pendant deux semaines, par trois administrateurs eux aussi formés à Mbalmayo, par le partenaire Allemand. Une formation qui, apprend-on, se poursuivra dans les autres antennes communales. Cette feuille de route, pour les observateurs de la scène politique suscite en n’en point douter des interrogations pour les futures échéances électorales.
Inquiétudes
Les attentes et les espoirs placés en la biométrie, sont légitimes quand on sait que moult controverses ont toujours émaillé le processus électoral au Cameroun. Même si le gouverneur Samuel Dieudonné Ivaha Diboua en sa qualité d’observateur comme il l’a si bien énoncé garantit « avoir pris toutes les dispositions pour le bon déroulement de cette opération de refonte des listes électorales », il y a le fait qu’Elecam dans l’accomplissement de sa mission, devra faire face à un certain nombre d’embûches susceptibles de mettre en péril son « efficacité ».
Et pour cause la région de l’Est réputée la plus enclavée du pays à cause de son réseau routier dégradé et limité pose déjà un réel problème. D’où les gros soucis sur la capacité d’Elecam, en cette saison des pluies à coordonner tous les points des opérations d’inscriptions dans les délais. Autre chose, le manque de matériel roulant nécessaire, pour les 33 antennes communales de la région. Au regard de ces éventuelles difficultés on est en droit de s’interroger sur la capacité réelle d’Elecam à accomplir cette mission à l’Est.
Ange-Gabriel OLINGA B.
Ngaoundéré: Une seule antenne ouverte et les partis politiques absents
Les commissions mixtes de supervision des inscriptions sur le fichier d’Elecam ont brillé par leur absence hier à l’unique centre d’enrôlement fonctionnel sur trois antennes communales existant dans la capitale régionale de l’Adamaoua.
La décision n°0549 du directeur général des élections, ordonnant la refonte des listes électorales n’a pas été appliquée à la lettre à Ngaoundéré. Le document officiel rendu public le 27 septembre dernier stipule en son article 2 que « les opérations de refonte des listes électorales débuteront dans les communes des chefs-lieux de région et s’attèleront progressivement dans les autres communes ». Sauf que dans l’Adamaoua dont le chef-lieu (Ngaoundéré) compte 3 communes, les électeurs en âge de voter ont exceptionnellement eu droit à un seul centre d’enregistrement ; établi à l’esplanade de la délégation régionale d’Elecam pour l’Adamaoua (arrondissement de Ngaoundéré 1er). Le délégué régional Abdoullahi Bidisse explique, « Nous avons installé des équipes mobiles à la délégation régionale d’Elecem Adamaoua pour permettre à tous de ceux qui remplissent les conditions de se faire inscrire. Que l’on soit de Ngaoundéré 1er, 2e ou 3e, le lancement s’est fait à la délégation régionale. Mais à partir de jeudi (ce jour, Ndlr) les inscriptions se feront dans les autres communes »
Sur la maigreur des responsables de partis politiques, par ailleurs membres des commissions d’inscription sur le fichier biométrique il dit être optimiste. Le responsable d’Elecam assure en outre que lesdites commissions ont effectivement été constatées en date du 24 septembre 2012. « Au niveau de la Région de l’Adamaoua, nous avons 21 commissions de refonte de listes électorales. A l’exception de celle du département du Djerem ont été constatée. Au fur et à mesure que les formations se feront ces commissions vont se déployer également », a-t-il avancé. Paradoxalement, quasiment une dizaine de militants du Rdpc, de l’Undp, du Sdf et de l’Upc ont été aperçus hier au lancement de la refonte des listes électorales. Les autres évoluent manifestement à pas de…tortue ! D’où l’appel du premier citoyen de la Région à se faire enrôler dans le fichier biométrique : « je suis très heureux d’avoir donné le bon exemple, j’espère que tout le monde suivra cet exemple là. Nous avons besoin de faire enregistrer tous ceux qui sont en âge de voter », a indiqué le gouverneur Abakar Ahamat.
