"Biens mal acquis": la Guinée équatoriale s'indigne après des perquisitions à Paris
YAOUNDÉ - 17 Février 2012
© AFP
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La
Guinée équatoriale a exprimé jeudi sa "totale indignation" devant ce
qu'elle estime être une "illégitime persécution" après la perquisition
et les saisies depuis trois jours à Paris au domicile de Teodorin
Obiang, fils du président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema.
"Le gouvernement de Guinée équatoriale
manifeste sa totale indignation et proteste contre l'illégitime
persécution des autorités françaises sur une résidence appartenant à
l'Etat de Guinée équatoriale à Paris, en violation flagrante des
conventions internationales", selon un communiqué de la présidence de
Guinée équatoriale parvenue à l'AFP à Libreville jeudi soir.
"La résidence attaquée par les autorités de la police française appartient à l'Etat de la République de Guinée équatoriale (...). Le gouvernement de Guinée équatoriale espère que les autorités supérieures et décisionnaires de la République française prennent les décisions qui s'imposent conformément au droit international et se réserve le droit de la réciprocité si la violation des intérêts de l'Etat de Guinée équatoriale se consommaient", poursuit le texte.
"Le gouvernement de la République de Guinée équatoriale manifeste en revanche sa foi dans l'esprit des excellentes relations d'amitié et de coopération historiques qui ont existé entre la Guinée et la France comme dans les intérêts politiques, économiques et socio-culturels qui soutiennent ces relations, et entretient l'espoir que par respect envers le droit international (...) le gouvernement français donnera une réponse satisfaisante a cette situation intolérable".
Dans le cadre de l'affaire dite des "biens mal acquis" par des chefs d'Etat africains, deux juges d'instruction et des policiers ont entamé mardi une perquisition dans l'hôtel particulier situé dans le très chic XVIème arrondissement de Paris. Selon le journal Le Parisien, cet hôtel particulier, riche de 101 pièces, est évalué à plus de 500 millions d'euros et l'ensemble du mobilier pourrait dépasser les 40 millions d'euros.
Deux juges enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d'Etat africains, Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema et le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba, ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France. L'enquête a récemment été élargie à de possibles acquisitions réalisées par les chefs d'Etat et leurs proches après le dépôt de la plainte en 2008 par l'ONG Transparency International France.
En septembre 2011, la justice avait déjà saisi onze voitures de luxe (Ferrari, Bugatti, etc) de Teodorin Obiang dans ce même hôtel particulier. Celui-ci a protesté jeudi contre cette perquisition dans un communiqué diffusé par son avocat, Me Emmanuel Marsigny. "Ces locaux sont la propriété de l?Etat de Guinée équatoriale et sont utilisés aux fins de sa mission diplomatique en France. Ils bénéficient de la protection diplomatique prévue par la Convention de Vienne et sont, à ce titre, inviolables", a-t-il déclaré.
"Cet appartement relève du droit commun", avait réagi mardi de son côté le ministère français des Affaires étrangères. Par ailleurs, le fils de M. Obiang "conteste fermement les accusations infondées de détournement de fonds publics dont il est la cible".
Pressenti pour lui succéder par son père, qui gouverne sans partage depuis son coup d'Etat de 1979, Teodorin est depuis plusieurs années l'objet d'enquêtes pour blanchiment et corruption aux Etats-Unis, où ce quadragénaire a longtemps mené une vie de playboy fortuné en Californie, selon Human Rights Watch.
Petit pays de 500.000 habitants, la Guinée est devenue le troisième producteur sub-saharien de pétrole mais la majorité de la population vit encore dans la pauvreté malgré une impressionnante politique de grands travaux.
"La résidence attaquée par les autorités de la police française appartient à l'Etat de la République de Guinée équatoriale (...). Le gouvernement de Guinée équatoriale espère que les autorités supérieures et décisionnaires de la République française prennent les décisions qui s'imposent conformément au droit international et se réserve le droit de la réciprocité si la violation des intérêts de l'Etat de Guinée équatoriale se consommaient", poursuit le texte.
"Le gouvernement de la République de Guinée équatoriale manifeste en revanche sa foi dans l'esprit des excellentes relations d'amitié et de coopération historiques qui ont existé entre la Guinée et la France comme dans les intérêts politiques, économiques et socio-culturels qui soutiennent ces relations, et entretient l'espoir que par respect envers le droit international (...) le gouvernement français donnera une réponse satisfaisante a cette situation intolérable".
Dans le cadre de l'affaire dite des "biens mal acquis" par des chefs d'Etat africains, deux juges d'instruction et des policiers ont entamé mardi une perquisition dans l'hôtel particulier situé dans le très chic XVIème arrondissement de Paris. Selon le journal Le Parisien, cet hôtel particulier, riche de 101 pièces, est évalué à plus de 500 millions d'euros et l'ensemble du mobilier pourrait dépasser les 40 millions d'euros.
Deux juges enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d'Etat africains, Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema et le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba, ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France. L'enquête a récemment été élargie à de possibles acquisitions réalisées par les chefs d'Etat et leurs proches après le dépôt de la plainte en 2008 par l'ONG Transparency International France.
En septembre 2011, la justice avait déjà saisi onze voitures de luxe (Ferrari, Bugatti, etc) de Teodorin Obiang dans ce même hôtel particulier. Celui-ci a protesté jeudi contre cette perquisition dans un communiqué diffusé par son avocat, Me Emmanuel Marsigny. "Ces locaux sont la propriété de l?Etat de Guinée équatoriale et sont utilisés aux fins de sa mission diplomatique en France. Ils bénéficient de la protection diplomatique prévue par la Convention de Vienne et sont, à ce titre, inviolables", a-t-il déclaré.
"Cet appartement relève du droit commun", avait réagi mardi de son côté le ministère français des Affaires étrangères. Par ailleurs, le fils de M. Obiang "conteste fermement les accusations infondées de détournement de fonds publics dont il est la cible".
Pressenti pour lui succéder par son père, qui gouverne sans partage depuis son coup d'Etat de 1979, Teodorin est depuis plusieurs années l'objet d'enquêtes pour blanchiment et corruption aux Etats-Unis, où ce quadragénaire a longtemps mené une vie de playboy fortuné en Californie, selon Human Rights Watch.
Petit pays de 500.000 habitants, la Guinée est devenue le troisième producteur sub-saharien de pétrole mais la majorité de la population vit encore dans la pauvreté malgré une impressionnante politique de grands travaux.