Le directeur de publication de «Cameroun Express» est décédé en détention le 22 avril 2010 à la prison centrale de Kondengui.
De son vrai nom Germain Cyrille Ngota Ngota, Bibi Ngota était le directeur de publication de l’hebdomadaire «Cameroun Express». Interpellé avec deux autres journalistes, Serge Sabouang, et Robert Harrys Mintya Meka, respectivement directeur de publication de «La Nation» et le «Devoir», il avait été mis en détention préventive à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé le 10 mars 2010. Le quatrième journaliste, Hervé Nko’o, en service à l’hebdomadaire «Bebela», avait réussi à s’échapper. Ces interpellations faisaient suite à une plainte de Laurent Esso pour faux et usage de faux.
Les prévenus étaient accusés d’avoir présenté un document daté du 20 juin 2008, dans lequel Laurent Esso, alors secrétaire général de la présidence de la République, instruisait l’administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), Adolphe Moudiki, de payer une commission globale de 1,342 milliard Fcfa à MM. Dooh Collins, consultant, Antoine Bikoro Alo’o, directeur général du Chantier naval d’alors, et Dayas Mounouné, directeur général du Port autonome de Douala (Pad) à cette date-là. Somme représentant des «frais de commission» dans le cadre de l’acquisition d’un bateau-hôtel par la Snh, dont le président du conseil d’administration n’était autre que le Sgpr.
Conditions atroce
Même si le ministre de la Communication, Issa Tchiroma, a déclaré qu’il était mort de Sida, il faut dire que les conditions de détention de Bibi Ngota se sont révélées difficiles. Comme le déplore Serge Sabouang, co-accusé dans l’affaire. «Parlant de mon séjour à Kondengui, il s’est déroulé en deux phases. La première avant le décès de Bibi Ngota, marquée par des conditions atroces, et la deuxième après. Parce qu’avant le décès de Bibi Ngota, on avait l’impression qu’il y avait une indication pour nous faire vivre dans des conditions pas humaines. Ce que nous avons vécu ne permettait pas de survivre.
Et d’ajouter : «Après quelques influences à gauche et à droite, les conditions se sont améliorées. Autant pour nous que pour les autres geôliers. Car après la mort de Bibi Ngota, les deux quartiers dans lesquelles nous étions ont connu beaucoup d’améliorations en termes de conditions de vie. Toujours est-il dit que les conditions de détention restent encore difficiles. Il faut vraiment faire quelque chose. On ne peut pas laisser les gens vivre dans cette situation.»