De façon chiffrée, Elecam Adamaoua entend faire inscrire d’ici février 2013 un près de 450 000 électeurs. Au 3 octobre 2012 vers la mi-journée, le nombre d’inscrits était de 210. Le nombre de kits attendu est de 68. La délégation régionale n’en a reçu que 17. Seulement 7 étaient en usage hier à la délégation régionale d’Elecam Adamaoua. Un nombre important d’opérateurs locaux attendent encore d’être formé sur l’usage des kits. La formation en question va se tenir à Garoua dans un avenir proche.
Salomon KANKILI
L’affluence remarquée aux premières heures de la journée du 3 octobre 2012, au sein des antennes communales d’Elections Cameroon (Elecam) à Yaoundé s’est estompée dès l’après midi. Par ailleurs, les partis politiques de l’opposition ont brillé par leur absence.
Au-delà de 14 heures hier, à Obobogo (Yaoundé III), à Tongolo (Yaoundé I) ou encore au quartier du Lac (Yaoundé VI) et dans une certaine mesure à Nkolmesseng (Yaoundé V) les opérateurs de saisie commis à l’inscription des électeurs sont beaucoup moins sous pression. Ils n’ont plus devant eux les longues files visibles aux aurores. Ces agents d’Elecam peuvent même se donner plus de temps pour l’identification, l’enregistrement, la prise de photo et d’empreintes, l’impression des récépissés des usagers. Contrairement à la matinée où dès l’ouverture des bureaux, des dizaines de personnes ont envahi les antennes suscitées.
A celle de Nkolmesseng notamment les premiers futurs électeurs se sont fait inscrire à 7 heures 45. Soit 15 minutes après l’ouverture de l’antenne. Quelques temps après, autorités administratives conduites par le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé V, autorités municipales et autres responsables des forces de sécurité sont allés s’inscrire à leur tour. Ces différentes personnalités autant qu’environ les 250 autres déjà inscrites à cette antenne d’Elecam vers 13 heures hier ont pu facilement prendre la mesure des inscriptions endossées sur la biométrie. Car de fait, les quatre kits (sur les huit prévus) servant à l’enrôlement des futurs électeurs s’imposent dans le hall du bâtiment. Chacun de ces kits est doté de claviers et d’écrans qui permettent de procéder à la collecte des informations ; d’un générateur pour pallier une éventuelle panne ou coupure d’électricité. L’enrôlement prend entre 7 et 10 minutes selon les cas ordinaires ou spéciaux.
Cas spéciaux
Dans ce dernier chapitre, Madame Marie Claire Menguini, chef d’antenne évoque celui d’un impétrant dont la déformation faciale a poussé son équipe et elle à traiter le cas de façon particulière de par le timing, le traitement de la photo et le report des informations. En dehors de cela, le chef d’antenne de Nkolmesseng dit n’avoir pas rencontré de heurts. Mieux, elle espère pourvoir franchir la barre des 90 000 inscrits de l’ancien fichier électoral de sa commune. Pour ce faire, elle compte mettre en mouvement des équipes mobiles dès la semaine prochaine afin d’aller vers les citoyens en âge de voter pour régler la question du peu d’engouement déjà perceptible. Cette opération de proximité se déroulera, renseigne-t-elle, essentiellement dans les grandes artères et autres zones densément peuplées de la commune tels le carrefour Mobile Essos, Titi Garage, Stade Omnisport, Marché Mimbomane, Eldorado Mvog-Ada etc.
Les autres chefs d’antenne de la ville de Yaoundé comptent bien mettre en œuvre une opération similaire visant également à régler la difficulté attachée au manque d’engouement observé chez les « Yaoundéens ». Pour cela, il faudra en sus du battage programmé, donner des assurances que les inscriptions endossées sur les éléments biométriques garantiront la transparence électorale. Car d’après le Cameroon Peoples Party et l’association Cameroon Ô Bosso, les inscriptions se déroulent sans la présence des commissions mixtes départementale prévue par la loi notamment l’article 51, qui stipule que, «Les listes électorales sont établies par les démembrements territoriaux d’Elections Cameroon, en relation avec les commissions mixtes compétentes » et l’article 52 al2 qui exigent la présence des partis politiques dans lesdites commissions. Si sur le terrain, les cadres Elecam expliquent que certains partis politiques ont boudé leurs invitations, malgré le constat desdites commissions le 24 septembre 2012, reste qu’il aura peine à convaincre si la refonte se poursuit sans la présence de ses partenaires légaux.
Rodrigue N. TONGUE
A Douala: Des potentiels électeurs réclament les cartes biométriques
Ils n’approuvent pas le fait qu’Election’s Cameroon leur délivre à la place un récépissé. Autres griefs, le flou qui entoure les sites des antennes.
Comme annoncé par le directeur général d’Election’s Cameroon (Elecam), le lancement des inscriptions biométriques a commencé hier mercredi 3 octobre 2012. Pour ce premier jour, c’était plutôt timide dans les antennes communales du département du Wouri. Pendant la caravane de vérification du déroulement des inscriptions dans cinq antennes communales du Littoral (excepté celle de Manoka), les plaintes pleuvent. Douala II, il est 12h à l’antenne communale. Située dans l’enceinte du camp Tsf, rien ne fait croire qu’il y a une antenne d’Election’s Cameroon dans les environs. Même des riverains ignorent l’existence de cette antenne. Après quelques mètres, au moment où le reporter pense rebrousser chemin, il aperçoit des femmes aux couleurs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais qui lui indiquent le lieu des inscriptions. Enfin !
Ça n’a pourtant pas été aussi facile pour la vingtaine de personnes qui attendent d’être enregistrées. «Il faut délocaliser le site des inscriptions de Douala II parce qu’il est reculé et méconnu de plusieurs personnes. Nous (quatre personnelles au total Ndlr) sommes partis du quartier Village pour la mairie de Douala Ier pour nous inscrire. Mais quand nous arrivons, on nous demande d’aller plutôt à Koumassi. Là-bas, un agent d’Elecam nous renvoie à la mairie de Douala I er. Courroucés, nous y allons et un autre agent d’Elecam nous demande de nous diriger ici. Quand bien même on y arrive, on est perdu. Pas de plaque pour nous indiquer où se trouve l’antenne. C’est vraiment caché», raconte, la peine dans l’âme, Antoinette Bien. Et d’ajouter, «c’est décourageant. Ils doivent changer de site d’inscriptions ou lancer une vaste campagne de sensibilisation dans les quartiers. Le nombre de personnes présentes est insignifiant par rapport à la population de l’arrondissement.» Aussi note-t-on une communication insuffisante autour des différents postes témoins de l’opération. «Je ne sais pas ce qui se passe là-bas. Je vois juste les gens se diriger dans ce bâtiment. Il s’agit de quoi exactement ? » Interroge une habitante du camp.
La plainte qui revient dans les différentes antennes est celle de la carte biométrique. C’est que, après l’inscription, Elecam ne délivre pas une carte, mais un récépissé. «On aurait voulu qu’on nous remette directement la carte biométrique. Pourquoi est-ce qu’on nous donne le récépissé ? La biométrie est un pas en avant, mais elle ne me convinc pas. Elle n’exclut pas la fraude. Nous avons demandé la refonte certes, mais si la forme est bonne le fond ne l’est pas», martèle le président du Social democratic front de Douala IIème, Etienne Kwimba. M. Tagne va plus loin, «j’aurai aimé qu’en sus du nom du centre de vote, soit aussi mentionné sur le récépissé le numéro du bureau, pour qu’il n’y ait plus de confusion comme dans le passé.»
Le chef du service informatique de la délégation régional d’Elecam, Henri Songuè Mbonguè affirme qu’«il est impossible de délivrer la carte sur le coup pour des raisons de sécurité. On remet d’abord le récépissé.» Pour le gouverneur du Littoral qui a ouvert le bal de la refonte biométrique des listes électorales (à l’antenne de Douala Ier), «Elecam a mis en place toute la logistique nécessaire pour la réussite de l’opération.» Pour y arriver il faudra prendre en considération les critiques.
Valgadine TONGA (Stagiaire)
Focal: Mode opératoire
Au cours de la conférence de presse de mardi à la délégation régionale, Henri Songue Mbongue expliquait que lorsqu’un citoyen vient s’inscrire, l’agent d’Elecam lui demande son lieu de résidence, «parce que, dit-il les kits (constitués d’un lap top, d’une caméra, d’un scanner d’empreinte et d’une imprimante) sont affectés à un arrondissement bien précis.» Par la suite, on saisit le numéro de sa carte nationale d’identité. Mais «si c’est le récépissé qu’il présente, il faudra aussi avoir une photocopie de l’acte de naissance pour relever les noms des parents», indique-t-il. Après quoi, on capture la photo à l’aide de la caméra incorporé dans le kit. Après quoi, on capture les empreintes digitales (d’abord l’index et le majeur de la main droite, puis les deux pouces et enfin l’index et le majeur de la main gauche). Maintenant, la personne vérifie que les informations sont correctes. Pour finir, on lui délivre le récépissé. A noter en outre que les opérations démarrent à 8h pour s’achever dans la soirée, car, déclare le délégué Tete Ildevert Claude Emmanuel «on pourra aller à plus de 16h pour ceux qui ne sont pas disponibles dans la matinée.»
V.T. (Stg)
Bertoua: Des points d’inscription d’Elecam restés longtemps vides
Le manque de matériel commis pour les opérations d’inscriptions et l’enclavement de la région pourrait également fausser les données.
Premier indice d’un fiasco programmé, les six tentes dressées à l’esplanade de l’antenne communale Elecam de Bertoua 1er ce mercredi 03 octobre 2012, à l’occasion du lancement officiel des opérations d’inscriptions biométriques sur les listes électorales à l’Est, étaient totalement vides. Malgré toute la publicité faite autour de ce nouvel instrument « fiable » pour lutter contre la fraude électorale, les populations du chef-lieu de la région même par curiosité, n’ont trouvé aucun intérêt à prendre part à la cérémonie présidée par le gouverneur de la région de l’Est Samuel Dieudonné Ivaha Diboua. Dans les discours de circonstances relatifs au déroulement desdites inscriptions sur les listes électorales, le délégué régional d’Elections Cameroon Gabriel Bandibeno a indiqué que « l’opération qui débute ce 03 octobre va s’étendre jusqu’au 28 février 2013. Ainsi, les potentiels électeurs pourront s’y rendre de 08 heures à 17 heures de lundi à vendredi et de 08 h à 12 h le samedi ». Pour ce qui est des sites « nous avons pour le moment Bertoua 1er ; Bertoua 2ème et Mandjou ». L’équipement technique reçu par ses services est à cet effet constitué de « trois kits par antenne communale un kit de secours et trois groupes électrogènes », pour une région qui compte 771.755 habitants pour 04 agences départementales, 33 antennes communales et 1133 villages.
Pour ce coup d’envoi, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a fait le tour des trois agences installées à Bertoua. Malgré le climat de morosité observé ici et là, on parle en moyenne de 50 inscriptions par jour pour un quota d’environ 400 milles inscriptions à la fin de ces opérations. Notons ici que 24 opérateurs de kits on été formés pendant deux semaines, par trois administrateurs eux aussi formés à Mbalmayo, par le partenaire Allemand. Une formation qui, apprend-on, se poursuivra dans les autres antennes communales. Cette feuille de route, pour les observateurs de la scène politique suscite en n’en point douter des interrogations pour les futures échéances électorales.
Inquiétudes
Les attentes et les espoirs placés en la biométrie, sont légitimes quand on sait que moult controverses ont toujours émaillé le processus électoral au Cameroun. Même si le gouverneur Samuel Dieudonné Ivaha Diboua en sa qualité d’observateur comme il l’a si bien énoncé garantit « avoir pris toutes les dispositions pour le bon déroulement de cette opération de refonte des listes électorales », il y a le fait qu’Elecam dans l’accomplissement de sa mission, devra faire face à un certain nombre d’embûches susceptibles de mettre en péril son « efficacité ».
Et pour cause la région de l’Est réputée la plus enclavée du pays à cause de son réseau routier dégradé et limité pose déjà un réel problème. D’où les gros soucis sur la capacité d’Elecam, en cette saison des pluies à coordonner tous les points des opérations d’inscriptions dans les délais. Autre chose, le manque de matériel roulant nécessaire, pour les 33 antennes communales de la région. Au regard de ces éventuelles difficultés on est en droit de s’interroger sur la capacité réelle d’Elecam à accomplir cette mission à l’Est.
Ange-Gabriel OLINGA B.
Ngaoundéré: Une seule antenne ouverte et les partis politiques absents
Les commissions mixtes de supervision des inscriptions sur le fichier d’Elecam ont brillé par leur absence hier à l’unique centre d’enrôlement fonctionnel sur trois antennes communales existant dans la capitale régionale de l’Adamaoua.
La décision n°0549 du directeur général des élections, ordonnant la refonte des listes électorales n’a pas été appliquée à la lettre à Ngaoundéré. Le document officiel rendu public le 27 septembre dernier stipule en son article 2 que « les opérations de refonte des listes électorales débuteront dans les communes des chefs-lieux de région et s’attèleront progressivement dans les autres communes ». Sauf que dans l’Adamaoua dont le chef-lieu (Ngaoundéré) compte 3 communes, les électeurs en âge de voter ont exceptionnellement eu droit à un seul centre d’enregistrement ; établi à l’esplanade de la délégation régionale d’Elecam pour l’Adamaoua (arrondissement de Ngaoundéré 1er). Le délégué régional Abdoullahi Bidisse explique, « Nous avons installé des équipes mobiles à la délégation régionale d’Elecem Adamaoua pour permettre à tous de ceux qui remplissent les conditions de se faire inscrire. Que l’on soit de Ngaoundéré 1er, 2e ou 3e, le lancement s’est fait à la délégation régionale. Mais à partir de jeudi (ce jour, Ndlr) les inscriptions se feront dans les autres communes »
Sur la maigreur des responsables de partis politiques, par ailleurs membres des commissions d’inscription sur le fichier biométrique il dit être optimiste. Le responsable d’Elecam assure en outre que lesdites commissions ont effectivement été constatées en date du 24 septembre 2012. « Au niveau de la Région de l’Adamaoua, nous avons 21 commissions de refonte de listes électorales. A l’exception de celle du département du Djerem ont été constatée. Au fur et à mesure que les formations se feront ces commissions vont se déployer également », a-t-il avancé. Paradoxalement, quasiment une dizaine de militants du Rdpc, de l’Undp, du Sdf et de l’Upc ont été aperçus hier au lancement de la refonte des listes électorales. Les autres évoluent manifestement à pas de…tortue ! D’où l’appel du premier citoyen de la Région à se faire enrôler dans le fichier biométrique : « je suis très heureux d’avoir donné le bon exemple, j’espère que tout le monde suivra cet exemple là. Nous avons besoin de faire enregistrer tous ceux qui sont en âge de voter », a indiqué le gouverneur Abakar Ahamat.
De façon chiffrée, Elecam Adamaoua entend faire inscrire d’ici février 2013 un près de 450 000 électeurs. Au 3 octobre 2012 vers la mi-journée, le nombre d’inscrits était de 210. Le nombre de kits attendu est de 68. La délégation régionale n’en a reçu que 17. Seulement 7 étaient en usage hier à la délégation régionale d’Elecam Adamaoua. Un nombre important d’opérateurs locaux attendent encore d’être formé sur l’usage des kits. La formation en question va se tenir à Garoua dans un avenir proche.
Salomon KANKILI